Dans la série de vélos québécois, le fabricant Panorama propose un vélo de gravelle en carbone conçu pour rouler hors des sentiers battus. Son identité est claire: le Katahdin est taillé pour l’aventure.
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Simon Bergeron est le fondateur de Panorama. Ingénieur de formation, il gravite dans l’univers du vélo chez feu Guru avant de créer sa propre gamme de skis alpins en fibre de carbone fabriqués au Québec. Son offre de vélos sous le nom de Panorama se réduit à deux vélos de gravelle et deux fatbikes. Acier et carbone pour le cadre sont proposés dans les deux familles. Il est possible de commander son vélo sur le site web du fabricant ou, si l’idée d’acheter un vélo en ligne vous effraie, de visiter quelques détaillants triés sur le volet.
Le Katahdin présente sur le tube diagonal un dessin de loup blanc qui contraste avec le noir du vélo. Le design est le fruit d’une collaboration avec deux artistes vancouvérois, Sandy et Steve Pell (formant le duo Pellvetica), qui signent l’aspect visuel de la gamme de vélos Panorama. Le cadre en carbone, garanti cinq ans, semble robuste avec ses tubes de fort diamètre. La fabrication de celui-ci incorpore le laminé de thermoplastique Xantu.Layr, lequel améliore la résistance aux impacts, une bonne initiative pour un cadre qui devra affronter des chemins difficiles.
Sur le plan du design, cela reste somme toute assez conservateur. On aime le coup de crayon de la ligne du tube supérieur qui réduit son diamètre à la jonction du tube de selle et des haubans. Les ancrages sont omniprésents, y compris sur la fourche, et sont savamment répartis sur le cadre pour que vous n’ayez aucune crainte d’installer vos porte-bidons, porte-bagages et garde-boue. Le câblage est interne et une ouverture sous le boîtier permet d’accéder à l’intérieur du cadre dans le but d’en faire l’ajustement. Le cadre est compatible avec des roues de 700c x 45 mm ou de 650b x 2,1 po.
Composantes
Le cadre de notre vélo de test pèse 10 kg sans pédales. Il ne s’agit pas d’un poids plume, mais considérant le créneau aventure/voyage de la bête, on s’y attendait. Le changement de vitesse est l’œuvre du groupe Sram Apex 1 monoplateau. Les freins à disque mécaniques de 160 mm sont jumelés aux étriers TRP Spyre. À ce prix, nous aurions aimé voir un ensemble de freins hydrauliques, vu leur grande polyvalence, leur puissance de freinage et leur modularité. Sachez qu’il est possible cependant de les ajouter, moyennant un supplément de 450$, ce que nous vous suggérons.
Les roues ont été montées spécifiquement pour Panorama avec des jantes de vélo de montagne WTB à 32 rayons et des moyeux Novatec. Les pneus, des Terrene Elwood 700 x 40 mm, viennent s’asseoir à près de 45 mm de largeur une fois montés sur la large jante. Le guidon, un Easton EA50 AX de 44 cm, est évasé de façon à offrir une bonne stabilité et davantage de contrôle dans les descentes.
Sur le terrain
Le vélo testé venait avec deux paires de roues : des 700c, avec une cassette 11-42 à l’arrière, adaptées pour l’asphalte et les sentiers roulants, ainsi que des 650b, avec une cassette 10-46, montées avec des pneus de vélo de montagne WTB Nano 2.1 autrement plus accrocheurs. Les relances et l’accroche de cet ensemble sont notablement supérieures pour celui qui se risque sur des chemins plus rocailleux. Pour ce qui est des pneus 700, les Terrene Elwood se sont avérés très agréables à rouler, sans trop de résistance sur le pavé, et gardent une bonne accroche en sentier.
On a droit ici à un vélo stable, pas très loin de la géométrie d’un vélo de cyclotourisme. Il n’est pas conçu pour être vif et dynamique. On est donc plus à l’aise pour grimper en position assise que dans une relance endiablée en danseuse. La selle, une WTBSL8, est confortable, quoique le bec de selle soit un peu ferme.
Sur le plan du freinage, les freins à disque mécaniques s’acquittent correctement de leur travail, mais n’offrent pas la modularité d’un système hydraulique. On se sent tout de même en confiance en descente; le pilotage est précis et la position relevée permet d’être à l’aise. Sans être un exemple de rapidité, le groupe Apex fait bien le travail et limite les sauts de chaîne dans les descentes accidentées. Sur la route, en configuration monoplateau (42 dents), la cassette 11-42 ne facilitera pas la vie du routier pour trouver la bonne cadence ; on a toujours l’impression d’être entre deux ratios. En dehors du bitume, la cassette 10-46 installée sur la paire de roues 650b est autrement mieux adaptée aux variations du terrain.
En conclusion
Le Katahdin s’adresse au voyageur qui désire avoir une monture de bikepacking capable d’en prendre et qui ne veut pas manquer d’ancrages. C’est un beau vélo québécois conçu pour les imprévus et le dur labeur. En prime, le dessin sur le tube diagonal lui donne une personnalité forte. Il n’y a pas de doute que nous avons affaire à un vélo d’aventurier.
ON AIME
● La facture visuelle
● Le carbone renforcé
● Les nombreux ancrages pour grands voyageurs
ON AIME MOINS
● Les freins à disque mécaniques