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Le blogue de David Desjardins

Avion + vélo : bonheurs et misères

01-10-2019

Je reviens d’un mois en France. Ariège, Pyrénées centrales, Hérault avec un petit saut en Provence pour caresser la tête chauve du Ventoux. Et si j’ai irradié de bonheur tout au long de mon périple dont je vous reparlerai, Jésus-Marie-Joseph-Raël que voyager avec un vélo s’est avéré éprouvant.

Le problème n’est certainement pas lié à l’équipement : le sac de transport Thule Roundtrip Pro XT que j’utilise est génial, compact, facile à ranger, et sa base se transforme en support de mécanique pour mieux monter et démonter votre engin. Pour le laver et faire un peu de mécanique, c’est aussi fort utile.

Le problème, c’est l’avion.

À commencer par la réservation d’une place pour mon vélo sur le vol d’Air Transat, compagnie que j’avais choisie pour le prix et parce qu’elle me menait directement de Montréal à Toulouse.

Je savais toutefois, pour en avoir entendu parler, que les politiques du transporteur aérien en matière de vélos ont changé.

Fini, le temps où vous vous pointiez sans avertir avec votre bike au moment de partir et payiez le coût très abordable de mise à bord. Le nombre de vélos est désormais limité sur chaque vol (environ 20, selon les avions), et le tarif a plus que doublé, passant de 35 à 75$ par segment de vol. 150$ pour l’aller-retour donc.

Au moment de l’achat du billet, au tout début du mois de mars (pour un départ en septembre), le vendeur au téléphone m’assure qu’il n’y aura pas de problème pour ma place de vélo: après tout, j’ai 6 mois d’avance. Je n’ai qu’à joindre une personne dont il me donne les coordonnées pour réserver la place pour mon vélo. Mais rien ne presse, dit-il.

Inquiet, je n’attends pas trop et appelle le lendemain matin… pour découvrir qu’il n’y a plus de place pour mon vélo sur ce vol. Ni pour celui de l’ami qui m’accompagne d’ailleurs. Notez que nous avons pris les billets non-remboursables ni échangeables. Après tout, il n’y avait aucun problème, nous avait-on assuré.

Donc je saute un plomb. Demande à parler à une responsable. Celle-ci déplace notre vol deux jours plus tôt, c’est tout ce qu’elle peut faire. J’ai beau insister que nous partons sans valise, alors que passagers en ont deux, ou trois, qu’ils peuvent en emporter comme ils veulent en payant le montant nécessaire, rien n’y fait. Nous devrons changer nos plans. Et ajouter deux nuits d’hôtel et deux jours de location d’auto à notre facture.

L’horreur, l’horreur

Mais le pire reste à venir : passer la sécurité à l’aéroport de Montréal avec mon vélo.

J’hayyyyis le démonter en partie et l’emballer. Mais il y a pire encore : essayer de remettre tout ce que j’y ai mis en place après avoir du vider mon sac au contrôle de sécurité des bagages surdimensionnés.

Parce que non, Montréal ne dispose toujours pas d’un scanneur assez grand pour les vélos. Nous sommes donc là, plus d’une vingtaine à faire la file pour mieux ouvrir nos boites et nos sacs, en vider le contenu, puis les remplir à nouveau. Forcément un peu plus vite, et mal, avec tout ce monde qui attend derrière.

Et c’est le bordel TOTAL. Des morceaux de foam, de papier bulle, des casques, des sacs partout. L’exaspération générale ajoute au stress. J’y passe près d’une heure. J’en sors épuisé.

Pour le reste? Mon sac de transport assure : mon vélo est en parfait état à l’arrivée. Les panneaux solides et les barres de protection métalliques qui s’insèrent dans les parois on fait leur travail. Mes disques sont bien droits, mes roues impeccables.

Au retour? On m’envoie aux bagages surdimensionnés à l’aéroport du Toulouse. Ils possèdent un grand scanner où je dépose mon sac, et hop, c’est parti.

Temps d’attente : 15 secondes.

Juste comme ça, en 2018, l’aéroport de Toulouse-Blagnac a reçu la visite d’un peu moins de 10 millions passagers. Montréal? Presque 20 millions. Taxe refilée aux passagers à Toulouse dans le billet d’avion? 11$ à Toulouse. Montréal? 25 à 30$.

Je dis ça de même.

 

 

 

 

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