50 000, ce n’est pas le nombre de médailles distribué à ces trentième Championnat du monde de vélo de montagne. C’est plutôt le compte de spectateurs estimés qui ont afflué sur les pentes du Mont-Sainte-Anne les deux jours les plus importants de la compétition.
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Ils ont eu raison, nous avons vécu un Championnat du monde d’exception. Gestev qui a une belle collection de Coupe du monde à son actif avait déjà réalisé deux Championnats en 1998 et 2010. Tout le monde avait compris la nuance : il n’y a qu’un seul Championnat par année et les acteurs principaux de la compétition sont prêts à tout pour repartir avec un beau maillot. Il faut dire que les cyclistes ne sont pas les seuls acteurs. Les spectateurs participent activement à la course en encourageant les compétiteurs, qu’ils soient dans les premiers ou les derniers, qu’ils soient taiwanais ou canadiens. Ce n’est pas de la flagornerie, selon les coureurs, l’enthousiasme de la foule fait partie des caractéristiques du Mont-Sainte-Anne. Ce n’est pas la seule motivation qui les incite à répondre présent aux événements de la montagne québécoise. Les parcours naturels sont particulièrement appréciés même si cela implique des difficultés techniques. Après tout, jouer avec les rochers, les dénivelés, la végétation… est l’essence du vélo de montagne. Sans doute plus qu’un parcours construit de toute pièce
Coup de pouce électrique
Au cours de Championnat du monde, nous avons vécu la première épreuve qui accueillait des vélos à assistance électrique. Un parcours était dédié à cet événement. Côté participants, on avait quelques anciennes grosses pointures du cross-country ou de la descente, des voisins du cyclocross, des membres de l’encadrement des équipes nationales présentes. Pour ceux qui doutent de l’implication des coureurs, il fallait les voir sur le parcours. À l’énergie électrique s’est ajoutée la puissance musculaire. À la fin de l’épreuve, il restait plus de watt que de muscle, tous ont tout donné. Certes, bien des questions se posent sur l’équité du matériel dans cette course. Puissance des moteurs, capacité de la batterie… difficile de contrôler de manière efficace tous les vélos sur la ligne de départ. Aussi, encore faut-il que les données ne changent pas en cours de route.
Toujours est-il que nous avons assisté à un beau spectacle. Maghalie Rochette a délaissé son vélo de cyclocross pour mener toute la course chez les femmes. Elle s’est juste fait devancée peu avant la ligne dans un secteur technique. Chez les gars, Julien Absalon a montré qu’il maîtrisait parfaitement le léger surpoids d’un vélo à assistance électrique en terminant sur la 3e place du podium.
Les vélos à assistance électrique, c’est aussi dans les kiosques qu’ils étaient présents. Les différentes compagnies ont profité de l’événement pour présenter leurs nouveaux modèles et il était même possible d’en faire l’essai. D’après les différents sons de cloche entendus là-bas, l’avenir du vélo sera électrique ou ne sera pas !
Triomphe franco-suisse
Toute la semaine précédent les courses élites, les maillots français et suisse ont souvent été remarqués en tête ou sur les podiums, que ce soit chez les juniors homme et femme ou U23. La tendance s’est confirmée chez les élites. En cross-country, la phénoménale Pauline Ferrand-Prévot (déjà championne du monde en route, cyclocross et vélo de montagne…) a prouvé que son retour en course en 2019 n’était pas prématuré. Chez les homme, le suisse Nino Schurter remporte son cinquième maillot de suite. Il en a désormais huit dans sa garde-robe.
En descente, la dominance française est nette. Loïc Bruni a suivi les traces de son père qui a gagné chez les maîtres et Myriam Nicole a été la plus rapide chez les femmes.
Un Championnat du monde permet d’admirer les élites, mais aussi d’avoir une idée de ceux qui le seront demain. On a particulièrement apprécié la course de Laurie Arsenault chez les U23. Elle a fort bien géré l’ensemble de sa performance, accompagnée de prêt par son entraîneur John Malois. Elle termine à une très belle neuvième place.