On note particulièrement le passage aux cassettes 11 vitesses, les roues en carbone, les pneus tubeless, l’arrivée des groupes électromécaniques, les freins à disque, les gravel bikes… Pas étonnant d’assister depuis deux ou trois ans à une stabilisation dans ces nouveautés – cela donne le temps de les digérer.
À défaut de soumettre de grandes idées inédites, les concepteurs conforment leurs produits aux technologies novatrices. Par exemple, peu de nouvelles roues se démarquent en 2018, cependant beaucoup de modèles existants s’adaptent désormais aux freins à disque, aux pneus tubeless ou aux deux. Espérons que cette période transitoire motivera les gros joueurs de l’industrie à s’entendre sur des standards, histoire de garantir l’interchangeabilité. Mais tout ceci n’est qu’un détail quand on pense au plaisir de rouler sur une nouvelle monture.
Comment trouver son vélo?
Le premier geste à poser est d’acheter le magazine Vélo Mag de mars pour le vélo de route et les hybrides performants, celui d’avril pour le vélo de montagne et le vélo de ville. Dans chacune de ces éditions, vous découvrirez les nouveautés et tendances de l’heure en plus des vélos et accessoires choix de la rédaction.
En utilisant notre moteur de recherche sur ce site, il vous suffit d’entrer vos critères de choix (type de vélo, prix, matériau du cadre, marque) pour découvrir les modèles correspondants à vos désidératas. Notez que les vélos de route sont mis en ligne fin février et les vélos de montagne et hybride fin mars. Il se peut que les vélos de certains fabricants ne soient pas disponibles dans notre moteur de recherche, c’est tout simplement parce que ces derniers ne nous ont pas fourni leurs données.
Notre moteur de recherche peut vous aider aussi à trouver la boutique où vous attend votre vélo. Là encore, il suffit de sélectionner la région, la marque et le type de vélo recherché.
La belle montée des vélos de garnotte
On l’observait avec curiosité depuis quelques années, or force est d’admettre que le gravel bike est bien davantage qu’un simple sport d’intersaison auquel s’adonnerait le routier : c’est bel et bien un type de pratique qui attire toujours plus d’inconditionnels… nous les premiers !
Le routier aura plaisir à découvrir les sentiers transversaux à ses parcours habituels dans lesquels il n’avait jamais osé s’aventurer, obtenant, en prime, la tranquillité de ne plus avoir à se soucier de la cohabitation avec l’automobile.
Aussi, sur l’asphalte craquelé des routes du Québec, ce type de vélo à très gros pneus se comportera mieux qu’un vélo de route classique, que ce soit en matière de confort ou de sécurité. Qui plus est, la surface de contact au sol augmentée des pneus larges permet d’exploiter au mieux la puissance des freins à disque desquels ces vélos sont majoritairement équipés.
Le monoplateau
Concept principalement porté par Sram (tous ses groupes de route disposent de cette option) et populaire sur les vélos de montagne, l’utilisation d’un seul plateau à l’avant apporte beaucoup d’avantages en contrepartie d’un minimum d’inconvénients. Le gravel bike lui fait une belle place, alors que le vélo de route classique s’y ouvre lentement, comme en font foi le Felt VR4 et le Cannondale Synapse Carbon Disc Apex 1 SE. Cette option deviendra particulièrement pertinente si les cassettes 12 vitesses sont adoptées pour la route.
Le tubeless et les axes traversants
Côté tubeless, est-ce une question de tendance ? Il s’agit plutôt de la relance d’un concept qui n’a jamais réussi à s’imposer, malgré certains avantages sur le pneu classique, dont le confort et la propension moindre aux crevaisons. Le poids légèrement supérieur, la pose plus complexe et le choix limité sont des inconvénients qui expliqueraient le manque de popularité.
Certains signes chez les manufacturiers laissent penser que 2018 pourrait marquer un tournant dans la technologie du pneu sans chambre à air : le fabricant de roues Zipp, un leader de la roue haut de gamme, fait exploser son offre de roues en tubeless en outre de produire lui-même un pneu de ce type ; la compagnie DT Swiss, un autre joueur important, élimine complètement de sa collection les roues à boyau et ne garde que les roues à pneus classiques et tubeless ; enfin, une rumeur de plus en plus persistante laisse entendre que Michelin débarquerait incessamment avec une gamme de ce type de pneus. Notons que ces pneus ne sont pas toujours montés d’origine à l’achat d’un vélo. Les roues sont certes tubeless ready, toutefois c’est souvent à l’acheteur de faire son choix de pneus.
