Des parents dans la trentaine aux quatre coins du Québec prouvent que le vélo cargo a de l’avenir en dehors des grands centres. Notre collaborateur en a rencontré quelques-uns. Portrait de Gabrielle Dallaire, aux Îles-de-la-Madeleine.
Quiconque a déjà pédalé aux îles de la Madeleine sait que l’archipel en forme d’hameçon est un lieu hostile aux cyclistes, la faute entre autres aux caprices d’Éole. Parlez-en à Gabrielle Dallaire, 36 ans, qui, depuis son retour récent dans la région, roule en Urban Arrow Family, un biporteur capable de transporter ses quatre enfants dans la boîte avant.
« Ce sont les gens de la boutique spécialisée Dumoulin Bicyclettes, à Montréal, qui m’ont dirigée vers ce modèle », tient-elle à préciser. La clé de ce tour de force face au dieu des vents ? L’assistance fournie par le moteur électrique de marque Bosch dont est muni le vélo cargo. « Sans lui, ce serait à peu près impossible », avoue cette sage-femme de formation, en référence aux rafales qui balaient souvent sa terre d’accueil. Lorsque ces dernières soufflent à plus de 50 km/h, la maman préfère d’ailleurs prendre la voiture. « C’est mon seuil critique en matière de sécurité, la limite que je ne franchis pas. »
Rapidement, Gabrielle Dallaire et sa famille ont acquis un statut distinct au sein de la communauté insulaire de 12 000 âmes. « Nous sommes les parents qui transportent leurs enfants en vélo cargo », souligne-t-elle. Une étiquette qui l’amuse, certes, mais qu’elle ne revendique pourtant pas. « Je ne porte pas de flambeau lorsque je me déplace en vélo cargo, insiste-t-elle. Je le fais parce que ça me met de bonne humeur, voilà tout. » Pas une militante, donc, mais certainement une bonne ambassadrice.
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