On apprenait récemment que la même équipe de producteurs derrière l’immense succès Drive to Survive, diffusée sur Netflix, produira une série analogue sur le cyclisme.
Ça ne peut être qu’une bonne nouvelle pour le sport. Surtout lorsqu’on sait que Drive to Survive a largement contribué à rameuter un nouvel auditoire aux messes dominicales des courses automobiles.
Comme l’écrivait le New Yorker, la série a réinventé la F1. Comment? En créant chaque épisode autour d’un enjeu, d’une équipe, d’une rivalité. Et aussi en levant le voile sur ce qui se trame dans les coulisses du sport, y compris les guerres intestines, le spectacle des egos et les chicanes entre écuries (surtout Redbull et Mercedes).
Cela aurait permis à ESPN de doubler son auditoire.
Cyclisme et F1: (presque le) même combat
Il y a beaucoup de comparaisons à faire entre les deux sports, qui les rendent opaques aux non-initiés.
Dans les deux cas, il se passe souvent peu de choses pendant une course. Une série comme Drive to survive découpe les moments-clés d’une compétition et les associe à des enjeux humains et compétitifs qui sont au coeur de l’épisode, en forment la trame.
Puis, les réalisateurs découpent les courses et n’en conservent que ce qui alimente le récit. Cela donne l’illusion d’un sport très excitant, rempli de moments chargés d’adrénaline. Ce n’est pas exactement le cas. Le plus souvent, pour le profane, ça ressemble à une procession. Idem pour le vélo.
Dans les deux cas, aussi, il s’agit de sports individuels et d’équipe. En F1, il y a plusieurs objectifs à la clé, dans chaque course : classement du championnat, classement de l’écurie, victoires de course, podium, et parfois simplement de ne pas terminer dernier. Ça ressemble au vélo. Victoires au classement général ou d’étape, maillots.
Et puis il y a les crashes. La météo qui fait des siennes. Les rivalités. Les contrats qui se négocie en pleine saison (pendant le Tour, dans le vélo).
D’ailleurs, c’est lors de la grande boucle de 2022 que sera tournée la première saison. Huit équipes auraient déjà accepté d’en être. Mais pas UAE, dont fait partie de déjà double-champion du Tour, Tadej Pogacar.
Autre similitude : Mercedes et Lewis Hamilton étaient à peu près absents de la première saison. Puis, après le succès retentissant de celle-ci, ils ont embarqué.
Une pluie de nouveaux amateurs?
Maintenant, est-ce que la popularité, mais surtout l’effet du modèle est garant d’un boom de l’auditoire en courses cyclistes? Difficile à dire.
Dans mon cas, je suis la série, mais ne regarde pas plus les courses de F1 en direct qu’auparavant. Seulement les meilleurs moments, que je peux facilement trouver sur YouTube. Mais je suis désormais au fait de tout ce qui se trame dans ce sport.
Certains de mes amis, des maniaques de course auto, me partagent quantité de vidéos sur les détails techniques liés aux voitures, ou sur les scandales et controverses entourant des collisions, des décisions de la FIA (l’équivalent de l’UCI doublé d’ASO en F1)… Bref, c’est entré dans ma culture. Je comprends mieux comment fonctionnent les rouages du sport, les stratégies, je connais les personnages principaux qui lui donnent ses couleurs et l’animent.
Et c’est probablement ce qui pourrait arriver de mieux au cyclisme : simplement que le public général finisse par le comprendre pour mieux l’apprécier. Qu’il en connaisse les acteurs. Ce serait déjà énorme.