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Entraînement

Les 5 erreurs du cycliste qui flirte avec le triathlon

25-11-2018
Cycliste Triathlon

Derrière chaque cycliste se cache un triathlète qui dort. Une fois éveillé, celui-ci ne sait toutefois pas toujours comment s’y prendre afin de s’entraîner correctement.

Antoine Matteau était tanné. Tanné d’enchaîner les courses de vélo chaque fin de semaine, au Québec comme aux États-Unis. Tanné de voir les bons résultats lui échapper malgré sa forme physique resplendissante. Tanné du climat parfois malsain qui règne au sein des pelotons d’amateurs se prenant pour des pros. «Je sentais que j’avais fait le tour. La motivation n’y était plus lorsque j’ai cessé la compétition, il y a quatre ans», racontet-il aujourd’hui, du haut de ses 28 ans

Sa retraite sportive a cependant été de courte durée. Peu après avoir accroché son vélo, il l’enfourche à nouveau – non sans nager auparavant et courir par la suite, «pour essayer». Antoine l’ignorait, mais le virus du triathlon venait de lui être inoculé. «Je me suis rapidement pris au jeu de l’entraînement, des distances de plus en plus longues, de la course à l’équipement», avoue-t-il. Résultat: quelques années à peine après ses premières armes, Antoine Matteau a rallié la ligne d’arrivée des plus récents Championnats du monde Ironman en 9 h 44 min, une performance lui valant la 23e position chez les 25-29 ans.

Les cas de cyclistes qui défroquent sont nombreux. Alexandre Vinokourov, Laurent Jalabert et Fabian Cancellara ont par exemple tous vécu une idylle avec le triathlon lors de leur après-carrière. Andrew Talansky, qui courait pour Cannondale-Drapac, a annoncé l’automne dernier qu’il mettait fin à sa carrière de professionnel afin de se consacrer au triathlon. Remarquez, une reconversion ne nécessite pas forcément d’attendre sa retraite sportive.

«Je ne compte plus le nombre de cyclistes qui viennent cogner à ma porte», confirme Pierre-Yves Gigou, entraîneur-chef du club de triathlon Rouge et Or, à Québec. À force d’en voir défiler, ce triathlète émérite a fini par identifier les principaux écueils qui guettent ces sportifs. Et les manières de les éviter. «Beaucoup ont du mal à se déprogrammer. Ils s’entraînent de la même manière qu’ils l’ont toujours fait à vélo», constate-t-il. Avec des résultats tout sauf concluants, faut-il le préciser.

PIÈGE NO 1 – Multiplier les longueurs

Pour être efficace au crawl (nage utilisée en triathlon), on doit rester détendu à l’horizontale afin de se propulser dans l’eau – sans oublier de respirer, bien sûr. Une technique simple en apparence, mais dont les subtilités en rendent la maîtrise ardue. «Malheureusement, beaucoup de cyclistes se contentent d’aligner les longueurs sans égard à la qualité de leur geste. Ce faisant, ils enregistrent une mauvaise organisation motrice qui leur colle ensuite à la peau, et ils plafonnent rapidement», souligne Pierre-Yves Gigou. Un conseil, donc: apprenez à bien nager dès vos débuts, auprès d’un entraîneur ou d’un club.

 

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PIÈGE NO 2 – S’astreindre aux standards cyclistes

Le rapport entre la puissance et le poids, vous connaissez? En gros, c’est la mesure des capacités d’un cycliste – plus il est élevé, mieux il peut se rire de Newton et de sa gravité. C’est aussi un concept de très peu d’importance chez les triathlètes amateurs. «Lors d’épreuves sans sillonnage, l’effort à vélo est de type contre-la-montre, où seule la puissance absolue compte. Rares sont les parcours en côtes qui requièrent des qualités de grimpeur», affirme l’expert. On se munit d’un prolongateur ou d’un vélo de triathlon, on apprend à réaliser de longs efforts solitaires et on travaille son aérodynamisme, synonyme de soustraction de secondes.

PIÈGE NO 3 – Courir trop, trop vite, trop souvent

Bouffer les kilomètres par milliers, comme le font généralement les cyclistes, développe de manière remarquable l’appareil cardiovasculaire. Les grands négligés de cette orgie de bornes sont cependant les muscles, les tendons et les os qui, en l’absence de véritable stress mécanique, restent relativement fragiles. Résultat: quand on commence à pratiquer un sport à impacts (lire: la course à pied), le risque de blessures est particulièrement élevé. «Un cycliste doit augmenter graduellement son volume de course afin de laisser à son corps le temps de s’adapter. La progression doit être lente et calculée», recommande Pierre-Yves Gigou. Au moindre bobo qui semble vouloir s’installer, on appuie sur les freins.

 

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PIÈGE NO 4 – Négliger l’intensité

Comme le triathlon est un savant amalgame de trois sports, on pourrait conclure qu’il exige de s’entraîner trois fois plus que pour un seul. Ce qui est une erreur monumentale. Adopter la ligne de pensée du «toujours plus» et effectuer des semaines d’entraînement dignes d’un emploi à temps partiel mène inévitablement à troquer la qualité pour la quantité, l’intensité à la faveur du volume. «Si on veut réaliser de bonnes performances en triathlon, du travail à haute intensité est requis. En outre, chaque séance doit avoir sa pertinence, ses objectifs précis», prévient PierreYves Gigou. Sinon, on devient un diésel, le surnom peu affectueux donné à ceux qui boucanent quand ça se corse.

PIÈGE NO 5 – S’entraîner seul dans son coin

Les questions qui assaillent l’esprit d’un triathlète sont aussi nombreuses que pointues. Comment structurer mes semaines d’entraînement? Quels sont les critères sur lesquels baser mon achat de combinaison isothermique? Comment effectuer les transitions? Seul dans son coin, on trouvera bien un semblant de réponse à chacune, non sans toutefois patauger et se compliquer un peu la vie. La solution: s’inscrire dans un club. «M’entraîner en groupe m’a permis d’améliorer mes points faibles et d’apprendre un tas de choses au contact des autres. C’est aussi très motivant, surtout durant les longs hivers québécois», explique Antoine Matteau.

 

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