Des parents dans la trentaine aux quatre coins du Québec prouvent que le vélo cargo a de l’avenir en dehors des grands centres. Notre collaborateur en a rencontré quelques-uns. Portrait de Laura Pedebas, à Granby.
Ce n’est pas tous les jours qu’on reçoit un appel de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) pour cause de « transport dangereux d’enfants » sur un vélo cargo. « Lorsque l’inspecteur s’est présenté chez nous le lendemain, il s’est rapidement rendu compte du malentendu », raconte Laura Pedebas, Granbyenne et fière propriétaire d’un Triobike Cargo de seconde main, un biporteur à assistance électrique muni d’une plateforme à l’avant dans laquelle s’assoient ses deux fillettes. « Je crois qu’il s’attendait à trouver une boîte en bois fixée de manière bancale sur une bicyclette… » L’anecdote illustre à merveille notre méconnaissance, au Québec, de ce type de vélo qui fait souvent office de seconde voiture. C’est d’ailleurs ainsi que l’utilisent Laura et sa famille. « Nous pédalons pour faire les courses, reconduire les petites à la garderie, bref, pour tous les courts déplacements sur le territoire de Granby, qui est doté d’un vaste réseau de pistes cyclables partiellement déneigé en hiver », indique la femme de 33 ans, créatrice du blogue La Cyclonomade.
Depuis sa mésaventure avec la DPJ, Laura Pedebas se sent en mission. « En tant que Française d’origine, je suis choquée par la culture du tout à l’automobile qui prévaut en Amérique du Nord. Le vélo est encore trop souvent perçu comme un loisir plutôt qu’un véhicule utilitaire », affirme celle qui a récemment lancé le collectif Granby à vélo, dans l’espoir de faire évoluer les perceptions. « Le vélo cargo est bon pour l’environnement, permet d’épargner sur les coûts de transport et met un sourire sur le visage des personnes qui en font l’utilisation. » Que des plus, en somme.
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