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Le blogue de David Desjardins

Strade Bianche : magie blanche

02-03-2023

Je prends une pause de ma série de films cyclistes pour vous parler de l’une des plus belles courses de l’année : Strade Bianche. J’ai roulé le parcours et je m’essaie à quelques prédictions que voici.

L’été dernier, j’ai fait le plus beau voyage de vélo de ma vie : 11 jours dans les Alpes avec mes potes Charles et Shan. C’est le sujet d’un article qui paraîtra sous peu dans Vélo Mag.

J’ai ensuite passé deux semaines de pur bonheur en Italie avec ma fiancée, dont 10 jours en Toscane, où j’ai eu la chance de rouler plusieurs des secteurs de routes blanches qui se traduisent en italien par strade bianche. D’où le nom de l’épreuve qui aura lieu ce samedi.

Comme dans toutes les courses cyclistes, la réalité est autrement plus dure que ce que laisse entrevoir le tournage des épreuves professionnelles. Ici, le secteur de Santa Maria (11km) est interminable, est vérolé de trous, constellé de grosses pierres et traversé de lisières qui le rendent particulièrement hasardeux (chaque année, on recouvre de poussière les chemins, en dessous, ce sont des pavés de pierre). Le court mais brutal Tolfe, qui se situe un peu avant l’arrivée, est atrocement abrupte et la traction y est passablement inégale.

Quant à la montée finale, Santa Caterina, à Sienne, elle donne l’impression d’être dans une piste de ski lorsqu’on s’y tient debout.

Dans l’ensemble, c’est aussi plus beau que vous ne l’imaginez. Surtout en septembre, sous le soleil qui plombe, que la végétation embaume, quand la solitude vous permet de croiser la route d’un lièvre, d’être poursuivi par en chien qui a l’allure menaçante de celui des Baskerville et de vous perdre un peu aux portes de Sienne.

La Toscane à vélo n’est pas agréable partout. Les Italiens conduisent souvent comme des dératés et, plus dangereux encore, il y a les hordes de touristes qui se saoulent de paysages grandioses et en oublient de garder les yeux sur la route. Mais ce coin est simplement majestueux. Et sur les routes blanches, y’a presque personne.

Les prétendants chez les hommes

Le parcours reste inchangé chez les hommes : une belle grande boucle de 184km qui part et se termine à Sienne et dont environ le tiers se dispute sur les routes blanches.

Beaucoup d’anciens vainqueurs prendront le départ. Dont Mathieu van der Poel, peut-être encore sur le high de sa victoire aux mondiaux de cyclocross. Julian Alaphilippe, gagnant en 2019, a aussi montré qu’il avait la forme sur la Faun-Ardèche Classic qu’il a remporté la semaine dernière. Quant à Tiesj Benoot qui a remporté l’épreuve en 2018, il vient tout juste de triompher sur Kuurne-Brussels-Kuurne de brillante manière.

Sinon? Tom Pidcock sera de la partie et il semble aussi en grande forme, même s’il a raté quelques cassures décisives ces derniers jours. Il ne fait jamais compter Tim Wellens pour battu, et je ne serais pas surpris de voir un Quinn Simmons s’essayer non plus.

Les dames d’abord

Chez les femmes, le parcours demeure aussi le même. Annemieck Van Vleuten voudra sans doute retrouver son titre et prendre sa revanche sur Lotte Kopeky qui l’a splendidement privée d’une énième victoire professionnelle en 2022. C’est la dernière saison de Van Vleuten, deux fois gagnante de cette épreuve. La talentueuse Katarzyna Niewiadoma a figuré trois fois sur la seconde marche du podium de cette épreuve et termine presque toujours dans le top 10. Elle est plus que due pour une victoire. Ashleigh Moolman et Elisa Balsamo sont aussi à surveiller.

Mais bon, on fait des prédictions… Ça vaut ce que ça vaut. Surtout sur Strade Bianche, où il peut se produire toutes sortes de choses inattendues.

On se souviendra des impressionnantes manœuvres tactiques de la SD Worx. De l’attaque aussi fameuse qu’ahurissante de van der Poel dans le Tolfe, de celle, dans une descente, par Pogacar ou des cabrioles de Alaphilippe l’an dernier… Sans parler des jeux de coude dans le dernier virage vers la ligne d’arrivée sur la Piazza del Campo.

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