Par Antoine Hébert-Maher
La ville d’Oulu, située au nord de la Finlande, porte le titre bien mérité de capitale mondiale du vélo d’hiver. En moyenne, 12 % des déplacements se font à bicyclette, comparativement à moins de 2 % sur le Plateau-Mont-Royal, qui est l’un des quartiers au Québec où se déplacer à vélo est le plus populaire. En février dernier, notre collaborateur a eu la chance d’aller voir comment ça se passe à Oulu. En sept points, voici les atouts de ce paradis cycliste hivernal.
1 | DES VOIES CYCLABLES SÉPARÉES
Environ 1000 km de voies cyclables séparées physiquement de la circulation motorisée et entretenues en hiver desservent les 200 000 résidents d’Oulu. Des pistes partagées entre les piétons et les cyclistes sont systématiquement présentes le long de toutes les routes principales. À titre comparatif, seulement 400 km de voies cyclables séparées physiquement sillonnent le territoire de Montréal, pour une population de 1,8 million de personnes… Conclusion : pas besoin d’être une ville populeuse pour développer des infrastructures cyclables.
2 | DES INTERSECTIONS SÉCURISÉES
© Antoine Hébert-Maher
Une attention particulière est portée à la sécurité des intersections à Oulu. Quelque 300 tunnels ou passerelles permettent de franchir les routes achalandées sans interaction entre les différents usagers. Aussi, les feux de circulation sont munis de radars qui détectent la présence de piétons et de cyclistes. Ils s’activent à leur arrivée afin que ceux-ci n’aient pas à attendre aux feux rouges. L’aménagement des intersections incite les automobilistes à ralentir. Comme ils sont également piétons et cyclistes, ils respectent scrupuleusement la priorité qui doit être accordée aux usagers vulnérables.
3 | DES TRAJETS VERS L’ÉCOLE FACILITÉS
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Beau temps, mauvais temps, une horde impressionnante d’élèves à pied, et surtout à vélo, convergent vers les écoles tous les jours. Ce n’est pas surprenant puisqu’ils n’ont pratiquement jamais à partager la chaussée avec les automobilistes et que le réseau de transport d’Oulu a été planifié de manière à ce que les trajets soient plus courts par les pistes que par les routes.
4 | DES STATIONNEMENTS POUR VÉLOS PRÈS DES ÉCOLES
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Localisée dans un quartier en bordure de la ville, l’école Metsokangas accueille 1300 élèves du primaire et du secondaire répartis dans plusieurs bâtiments. Sur la photo, l’une de ses aires de stationnement pour vélos. Ce matin-là, le thermomètre indiquait -13 °C. Visiblement, la température n’a pas freiné les enfants.
5 | DES VOIES CYCLABLES ÉCLAIRÉES
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Deux adolescentes discutent à vélo. À seulement 150 km du cercle arctique, il ne fait clair qu’environ 3 h 30 au solstice d’hiver à Oulu. Cependant, toutes les pistes sont éclairées ; enfants, femmes et personnes âgées s’y sentent en sécurité et n’hésitent pas à se déplacer à pied et à vélo en tout temps. Un cercle vertueux s’enclenche : les gens se sentent en sécurité et empruntent les voies cyclables, le sentiment de sécurité augmente avec l’achalandage, et ainsi de suite.
6 | DES STATIONNEMENTS QUATRE SAISONS
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Pas de déplacements sans stationnements pour vélos. Ces derniers sont omniprésents à Oulu. Dans la rue, sur le terrain des maisons unifamiliales, près des immeubles abritant des commerces, des bureaux ou des appartements, il y en a partout. Beaucoup de stationnements sont couverts, ce qui évite que la neige s’accumule sur les supports et rende difficile le cadenassage de son vélo.
7 | UN SENTIER POUR PATINEURS ET CYCLISTES
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L’hiver, des citoyens entretiennent bénévolement un sentier de 5 km dans la baie gelée de Kempeleenlahti. Ce trajet permet un raccourci de 4,5 km entre l’aéroport et le centre-ville. L’administration municipale envisage d’en faire un axe cyclable officiel et de réaliser elle-même son entretien. Il s’agit potentiellement du seul sentier dans le monde où patineurs et cyclistes cohabitent.