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Le blogue de David Desjardins

Le 8 mars et le cyclisme féminin

08-03-2018

C’est la Journée Internationale des droits des femmes. L’occasion de souligner que si les choses ne sont pas encore parfaites -loin s’en faut-, la dernière année a été passablement positive pour le peloton féminin.

D’abord parce que les organisateurs de grandes courses multiplient les occasions de créer des moments forts, qui marquent l’imaginaire, et qui attirent donc l’attention des médias.

Le triomphe de la nouvelle pro Coryn Rivera sur le Tour des Flandres, la domination de Anna van der Breggen et des autres membres de son équipe Boels Dolmans (dont fait partie Karol-Ann Canuel, à qui j’ai récemment parlé comme vous pourrez le lire dans le prochain numéro de Vélo Mag) et l’ajout de nouvelles épreuves sur le World Tour féminin sont autant de raisons de se réjouir.

D’autant que le résultat est le suivant : la course féminine a pris du coffre depuis l’avènement de son World Tour. Les épreuves sont plus excitantes à regarder, plus facilement accessibles dans les médias électroniques, et les équipes mieux outillées pour offrir un bon spectacle. Même que, comme au cyclocross, il arrive de plus en plus souvent que les épreuves féminines sont moins défensives, donc plus excitantes pour le spectateur.

Côté disparité des salaires, le fossé à combler ressemble encore au Grand Canyon. « Et il ne faut rien prendre pour acquis, comme le souligne Claudine Gilbert, du mouvement S.H.E. Cycling pour l’avancement du cyclisme féminin, puisque les premières courses à être annulées sont encore celles des femmes. »

Mais bon, il y a quelques jours seulement, on apprenait que le Ovo Energy Tour des femmes va presque tripler ses bourses pour atteindre la parité avec celles des hommes.

Puis, si le Giro d’Italie compte bien conserver la tradition des « podium girls », le Tour Down Under a mis fin à la chose en début d’année, et le Tour de France songe à changer ses pratiques en la matière, apprenait-on il y a quelques jours. On pense même à enfin offrir une véritable épreuve de plusieurs étapes aux femmes, faisant de La Course un vrai Tour féminin. Rien n’est réglé, mais on sent que ça bouge après des années d’inertie ou de très très lente progression.

« Il se passe quelque chose, on a une voix, et il faut saluer les organisations qui font avancer le cyclisme féminin », dit Claudine Gilbert. Mais ce n’est pas une raison de se contenter de quelques gestes non plus. Le 8 mars est l’occasion de constater le chemin parcouru, et celui qui reste à franchir.
 

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