Les roues s’adaptent aussi à l’envahissement des freins à disque en intégrant des axes traversants. Ce principe apporte rigidité et précision de l’ajustement vis-à-vis du levier de blocage traditionnel, mais attention, il n’y a pas de standard, donc toutes les roues ne vont pas sur tous les vélos.
Les freins
Trois sortes de freins se retrouvent encore cette année sur les vélos de route : les classiques freins sur jante, les freins de type Direct Mount – une version améliorée du frein sur jante – et, bien sûr, la grande vedette du moment, le frein à disque.
La vedette en question est proposées sur toutes les gammes de vélos de route à l’exception de l’entrée de gamme et des bolides ultralégers et/ou de compétition. Deux arguments principaux sont avancés en faveur de l’adoption de cette technologie sur les vélos de route : une puissance de freinage supérieure et un rendement constant, même sous la pluie. Un autre atout non négligeable (notamment pour le gravel bike) : la possibilité d’y monter de très larges pneus, car le diamètre de ceux-ci n’est plus limité par l’ouverture maximale des étriers de frein classiques.
Les freins à disque se déclinent en deux systèmes différents : les vélos moins cossus recourront au système à câbles alors que les vélos de rang supérieur auront fort probablement un système hydraulique. Si les deux principes se montrent à leur avantage sous la pluie, l’expérience nous apprend que le système à câbles est nettement moins performant que la version hydraulique, à la fois en puissance et en dosage de cette puissance. On remarquera aussi deux diamètres de disque, soit 140 et 160 mm.
Enfin, sur le plan de la réglementation, l’Union cycliste internationale (UCI) continue de faire des essais avant d’approuver complètement le disque. L’Association cycliste canadienne les accepte dans toutes ses compétitions (sauf celles sanctionnées par l’UCI), et la Fédération québécoise des sports cyclistes autorise les disques à ses courses élites. En clair, renseignez-vous avant de vous pointer sur la ligne de départ !
Les transmissions : fignolage en cours
Un nouvel Ultegra pour Shimano et, chez Campagnolo, des freins à disque ainsi que le retour du groupe Centaur, voilà l’essentiel des nouveautés dans le domaine des transmissions. Pas de feu d’artifice, mais une situation qui n’a rien d’anormal compte tenu de la qualité générale des groupes offerts aujourd’hui. Quel que soit le niveau, le fonctionnement est quasi impeccable, et la fiabilité au rendez-vous. On raffine donc l’existant et on attend la cassette 12 vitesses.
Shimano
La stratégie marketing de Shimano visant à faire chaque année la manchette est simple : on renouvelle complètement le haut de gamme Dura-Ace (approximativement tous les quatre ans) et, dans l’intervalle, on applique ces modifications aux groupes inférieurs, un groupe par année. Le Dura-Ace ayant été actualisé il y a environ un an, 2018 voit donc logiquement l’apparition d’un nouveau groupe Ultegra, le R8000, qui reprend les lignes principales de son grand frère. Constituant plus une évolution qu’une révolution, le groupe propose sans surprise une esthétique modernisée et, techniquement parlant, notons un dérailleur arrière qui accepte jusqu’à 30 dents en chape courte et 34 en chape longue, de même que des leviers de changement de vitesse affinés et à une ergonomie retravaillée (notamment la position des boutons sur la version Di2). Le mode Synchro-Shift est présent en version électronique, ce mode prenant automatiquement en charge les changements de plateaux en fonction du choix de pignons.
Campagnolo
Un nouveau modèle de freins à disque n’est plus une grande nouvelle en soi, mais quand c’est le manufacturier italien qui l’élabore, on peut presque parler de révolution ! Dernier des résistants, Campagnolo rend disponible cette technologie (hydraulique) sur ses groupes Potenza, Chorus, Record et Super Record. Étant donné qu’il s’agit du dernier gros fabricant à s’y mettre, on murmure que c’était un des signaux que l’UCI attendait avant de relancer l’idée de l’utilisation des freins à disque dans le peloton professionnel… À souligner également : le retour de l’excellent groupe Centaur 11 vitesses tout aluminium que nous avions essayé il y a quelques années. Il joue maintenant le rôle d’entrée de gamme, et le dérailleur arrière sera apte à supporter une cassette de 32 dents. Si on désire le situer par rapport à son grand concurrent nippon, on le placera entre le 105 et l’Ultegra.
Sram
Même si Sram ne présente pas de changements notables à sa gamme de groupes route cette année, il faut surveiller ce qui se passe chez l’États-Unien, car son principe de monoplateau à l’avant appliqué sur les groupes route pourrait bien faire des émules au cours des prochains mois. Surtout si Sram se décide à transférer sa cassette 12 vitesses du vélo de montagne à celui de route.