Qu’est-ce qu’une bonne barre pour cycliste ?
L’apport énergétique d’une barre devrait se situer autour de 250 calories (avec une marge d’environ 50 calories).
Celle-ci devrait aussi contenir:
• au moins 30 g de glucides,
• 20 g de lipides (ou moins),
• 10 g de protéines (ou moins).
La méthodologie
Les tests se sont déroulés en mars et avril derniers au centre Vélogreen, durant des entraînements assez féroces sur vélo stationnaire. Ces séances constituées de plusieurs intervalles variées étaient exécutées par des cyclistes de calibres différents. Ainsi, il y avait un débutant qui s’était mis au vélo depuis quelques mois et un triathlète qui se préparait pour un dixième Ironman, en plus de nombreux autres entre ces deux extrêmes. Bref, des conditions parfaites pour tester environ 80 barres aux saveurs différentes. Nous avons suivi notre protocole habituel, qui est de consommer les produits durant l’effort (entre les intervalles) afin de simuler au plus près la réalité du cycliste qui doit se nourrir sur le vélo tout en ayant des battements cardiaques plus élevés que la normale. Les dégustations n’ont pas été réalisées à l’aveugle; les barres étaient présentées aux participants, et ces derniers goûtaient chacune à tour de rôle.
Les critères
Les barres ont été évaluées à partir de quatre principaux critères, indiqués ci-après. Pour chaque critère, une note d’appréciation sur une échelle de 1 à 5 a été attribuée par les participants, 1 étant une note très positive et 5 la plus négative.
• Facilité d’ouverture sur son vélo (1 = très facile à 5 = très difficile)
• Goût sucré (1 = aucun goût sucré à 5 = goût trop sucré)
• Texture en bouche, de moelleux à très dur (1 = facile à mastiquer à 5 = très difficile à mastiquer)
• Choix des ingrédients – ex.: une barre contenant des sirops ou sucres ajoutés, ou encore de l’huile de palme récoltera une note moins intéressante (1 = très bonne qualité à 5 = très mauvaise qualité)
Les barres 2019
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Notre dernier test de barres énergétiques remonte à 2016. Le moins qu’on puisse dire, c’est que plusieurs nouveautés ont fait leur apparition sur les tablettes depuis ce temps. Il y a du choix comme jamais! Au moment de mettre sous presse, de nouvelles barres arrivaient encore sur le marché, que nous n’avons pas pu tester.
Les marques de barres évaluées sont (par ordre alphabétique): Bobo’s, Bounce, Clif Bar, GoMacro, GU, Kind, Kronobar, Lärabar, Luna, Näak, Nakd, Nature’s Bakery, Picky Bars, Probar, Skratch Labs et SoLo. Celles-ci ont été sélectionnées en raison de la facilité à les trouver en boutique de sport, en épicerie ou encore en ligne. Aussi, plusieurs saveurs ont été dégustées selon leur disponibilité au moment du test. Les produits testés sont exclusivement des barres énergétiques. Nous n’avons pas goûté aux barres protéinées. Ces dernières envahissent les rayons et faisaient partie de notre plan de match, mais vu la grande quantité de barres énergétiques, nous avons révisé nos objectifs et nous nous sommes concentrés sur celles qui sont utilisées comme premier carburant par les cyclistes.
Pourquoi consommer des barres énergétiques?
Au cours d’un effort prolongé (plus de 1 h 30), le corps n’est pas en mesure de fournir suffisamment d’énergie aux muscles en puisant dans ses réserves de glycogène. Il faut donc consommer régulièrement des glucides pendant un effort continu. On choisit d’ajouter des barres énergétiques à sa sortie lorsque celle-ci est d’au moins trois heures ou qu’elle empiète sur un repas. Alors vaut mieux se mettre quelque chose de consistant sous la dent, car les gels et les boissons pour sportifs ne sauront pas nous combler suffisamment. Rappelez-vous que, pendant un exercice d’endurance, il importe de consommer de 30 à 60 g de glucides par heure. L’apport en lipides arrive en deuxième: on tentera toutefois de limiter à 20 g sa consommation de gras afin de ne pas interférer avec la digestion durant l’effort. Quant aux protéines, elles permettent de se sentir soutenu même s’il faut rouler à l’heure du repas. Les barres de notre palmarès contiennent entre 16 et 51 g de glucides par barre. Nature’s Bakery, Clif, Bobo’s et Probar sont celles qui en contiennent le plus (en moyenne de 40 à 50 g par barre). Elles devraient donc être privilégiées pour les longues sorties de vélo ou les cyclosportives de plus de 100 km. Pour des sorties plus courtes, les autres barres du palmarès, contenant entre 20 et 30 g de glucides en moyenne, seront plus pertinentes
Les meilleures barres
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Comme dans notre test de 2016, Nature’s Bakery et Clif remportent les deux premières places du podium. En troisième position, on trouve une barre qu’aucun de nos goûteurs ne connaissait, mais qui a été hautement appréciée, la barre SoLo, et particulièrement les saveurs de citron énergisant et de chocolat noir et mandarine. Un délice!
