L’annonce de la création d’une voie cyclable permanente sur le chemin Sainte-Foy à Québec n’a pas soulevé la levée de boucliers qu’elle aurait suscité quelques années plus tôt.
Des inquiétudes? Oui. Mais c’est normal. Les commerçants et les citoyens craignent que le retrait de places de stationnement ne nuise à leurs activités. C’est compréhensible. D’autres se questionnent quant à l’impact sur le déneigement des trottoirs. C’est légitime.
Mais sinon, on sent que l’enthousiasme pour les déplacements cyclistes 4 saisons entre le centre de la ville et le triple campus des cégeps de Sainte-Foy, Garneau et l’Université Laval est à la hausse. Surtout s’il est possible de le faire de manière vraiment sécuritaire. C’est ce que permettra ce corridor.
Il a été maintes fois démontré que les cyclistes qui disposent d’infrastructures qui les séparent du circuit routier, réduisant considérablement le risque d’accident, sont nettement plus enclins à adopter cette pratique sur une base régulière.
Un bon vieux cas de « if you make it, they will come”, comme on dit à Copenhague.
Même chose avec À Vélo. Certains doutaient de la popularité du système de location à court terme (l’équivalent du Bixi, mais dont la flotte est entièrement composée de vélos à assistance électrique (VAE)). Or, elle est si incontestable que l’on passe près de doubler l’offre cette année, ajoutant 33 nouvelles stations au 40 existantes. Une augmentation de la flotte de 85%.
Je les ai essayés l’an dernière à quelques reprises : monter la côte de l’Aqueduc en jasant, c’est quand même amusant. L’app fonctionne bien et les bornes aussi, de ce que j’ai pu constater de manière anecdotique. Les cégeps, l’université, les hoptitaux et plusieurs parcs seront maintenant desservis.
Mais surtout: ces vélos ont instantanément investi le paysage urbain et sont devenus un excellent mode de transport, adopté par les touristes, les gens qui sortent dans un autre quartier sans prendre la voiture, les travailleurs…
La ville du char n’est pas encore viré complètement sul casque. Loin s’en faut. Mais bon, on vient presque de « canceller » le 3e lien. Visiblement, il se passe quelque chose dans les mentalités en matière de mobilité.