Des scientifiques belges ont passé dix mois à analyser différentes positions de descente. Leur conclusion : la position utilisée par Chris Froome lors de la 8e étape du Tour de France 2016 n’est pas si incroyable qu’on le pensait.
On se rappellera que le Kényan blanc avait alors lancé une attaque aussi soudaine qu’inattendue lors de la descente du Col de Peyresourde, vers Bagnères-de-Luchon, où la ligne d’arrivée était située. Sur les derniers kilomètres de l’étape, il avait adopté une position de descente peu habituelle, dite de l'oeuf : assis sur le devant du tube supérieur de son Pinarello, la tête au dessus de sa roue avant, tout en continuant de pédaler.
Ce faisant, il avait grugé 13 secondes à ses plus proches poursuivants au terme d’une descente négociée à une moyenne de 62,5 km/h.
Lors de leur analyse, les chercheurs ont comparé six positions de descente différentes à l’aide de données collectées en souffleries et de modélisations mathématiques. À puissance égale en descente, la position « supersonique » de Froome est 9 % plus rapide qu’une position classique (main dans les cocottes). La palme de la meilleure position revient à celle souvent employée par Peter Sagan (assis sur l’arrière du tube supérieur), qui est 17 % plus rapide qu'une position classique
D’ailleurs, Froome aurait pu descendre le Col de Peyresourde jusqu’à une minute plus rapidement en employant cette position, soutiennent les chercheurs.
Photo : Blocken, van Druenen, Torparlar, Andrianne, Marchal, 2017