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Ces trois produits se sont largement détachés du groupe, mais pour les positions suivantes, les choix ont été très difficiles, car les commentaires et appréciations allaient dans tous les sens, sans compter la multitude de saveurs à considérer. Nous avons donc classé ces barres par ordre alphabétique plutôt que par ordre de préférence. En termes cyclistes, outre les trois premières, nous pourrions ainsi parler de peloton groupé: difficile, donc, de les départager. Enfin, côté prix, il y a des différences notables puisque la facture peut passer d’environ 1$ à plus de 4$ par barre.
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Nous ne pouvons rester silencieux au sujet des barres à la protéine de grillon Näak, qui se positionnent plutôt bien. Nous les avions goûtées dans le passé et avions tous eu l’impression de manger de la terre salée. En 2019, la texture s’est améliorée ainsi que le goût. L’emballage a été celui qui a été le plus facile à ouvrir parmi toutes les barres. Par contre, il reste encore du travail à faire pour ce qui est de l’acceptation de l’ingrédient «grillon»: 75% des participants ont refusé d’y goûter…
Les ingrédients et les tendances
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La tendance sans gluten, sans lactose, sans sucre ajouté et végane bat aujourd’hui son plein. Pour les personnes qui souffrent d’intolérances ou d’allergies, c’est très positif, puisqu’elles ont beaucoup plus de choix qu’avant. Nous avons constaté cette année une amélioration marquée dans les ingrédients, et les barres contiennent moins de sucres ajoutés, lesquels ont été remplacés par des sucres naturels provenant de fruits secs. C’est un réel plus pour la santé, même si la mastication à l’effort de ces barres avec fruits secs est plus difficile. Aussi, il existe une grande diversité de saveurs ; chacun pourra trouver la barre qui fait son bonheur.
Les électrolytes
Les barres énergétiques n’ont pas une haute teneur en sodium et en potassium. Pour ce dernier, le tableau des valeurs nutritives en fait d’ailleurs très rarement la mention. Par heure, sous un ciel dégagé et à température élevée, les pertes de sodium peuvent atteindre plus de 1000 mg de sodium par litre de sueur et celles en potassium sont de 200 mg par litre de sueur tout au plus. Le taux de sodium des barres de notre palmarès varie entre 7 et 160 mg par barre. Quelqu’un qui transpire beaucoup et qui termine ses sorties de vélo avec de grosses traces de sel dans son maillot et son cuissard devra se tourner plutôt vers les boissons pour sportifs, les gels énergétiques ou les capsules d’électrolytes, qui contiennent plus de sodium.
Les insectes
Eh oui, les insectes font maintenant partie de la liste d’ingrédients des barres. Et ils sont susceptibles d’être de plus en plus populaires. Näak figure dans notre palmarès, mais cette marque n’est pas la seule sur le marché. Le grillon est de plus en plus considéré comme la viande de l’avenir, et les fermes d’élevage se multiplient. Un grand avantage de l’élevage de grillons est qu’il demande beaucoup moins d’eau et produit moins d’émissions de gaz à effet de serre que celui d’autres animaux. Tous ces aspects environnementaux sont prometteurs, mais les producteurs devront travailler deux points: le goût et l’acceptation sociale.
Le collagène
Très populaire lui aussi – notamment depuis la sortie toute récente de quelques études qui ont démontré un effet intéressant dans le cas de déchirures ligamentaires –, le collagène a fait son entrée dans la liste d’ingrédients de quelques barres énergétiques. Nous ne les avons pas intégrées dans notre palmarès, car leur goût est très désagréable et n’a pas été apprécié de l’ensemble des participants. Selon les études, la quantité de collagène à consommer pour en retirer des bienfaits est de 10 à 15 g, et il serait préférable de le consommer de 30 à 60 minutes avant l’effort. Peut-être pas une si bonne idée de l’intégrer dans une barre qui sera consommée durant l’effort…
Le saviez-vous?
Nous avons aussi vérifié l’état des barres après une trentaine de minutes passées à la chaleur. Nous avons noté que toutes les barres perdent de la qualité, s’émiettent pour la plupart et deviennent collantes, particulièrement celles enrobées de chocolat. Le goût sucré est aussi plus prononcé. Il y aura donc une énorme différence d’appréciation entre la dégustation d’une barre fraîchement sortie de l’emballage et celle mangée après quelques heures passées sur votre vélo.
En conclusion
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Les barres se combinent très bien aux autres produits énergétiques tels que les gels, les boissons pour sportifs et les jujubes. Parce qu’elles sont plus consistantes et plus riches en protéines et en fibres, elles s’adaptent alors mieux aux longues périodes d’effort.
À la lumière de ce palmarès, choisissez la barre qui vous convient le mieux, selon vos préférences. Il y a suffisamment de choix pour que le cycliste du dimanche et l’athlète performant y trouvent leur compte.
Collaboration spéciale : Judith Perrault, nutritionniste du sport, et Maxime Vives, cycliste, tous deux propriétaires de Vélogreen.
Conseil de Catherine
De manière générale, les emballages sont tous difficiles à ouvrir. Il faut utiliser ses deux mains, car les tentatives pour déchirer les sachets avec les dents se sont avérées peu fructueuses. Nous vous recommandons d’ouvrir l’emballage de vos barres avant de partir si vous n’avez pas l’intention de vous arrêter pendant votre sortie.