Difficile de cerner ce à quoi ressemblera l’univers de la compétition québécoise dans les prochaines années, mais le constat est clair: à la Fédération québécoise des sports cyclistes, le nombre de détenteurs de licence est en constante augmentation, principalement parmi les jeunes.
Comment expliquer cette hausse des autorisations à participer aux compétitions? Louis Barbeau, directeur général à la Fédération québécoise des sports cyclistes (FQSC), nous éclaire: «Il y a de plus en plus de nouvelles infrastructures, de nouveaux sentiers, de nouvelles pistes de BMX. Cela contribue à la montée en popularité des compétitions. Et parallèlement, il y a des clubs pour accueillir les jeunes. »
Chose certaine, tous les secteurs connaissent une augmentation de leurs membres fédérés. Dans les volets route et piste, le nombre de détenteurs de licence est passé de 1277 en 2008 à 1657 en 2016. Cette croissance s’observe principalement chez les jeunes, et aussi parmi les femmes, toujours plus nombreuses aux compétitions. En outre, les cyclosportives, ces défis sportifs chronométrés sur route, seraient également un phénomène en plein essor. «Ça incite certains cyclistes à s’inscrire à une compétition», observe Louis Barbeau.
Le BMX attire la future génération
En 2016, c’est la discipline du vélo de montagne qui comporte le plus grand nombre de licenciés, soit 6963. Le BMX, pour sa part, enregistre depuis un certain temps la plus forte hausse de participation : ce secteur comptait 500 membres en 2008 contre 1468 en 2016. «C’est surtout relié au fait que le BMX est depuis 2010 une discipline officielle aux Jeux du Québec», précise le DG de la FQSC. «Cette présence a contribué au développement des clubs et à ce qu’il y ait davantage de participants. Et c’est dans cette discipline que la clientèle est la plus jeune», ajoute-t-il. Les membres âgés de moins de 13 ans représentent 78% du total des membres de ce secteur.
Ne manque plus qu’un vélodrome
Les grands oubliés de l’apparition des récentes infrastructures sont les adeptes de la piste. Outre le vélodrome extérieur du Centre national de Bromont, recyclé des Jeux olympiques d’Atlanta de 1996, il n’existe dans la province aucun lieu voué à la pratique du cyclisme sur piste. NDLR: Le projet du vélodrome de Bromont a maintenant débloqué. Un toit est confirmé.
Ce n’est pourtant pas les bons athlètes de piste qui manquent. Plusieurs se démarquent à l’échelle internationale; deux d’entre eux ont participé aux Jeux olympiques l’été dernier, et trois ont pris part aux Championnats du monde juniors. Cependant, lorsqu’ils atteignent un certain niveau, ces athlètes n’ont souvent d’autre choix que de déménager temporairement là où les installations permettent un entraînement adéquat. Louis Barbeau compare le Québec et ses 8,3 millions d’habitants à d’autres régions du monde. Il cite notamment la NouvelleZélande qui, pour une population de 4,5 millions, possède deux vélodromes intérieurs.
En attendant que le vélodrome extérieur de Bromont se trouve un acolyte couvert digne d’accueillir les meilleurs athlètes, Louis Barbeau jure que le dossier d’infrastructure intérieure progresse plus que jamais, sans toutefois s’avancer davantage sur les détails.