Le vélo tout-terrain à assistance électrique (VTTAE) fait fureur sur le Vieux Continent, où les ventes grimpent en flèche. Tout le contraire de ce qui se passe en Amérique du Nord, d’où beaucoup moins présent. Encore pour longtemps ?
«Des VTTAE, j’en ai vendu plus de 400 cette année», affirme Olivier Giordanengo, copropriétaire de La Roue libre, une chaîne de magasins de vélo situés à Nice et Cagnes-sur-Mer, dans le sud de la France. Joint par Vélo Mag en décembre dernier, l’entrepreneur ne s’est pas fait prier pour chanter les louanges de cette catégorie de vélo. « Elle représente 75% de mes ventes de vélo de montagne», estime-t-il.
« J’ai converti la majeure partie de mon stock en VTTAE il y a trois ans parce que je sentais la vague se profiler»
Olivier Giordanengo, copropriétaire de La Roue libre
Dire qu’il y a dix ans à peine, cet ancien pro de VTT n’en vendait que trois ou quatre par année! «J’ai converti la majeure partie de mon stock en VTTAE il y a trois ans parce que je sentais la vague se profiler», se rappelle-t-il. Le choix a été payant puisque, depuis, les ventes ont explosé. Désormais, la question se pose systématiquement à l’achat d’un vélo de montagne : avec ou sans assistance électrique ?
Selon lui, tous les types de cyclistes sont concernés, du compétitif qui entrevoit la possibilité d’élargir son champ d’action au blessé qui veut simplement pédaler en sentiers. Même des clientèles auparavant intimidées par le vélo de montagne, comme les femmes et les personnes âgées, s’y sont mises grâce au VTTAE. « On assiste à une démocratisation du sport. Tout le monde peut dorénavant rouler en montagne», observe Olivier Giordanengo.
Frédéric Glo, de Tribe Sport Group, distributeur français de plusieurs marques de VTT, constate le même phénomène. Il pense cependant que le gros de la vague n’est pas encore arrivé: «Il reste à aller chercher une deuxième génération d’acheteurs, plus matures et mieux informés. » Pour ce faire, les produits devront continuer à évoluer. « Actuellement, ils sont satisfaisants, sans plus. Pour que les puristes cessent de lever le nez, les fabricants doivent améliorer la géométrie, l’intégration des batteries et la puissance des moteurs des VTTAE», énumère-t-il.
Le saviez-vous?
Lors de notre tentative de Traversée du Lac St-Jean en fatbike, les gens de chez Bicycles Quilicot nous ont prêté un magnifique fatbike CUBE Nutrail pour faciliter notre travail.
Merci encore les boys!
Autre réalité
Outre-Atlantique, l’objet ne suscite pas le même engouement. Non commercialisé aux États-Unis puisqu’interdit dans plusieurs sentiers, le VTTAE n’a pas fait son chemin jusqu’au petit marché canadien. Qui plus est, à environ 3200 € (autour de 4200 $) pour un modèle de milieu de gamme, la machine serait probablement difficile à vendre.
Cela n’empêche toutefois pas certaines compagnies québécoises d’étudier le phénomène avec grande attention. C’est le cas de Rocky Mountain, propriété du fabricant québécois de vélos Procycle. Depuis deux ans, l’entreprise basée à Saint-Georges, en Beauce, travaille au développement de son premier VTTAE. Patrick Ménard, directeur du marketing chez Procycle, confirme d’ailleurs que ce modèle sera commercialisé en Europe au printemps avant de l’être au Canada à l’automne. Pourquoi avoir attendu aussi longtemps ? « Nous voulions construire un vélo en fonction d’un moteur et d’une batterie sans en dénaturer l’ADN. Il nous a fallu beaucoup de temps et d’efforts pour concevoir une machine qui se comporte comme un VTT normal dans les sentiers. C’était tout un défi», dit-il.