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Le blogue de David Desjardins

Sans tube ni crochet (partie 2)

29-11-2024

Photo: Park Tool

Comme je vous l’expliquais dans la première partie de ce long billet que j’ai scindé en deux (parce qu’il était interminable, et puis pour créer un petit effet de suspense dans le premier), poser des pneus sur des roues sans crochet (hookless), c’est mauditement pas évident.

J’y suis toutefois parvenu en utilisant un truc de la vieille école, appris à l’époque déjà lointaine où le tubeless se pointait dans le monde du vélo.

Comme dans le bon vieux temps

Lorsque les premières roues de vélo de montagne tubeless ont fait leur apparition sur le marché, les pneus étaient presque impossibles à « popper ». Il fallait donc utiliser de l’eau savonneuse afin qu’elles glissent naturellement vers le bord de la jante et s’y fixent sous la pression de l’air.

Un mécano m’avait dit utiliser ce truc pour les roues hookless, elles aussi assez réfractaires. Lorsq’on monte le pneu sur une hookless, il faut le glisser dans la partie profonde au centre de la jante, au centre. Mais une fois là, il refuse parfois d’en sortir, malgré tout l’air qu’on injecte. L’eau savonneuse lui permet de glisser plus facilement vers les bords de la jante.

Dans le même esprit, je me suis dit que l’eau savonneuse ferait peut-être le travail pour embarquer le pneu, à condition de n’en mettre que dans la partie intérieure et sur le bord de la jante (sinon, mes mains aussi seraient glissantes). Miracle! Ça a fonctionné. Presque sans effort. J’ai couru dans le garage, badigeonné le pneu d’eau savonneuse, et l’ai « poppé » du premier coup, sans scellant (que j’ai ensuite ajouté par la valve avant de regonfler mon pneu).

J’ai recommencé ce petit stratagème avec mon autre roue. Résultat : un temps de pose total de 10 minutes. J’ai déjà gossé pas mal plus longtemps avec des pneus à chambres à air!

Un changement quand même génial

Est-ce que le jeu en vaut la chandelle?

Si je me fie à mes propres statistiques et ce que j’ai pu observer au cours des dernières saisons chez mes amis cyclistes : vraiment!

D’abord, tant du point de vue du confort que de la performance, les roues tubeless ont complètement changé la donne. C’est vraiment contre-intuitif, parce qu’on nous a habitué à rouler à haute pression, mais je rends bien compte que je n’ai rien perdu en performance à rouler avec 70 lbs dans mes pneus et que je me sens drôlement plus à l’aise dans les virages serrés ou sur les surfaces de mauvaise qualité.

Leur taille a aussi augmenté, ce qui nécessite moins de pression et il a été démontré que le gain de performance est multiple: moins de perte de puissance et plus d’aérodynamie.

Aussi, je n’ai fait qu’une seule crevaison de tout l’été. Elle s’est réparée d’elle-même. Je n’ai eu qu’à m’arrêter au bord de la route et à faire tourner ma roue jusqu’à ce que le scellant fasse son travail. Je n’ai même pas eu à rajouter de l’air dans mon pneu pour faire les 50km qui nous séparaient de la maison, et j’ai continué d’utiliser ce pneu pour encore plusieurs centaines de kilomètres.

C’est dangereux?

Quelques épisodes tragiques chez les professionnels ont alarmé des utilisateurs concernant l’usage des pneus tubeless, en particulier des jantes sans crochet.

Le principal danger réside dans le fait que leur usage est plus clairement restrictif et nécessite de s’informer convenablement.

Sur mes roues, par exemple, je ne peux excéder une pression de 80 psi. Sans quoi, le pneu pourrait s’étirer et le risque d’un déjantage est ainsi accru.

En fait, à mon poids (74kilos), avec des pneus de 29mm, la pression recommandée par le fabricant est d’environ 55psi. C’est très peu. Et c’est difficile de m’entrer ça dans la tête. Pourtant, je roule à 19psi à l’arrière et 16 en avant sur mon vélo de montagne, sans problème.

Il faut donc être plus attentif aux prescriptions des fabricants, mais rien n’indique qu’en les suivant, un peu sans crochet est plus dangereux. Ce type de technologie permet toutefois d’avoir une meilleure surface de contact, une plus grande résistance aux impacts, une réduction du poids… Bref, j’y crois et j’embarque. Mais ce n’est peut-être pas pour monsieur et madame tout le monde.

Oh, et de grâce, achetez-vous un manomètre digne de ce nom: ceux des pompes à pied sont rarement au point et ne sont pas votre allié dans la quête de la pression parfaite.

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