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Pratico-pratique

Histoire d’avoir l’esprit tranquille en voyage

14-07-2020
Voyage vélo trucs

Illustration: Alexis Cartier

Vous partez à l’autre bout du monde avec votre monture, cependant vous avez des inquiétudes quant à votre capacité à la maintenir en bon état. Mode d’emploi.

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1- Quelles sont les réparations de base que je dois absolument maîtriser?

La réparation d’une crevaison est un incontournable. Il serait sage de savoir remplacer une maille sur une chaîne brisée. Assurez-vous de comprendre le fonctionnement de vos freins. Initiez-vous aux techniques de redressage de roue. Perdu dans un coin reculé, sans ces notions de base, votre seule option risque d’être de prier les divinités locales qu’elles vous accordent la clémence céleste.

2- Du côté des outils, un simple multi-outil sera-t-il suffisant ?

Il vous faudra au minimum un outil multifonction équipé des clés de base, de tournevis, d’un dérive-chaîne et de clés à rayons. Une pompe à main est essentielle. Les démonte-pneus, tout petits et légers, sont indispensables; apportez-en trois ou quatre, au cas où l’un d’eux se casserait. Une bouteille de lubrifiant approprié (voir la chronique de mai/juin 2019) et quelques chiffons ne seront pas de trop.

3- Est-il essentiel d’emporter quelques pièces de rechange?

Cela dépend de votre destination. À Cuba, par exemple, les tiendas de bicicletas ne courent pas les rues. Munissez-vous donc de quelques chambres à air ainsi que d’une trousse de réparation pour pneumatiques. Glissez dans celle-ci une maille patente, qui servira à changer une maille de chaîne en cas de rupture. Un truc : conservez cette petite pièce dans son emballage afin d’éviter qu’elle ne s’égare dans votre paquetage. Quelques rayons et une patte de dérailleur de rechange peuvent aussi vous être utiles.

4- Quelle est la pression des pneus recommandée en voyage à vélo ?

La pression optimale est proportionnelle au poids du cycliste et de sa monture de même qu’au type de revêtement de la route. S’ajoutent d’autres variables telles que la taille des pneus, le type de montage (tubeless ou non) et l’adresse du pilote. Techniquement, plus vous êtes lourd, plus vous les gonflerez. Inversement, plus la route est cahoteuse, moins vous y mettrez d’air. Il n’y a pas de pression universelle; la clé, c’est de trouver un juste milieu en fonction de votre poids et des conditions routières. Cela réduira les risques de crevaison tout en améliorant le confort et l’efficacité. Retenez que la plupart des cyclistes utilisent une pression trop élevée.

5- Que dois-je envisager au cas où mon cadre se briserait au milieu de nulle part ?

Le mieux est d’éviter un tel scénario. C’est pourquoi il sera judicieux d’opter pour un cadre d’acier ou de titane ; ces deux matériaux sont réputés pour leur solidité et le confort qu’ils procurent, et le premier a le mérite de se souder relativement facilement, et ce, n’importe où dans le monde. Dans une catégorie plus économique se trouve l’aluminium, accessible et polyvalent. Le carbone est incontestablement un matériau léger et performant, mais il ne supportera pas de difficiles conditions de voyage, et une réparation n’est pas aisée.

6- Si j’installe des sacoches de transport à l’avant et à l’arrière, mon vélo deviendra-t-il aussi lent à tourner que le Titanic?

Chose certaine, vous aurez à adapter votre conduite. Afin de réduire l’effet des sacoches, il est important de bien distribuer le poids. Placez votre matériel lourd au fond, ce qui abaissera au maximum le centre de gravité. Il faut savoir que la roue arrière d’un vélo est davantage sollicitée; équilibrez ce dernier en rangeant une plus grande charge de matériel dans les sacoches de la roue avant.

7- Quelle est l’option la plus sécuritaire pour le démontage et le transport de mon vélo?

Si vous devez placer votre vélo dans une boîte (par exemple en avion), il en existe plusieurs spécialement conçues pour le transport des vélos. Certains modèles disposent d’une coque entièrement rigide, alors que d’autres sont semblables à un sac de transport, à l’apparence souple. L’une ou l’autre de ces options diminuera assurément le risque de bris de votre précieuse monture. En prenant un arrangement à l’avance, vous aurez la possibilité de laisser la boîte à l’hôtel d’arrivée, qui sera également celui de départ.

8- Une boîte en carton peut-elle faire l’affaire ?

Cette option est certainement la moins onéreuse, d’autant plus que de nombreuses boîtes de diverses grandeurs sont souvent gratuitement offertes dans la plupart des boutiques de vélo; il suffit de demander. Toutefois, si vous allez en ce sens, gardez en tête que le carton se perfore plus facilement que les emballages rigides. Vous redoublerez de prudence au moment d’empaqueter votre vélo, notamment en protégeant le mieux possible les endroits qui risquent d’être endommagés.

9- Est-il nécessaire de démonter l’entièreté de mon vélo lorsque je le mets en boîte?

Tout dépend du format de la boîte. Si vous optez pour une boîte conçue à cet effet, normalement vous enlèverez les roues, les pédales et la tige de selle, et peut-être même le guidon. Si vous choisissez une boîte de carton, il sera prudent de bien protéger le dérailleur, voire de le détacher du cadre, ce qui évitera que la patte de dérailleur se voile. Vous pouvez coussiner l’intérieur de la boîte de manière à réduire le frottement. Une astuce: marquez d’un trait de crayon ou de ruban adhésif les angles et la hauteur de votre tige de selle, ainsi vous retrouverez aisément votre position habituelle.

10- Je découvre avec stupeur que la boîte dans laquelle j’ai soigneusement rangé mon vélo a été éventrée au cours du transport aérien. Résultat: la peinture de mon vélo a été égratignée. Quels sont mes recours?

Il arrive parfois que les manutentionnaires de bagages dans les aéroports ne fassent pas dans la dentelle, et ce, malgré la mention «fragile» apposée sur la boîte de votre vélo. En cas de dommages, il faudra dans un premier temps les faire rapidement constater par le service des réclamations de votre transporteur. La plupart des compagnies se dégagent de toute responsabilité en dehors d’un certain délai. Si le transporteur est responsable des dégâts, il acquittera les frais de réparation, à certaines conditions. Armezvous de patience : la procédure administrative d’une telle réclamation risque de vous frapper par sa lourdeur ; néanmoins, à force de persistance, on vous remboursera votre dû.

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