Reconnu comme le plus grand fabricant de vélos au monde, c’est sans surprise qu’on s’avise du fait que Giant possède un catalogue étoffé. La sélection de cyclocross en donne un bel exemple et ne comporte rien de moins que huit vélos différents, à cadres en carbone ou en aluminium. Un modèle pour femmes est aussi sur le marché, et on prépare la relève avec deux vélos juniors !
Le SLR 2 à l’essai est le modèle d’entrée de la gamme cyclocross. Entrée de gamme peut-être, mais certainement pas bas de gamme, puisque son cadre d’aluminium, de très belle facture, a droit à une transmission Shimano 105 11 vitesses presque complète, les exceptions étant le pédalier FSA Omega et les freins à disque à câbles de TRP.
Même si on suspecte que son poids n’est pas spécialement léger, le cadre alu du SLR 2 hérite de toute l’expérience de Giant en matière de qualité et de durabilité. Les formes des tubes donnent une allure tout à fait moderne au vélo et, à distance, prêtent à se demander si on a bien affaire à un cadre métallique et non plutôt à un composite. À noter, le passage des câbles à l’intérieur des tubes, un impératif en cyclocross en raison du portage sur l’épaule… et des lavages fréquents.
Mentionnons que le triangle arrière intègre de discrets points de fixation à portebagages. La fourche de carbone possède un pivot en alu, solution à la fois plus économique et plus lourde, mais qui inspire confiance au point de vue de la solidité. L’assise et le poste de conduite viennent de la gamme de composantes en alu de Giant. La tige de selle, à cause de sa section particulière, n’est pas interchangeable avec un autre modèle ; cela s’avérera un handicap seulement si vous êtes du genre à faire évoluer votre vélo. Les roues du SLR 2, un solide ensemble de 32rayons en acier inox montés sur jantes alu, proviennent elles aussi de la gamme Giant.
En selle
Comme à notre habitude lors des essais de cyclocross, la première partie se déroule sur l’asphalte, histoire de gagner les sentiers les plus proches ; nous pouvons ainsi nous concentrer sur les sensations du vélo plutôt que sur la trajectoire.
d’abord que les pneus Schwalbe Super Swan de 35 mm de section procurent un roulement doux et silencieux sur le macadam malgré leur semelle de tracteur. Pas de grondements de crampons qui donnent l’impression de ralentir. On aime Le niveau d’équipement pour le prix La stabilité La solidité On aime moins Le freinage Les roues pas assez nerveuses giant-bicycles.com La position de conduite se trouve plus relevée que couchée. La forme du cintre semble avoir été choisie en conséquence, puisque le creux du cintre n’est pas trop profond, ce qui n’exige pas une flexibilité supérieure à la moyenne en position mains basses.
La direction est très stable sans être lourde. Elle permet de garder le contrôle en tout temps sur le guidon et ne requiert pas d’efforts exagérés lors des manœuvres rapides. Elle sera donc parfaite pour ceux qui s’aventurent plus souvent sur la route que dans les sentiers, toutefois les vrais «coureurs des bois» pourront vouloir davantage de réactivité.
À 10 kg (9,98 kg pesé sans pédales, en taille M/L), le SLR 2 n’est certes pas un poids plume et, si on sent une certaine lourdeur en montées à pic sur le bitume, la transmission compacte (36/46 à l’avant et 11/28 à l’arrière) vient sauver la mise quand les cuisses surchauffent. En sentiers, le poids devient secondaire, l’attention se portant plutôt sur la trajectoire et sur l’effort à garder un maximum de traction sur la roue arrière en ascension. Pas de problèmes non plus en cas de portage; néanmoins, même si la forme et la très petite section du tube horizontal favorisent une bonne prise en main, veillez à ne pas laisser tout le poids du vélo reposer sur l’épaule, car cela devient rapidement inconfortable. Mais bon, dans le feu de l’action, l’adrénaline aidant…
Si les roues ne sont pas des plus nerveuses, elles font preuve d’une grande rigidité, et l’impression de robustesse qu’elles dégagent donne un sentiment de sécurité.
À l’aise sur la route, les pneus remplissent impeccablement leur mandat dans la majorité des situations hors route: ils exercent une excellente traction autant sur surfaces sèches qu’humides et sont particulièrement efficaces en grimpées abruptes. On appréciera donc leur grande polyvalence.
Du côté de l’équipement, notons le sans-faute lors des changements de vitesse du groupe 105. Celui-ci fonctionne comme les groupes de qualité supérieure, avec des conséquences pécuniaires moindres en cas de bris.
Le remplacement du pédalier 105 par le FSA ne fait rien perdre sur le plan de la fonctionnalité; c’est une habile façon de réduire le coût sans impact réel sur les performances. On restera cependant sur sa faim du côté du freinage: les TRP s’acquittent de leur tâche de manière satisfaisante, sans plus. On est de toute évidence en retrait en comparaison d’un système hydraulique; mais à ce prix, il faut être réaliste…
Alors?
Le SLR 2 est un vélo sans mauvaise surprise: comportement rassurant sur toutes surfaces, position de conduite confortable en sentiers et sur route, qualité de fabrication… Idéal pour les sentiers, apte à vous accompagner dans une saison de cyclocross. Seul son poids pourrait, éventuellement, ralentir vos ambitions. On le voit également tout à fait dans un rôle de moyen de transport.
Là où le Giant se démarque clairement de l’offre concurrente, c’est en ce qui concerne le rapport qualité/prix: difficile de trouver pour moins cher une machine aussi bien équipée, qui plus est d’un constructeur à la réputation sérieuse.