Bon, j’ai pas trop parlé de courses ici ce printemps.
Pas que je n’ai pas suivi le World Tour, au contraire. J’avais juste envie d’écrire sur autre chose. Et puis avec mon balado, je m’en donne à cœur joie en termes de prédictions fumeuses, de commentaires dignes de 110% et autres analyses douteuses. Parce qu’anyway, les observations sportives, le plus souvent, c’est n’importe quoi (et surtout si c’est moi qui les fait). Mais c’est tellement drôle et adorablement futile. D’inutiles mais ô combien délicieuses calories vides pour l’esprit.
Le commentaire sportif est une poutine, voilà, c'est dit.
Maintenant, j’étais tout content d’avoir prédit la victoire de Simon Yates. Je fanfaronnais depuis une semaine. Lalalère, personne l’avait dit sauf moi ou presque (Dane Cash de Velonews aussi). Et puis vendredi : paklow! L’Anglais ne s’est pas juste fait décrocher : c’était une boucherie. Il s’est fait massacrer.
Et c’était, c’était, c’était… C'était splendide. Une des plus belles étapes de grand tour depuis longtemps. Avec une attaque victorieuse de Chris Froome à 80km de l'arrivée.
Alors, on va se le (re)dire : le Giro, c’est mille fois mieux que le Tour de France. En fait, si on devait mettre en ordre les courses de trois semaines selon l’intérêt sportif qu’elles génèrent, la Grande Boucle arriverait bonne dernière. Parce qu’elle est victime de son succès, et parce que les enjeux ($$$$) sont énormes, on y voit rarement des passes d’armes comme celles à laquelle on a assisté dans le col du Finestre vendredi. Chris Froome parti en solo, pour une seconde fois et une deuxième victoire d’étape en solitaire depuis le début de cette course, voilà qui est impensable sur le Tour où tout est géré au quart de watt.
Le Giro et la Vuelta ont aussi des formules plus spectaculaires qui profitent au rebrassage (ou au moins à un certain suspense) dans le classement général. Formules auxquelles le Tour emprunte quelques trucs ici et là, d’ailleurs. Mais tout est trop compassé, empesé, plaqué comme les paysages de châteaux et de champs de tournesols dans la grande course française. Tout le monde est trop prudent. Alors qu’en Italie et en Espagne, tout le monde essaie des trucs, s'envole, tente le tout pour le tout.
Je sais pas ce que vous faites samedi, mais vous devriez regarder. Il y a quelques jours, Froome n’était pas même promis à un podium. Il est désormais en rose. Dumoulin (le détenteur du titre) est 40 secondes derrière. Ça va être fou!