Wowowowowow! Le Tour de France Femmes avec Zwift vient de nous offrir le plus beau spectacle auquel on pouvait s’attendre.
Je suis encore en Italie et je regardais la finale avec mon pote Shan en faisant le souper. Pas mal plus intéressant que le Tour de Pologne. Mille fois mieux que les premières journées de la Vuelta.
On l’a dit, il faut le répéter : la profondeur du peloton féminin, sa spécialisation, les investissements des commanditaires… tout participe à créer un bassin de coureuses solides, de plus en plus puissantes, où plusieurs équipes rivalisent désormais pour les meilleures places.
Oui, l’écurie SD Worx domine encore, mais on a vu qu’elle est faillible. La preuve : la meilleure coureuse de sa génération, Demi Vollering, vient de perdre le Tour en bonne partie parce que son équipe l’a abandonnée après une chute il y a quelques jours.
Mais il ne faut rien enlever à la gagnante Kasia Niewiadoma. Elle a tenu bon après l’attaque (attendue) de Vollering dans le Glandon. Elle a encore tenu bon (avec un peu d’aide des Lidl-Trek) dans l’Alpe d’Huez. On la croyait vaincue. Elle est revenue en grappillant les secondes pour finir première. À 4 secondes de Vollering qui a remporté l’étape, et les secondes de bonification.
Je ne me souviens pas d’avoir regardé la fin d’une étape (sauf peut-être la fois où Tadej Pogačar a créé la surprise en enlevant la victoire et le classement général des mains de Primoz Roglič sur la Planche des Belles Filles) aussi haletante jusqu’à la toute fin. Et je ne me souviens pas d’un aussi beau combat, d’une gagnante aussi méritante non plus.
Niewiadoma est abonnée depuis trop longtemps au club des perdants. En remportant la Flèche Wallonne cette année, elle donnait le ton : elle mesurait enfin mieux son effort, le plaçait à un meilleur endroit. Elle gagnait en confiance et la qualité de ses décisions tactiques prenait du mieux.
De la première à la dernière étape, ce Tour de France Femmes avec Zwift a été passionnant. Du drame, des surprises, des controverses. Il y avait tout ce qu’il faut. Et je le rappelle, il y avait surtout un peloton qu’on devine de plus en plus raffiné. Les arrivées au sprint sont spectaculaires, superbement coordonnées, menées à une vitesse ahurissante. Les stratégies d’équipe n’ont plus rien à envier à celles des hommes (en fait, il y a plusieurs équipes masculines qui gagneraient à les prendre en exemple).
Je ne me souviens pas d’un aussi beau final. Aussi émotif, puissant, tendu jusqu’à la toute fin. Bravo les femmes. Vous rockez. L’avenir, clairement, vous appartient.