Photo: SRAM
Il y a un plaisir évident et une fierté certaine à parcourir la route vers l’autonomie mécanique. Il y a aussi de grands moments d’humilité.
Certains ressemblent une pluie de latex dans le garage (j’ai jambonné quelques poses de pneus tubeless). D’autres à une chaîne dont la maille patente (reposée par votre serviteur) explose dans la rue après 10 mètres parcourus.
Finalement, il y a les gestes que l’on croit futés mais qui se transforment en cauchemar parce qu’on ne sait pas vraiment ce qu’on fait ou qu’on part sur de mauvaises prémisses.
Tout ça pour dire que, tant qu’à me procurer un nouveau vélo de montagne, je me suis dit que je mettrais à l’essai le système sans fil de SRAM (le XX SL AXS).
Tout allait bien jusqu’à ce que je change de chaîne, pour cause d’alternance dans mes chaînes cirées (oui, je cire aussi à chaud mes chaînes de vélo de montagne, on en reparlera). Histoire de me donner un peu de lousse, j’avais laissé 2-3 mailles en plus, me disant que je les retirerais au besoin.
C’est ici que le mécano expérimenté rigole tout seul dans son coin en se disant : ah le tata. Celui-là sait à quel point je fais là une belle bourde.
Aussitôt ma chaîne changée, je suis retourné au bois. Je n’avais pas fait 1km que la moitié de mes vitesses sautaient. J’ai eu beau essayer de jouer avec l’application de SRAM, rien n’y faisait.
Je me sentais comme le couple d’amis qui n’a aucune idée comment réparer sa moto de luxe dans Traité du Zen et de l’entretien des motocyclettes de Robert Pirsig : un peu nul.
Des messages envoyés à quelques mécanos à gauche et à droite m’ont permis de comprendre ma bourde. Parce que oui, c’était MOI le problème (sans grande surprise). En gros : contrairement aux anciens dérailleurs SRAM et aux Shimano (que j’utilise habituellement avec une exclusivité qui confine à la monogamie mécanique), la série T Type n’a pas de vis d’ajustement. C’est la chaîne qui met sous tension le dérailleur, sa longueur est donc primordiale dans le bon fonctionnement de la transmission. Une chaîne trop longue faisait en sorte que le galet du haut entrait même en contact avec la cassette.
En allant sur le site de SRAM consulter le calculateur de mailles (une telle chose existe, oui), je me suis rendu compte que ma chaîne originale en comptait deux de trop et la nouvelle, cinq.
Je disais qu’il y a quelque chose de gratifiant dans tout cela. Ici, d’avoir appris à la dure que je sais que je ne sais rien, mais que j’adore encore apprendre. J’ai longtemps pensé que je n’avais ni le temps ni la patience pour m’occuper de ma mécanique. J’y prends toutefois un plaisir insoupçonné.
Visiblement, il me reste bien des croûtes à manger, mais je m’amuse de plus en plus sérieusement avec tout cela. Chercher la provenance d’un bruit, le résorber. Jouer avec mes vitesses, changer des pièces, ajuster des freins à disques, bizouner avec mes suspensions, faire un paquet de tests de cires, de nettoyages à ultrasons…
Vous risquez de m’entendre parler de tout de cela de plus en plus. D’autant qu’avec les technologies de plus en plus avancées que nous utilisons, il me parait important de maîtriser les bases de nos engins. Ne serait que pour savoir quoi faire si on se retrouve dans le pétrin.