J’ai mille idées de textes, depuis quelques semaines, mais pas le temps d’écrire.
Déjà que je passe mes journées devant l’ordi à regarder dehors, à rêvasser, dès que j’ai une minute, aux sentiers au bout de ma rue, aux routes où je pourrais rouler en court, tellement l’été étire paresseusement son doux bras au cœur de l’automne.
Alors dès que je peux, je me sauve dehors.
Je m’en voudrais cependant de ne pas revenir sur la Coupe du Monde Whoop de vélo de montagne qui se déroulait chez moi, au Mont Sainte-Anne, il y a quelques semaines. Un succès, encore une fois. Fallait voir la foule lors de la descente : remontée à bloc, malgré le crachin et la pluie. Il y avait tellement de scies à chaîne où j’étais que mes vêtements sentaient le deux-temps quand je suis rentré à la maison.
Chez les hommes, on a eu droit à un suspense jusqu’à la toute fin. Une explosion dans la foule qui s’est précipitée dans l’aire d’arrivée pour célébrer la victoire de Troy Brosnan. C’était de délire. De la magie.
https://www.youtube.com/watch?v=d7KSuhjFTPQ
Dans le stationnement, après le couronnement de fin de saison, les badauds erraient entre les tentes, béats. J’ai croisé une poignée de vieilles connaissances et autres membres de la ligue du vieux poêle (Salut Jeff Brousseau! Salut Hugo Bardou!). Nous sommes arrêtés prendre une bière chez des amis, à quelques encablures de la base de la montagne. Ça bourdonnait de monde et du buzz des roues libres partout autour.
Le cross-country n’a pas été moins passionnant. La course chez les femmes s’avèrerait cependant un bien meilleur suspense que celle des hommes, un vrai duel, mais c’est à nouveau le parcours qui était la vedette au MSA.
Un journaliste de Escape Collective (le meilleur média cycliste anglo, en passant) est d’ailleurs allé interroger un contingent de coureurs et coureuses pour leur demander : qu’est-ce qui rend le MSA légendaire? En gros, comment se fait-il que, depuis 30 ans, cette destination réussisse à s’imposer comme une incontournable du grand cirque brun?
Question d’équilibre, comme dirait Francis Cabrel. La vieille école qui rencontre la nouvelle. Oui, il y a des morceaux bricolés, des passages qui sont façonnés pour la course. Mais ce qui rend le parcours unique, c’est l’intelligence avec laquelle ses concepteurs, une année après l’autre, mettent à profit le terrain naturel pour en faire l’un des circuits les plus exigeants de la Coupe du monde.
Quant à cette « nouvelle » période de la saison à laquelle le MSA semble reléguée, je continue de croire que c’est un théâtre parfait. Une bonne part des subventions que l’on octroie à des événements sportifs diffusés internationalement tient à la vitrine qu’ils offrent pour le tourisme. Vous trouverez difficilement mieux qu’une vue sur le fleuve, l’Île d’Orléans et une montagne qui se la joue « écrin automnal » dans les couleurs d’un feuillage en feu.
Puis, pour le meilleur comme le pire, l’automne n’est plus ce qu’il était… Il fait plus beau et plus chaud plus tard en saison, sans avoir à subir les mouches. Longue vie à la Coupe du Monde du MSA. Peu importe la saison qu’elle choisira d’adopter.