Les courses sur chemins de terre se multiplient. Et l’envie de découvrir les territoires non pavés se fait sentir autant chez les routards en quête de paysages secrets que dans une industrie qui a flairé la nouvelle mode. Voyons maintenant si ceux qui se découvrent un amour pour la poussière et la garnotte ont nécessairement besoin de la monture idoine, le bien nommé gravel bike, comme les fabricants se sont fait un plaisir de le baptiser chez nos voisins.
Il y en a, plus compétitives, qui sont des classiques. On pense à l’exténuant Tour of the Battenkill, dans l’État de New York, ou au Grand Prix de Saint-Basile, dans le comté de Portneuf, avec son redoutable secteur en terre. Mais depuis une dizaine d’années, de nouvelles courses amicales sur routes non pavées apparaissent par grappes sur le calendrier, des deux côtés de la frontière, et plus encore chez les États-Uniens. Rasputista, Dirty 40 et autres défis cahoteux donnent le change aux 100 à B7, un parcours imaginé, vous l’aurez deviné, par l’ancienne coureuse Lyne Bessette, et qui serpente dans l’arrière-pays que sont les Cantons-de-l’Est.
Pourquoi la course sur chemins de terre ? Parce que c’est amusant, qu’on y retrouve le même esprit bon enfant qu’en cyclocross ou dans les cyclosportives, et que ces routes peu fréquentées donnent aussi accès à certains des plus beaux paysages.
Mais faut-il pour autant se munir d’un nouveau vélo – un vélo de garnotte, pourrait-on le baptiser en français (hum, n’hésitez pas à nous envoyer d’autres propositions de noms si vous trouvez mieux) – si on veut y participer, ou plus humblement encore, si on désire simplement emprunter ces routes en solitaire et entre amis ?
Ça dépend.
En réalité, sur la plupart des parcours, un vélo de route ou de cyclocross fera l’affaire. Si on possède déjà les deux, on n’aura donc pas absolument besoin d’ajouter un véhicule à l’armada.
Mais en appliquant les avantages des deux types de montures à un vélo spécifiquement conçu pour ce type de parcours, l’industrie a créé de remarquables mutants.
Les données varient d’un fabricant à l’autre, mais la plupart du temps, on a adapté un modèle de cyclocross en lui donnant plus d’empattement afin d’améliorer la stabilité et une base rapprochée du sol (pas besoin de faire de saut d’obstacles sur les routes de gravelle) tout en conservant la conduite nerveuse et, surtout, la possibilité d’insérer des pneus larges. Voire à crampons, selon les conditions.
Bref, si votre vélo de route est un dur de dur et que vous pouvez le doter de pneus larges, l’affaire dans le sac. De même, un vélo de cyclocross conviendra parfaitement.
Mais vous voudrez peut-être plus de confort, une position moins aérodynamique et un cadre plus flexible. Plusieurs compagnies offrent des modèles déjà équipés pour se faire brinquebaler sans trop souffrir. Des vélos parfaits pour rouler longtemps, et même voyager.
Aussi, la plupart des gravel bikes sont munis de freins à disque, ce qui est loin d’être détestable si on compte rouler dans toutes les conditions. Dans une bonne descente, sur un sol boueux et malléable, il est rassurant de pouvoir compter sur un freinage souple et efficace.
Quant au reste, c’est beaucoup une affaire de mode. Et les vélos hors route sont généralement charmants. De plus, ils ne sont pas capricieux : ils adorent aussi les pavés. En fait, peut-être qu’au moment de changer votre vieux destrier, c’est vers un de ceux-là que votre cœur penchera.
* Vélos de garnotte, à gravelle, à garnotte, à gravier
Trois gravel bikes
Créé pour les cahots et la garnotte, le Tamland de Raleigh mise sur la souplesse de l’acier et sur des composantes qui allient durabilité et confort. Un vrai tank, prêt à tout : courses, balades, cyclotourisme.
En carbone ou en aluminium, avec ou sans disque, décliné dans une variété de prix, le Synapse de Cannondale peut tout faire. Sur la route d’un Gran Fondo ou au cours d’une interminable journée sur un chemin de terre, il alliera puissance, finesse et douceur.
La compagnie Niner ne produit presque exclusivement que des vélos de montagne. Et un modèle de cyclocross. Et ce superbe RLT 9, pour le gravier ; son cadre en alu et sa fourche aux larges lames de carbone lui donnent une gueule d’enfer.