Début de la visite du Salon de l’auto de Montréal. Premier arrêt dans la zone consacrée aux véhicules électriques. Quelques vélos à assistance électrique trônent fièrement dans l’espace, comme s’ils avaient le pouvoir de verdir le monde des quatre roues à moteur. Ce n’est pas la première fois que le monde du vélo s’acoquine avec celui de l’automobile. Il n’est pas rare de voir des publicités où un VUS est associé à un vélo aux pneus dodus ou normaux. Le message est clair: les VUS sont les amis des cyclistes et des amateurs de plein air, et sont indispensables pour trimballer les deux roues au fond des bois.
Message aux communicateurs: vous n’obtiendrez pas si facilement l’absolution en installant un vélo sur le toit d’une voiture. En plus, vous perdez en crédibilité quand il s’agit d’un vélo de montagne de 1992 qui sert à vanter une voiture de 2020… Nous, les cyclistes, ne sommes pas dupes, et nous sommes capables de faire des miracles quand il s’agit de faire voyager notre vélo. À titre d’exemple, le bruit court qu’au Centre national de cyclisme de Bromont une petite voiture a transporté une douzaine de BMX (bon, d’accord, sans les pilotes des vélos en question).
Le milieu de l’automobile n’est pas le seul à utiliser le vélo comme alibi vert. Il suffit de mettre une famille à vélo sur une piste cyclable devant des offres de condos pour tomber sous le charme desdits condos. Ces tentatives de rendre vert ce qui ne l’est pas nécessairement manquent un peu de subtilité. L’image ne suffit pas, il nous faut du concret.
Le concret, c’est ce que Deceuninck – Quick-Step a choisi. Elle a décidé de devenir la première équipe carboneutre du World Tour, selon le magazine Cycling Weekly. Il faut reconnaître que le monde du vélo n’est pas sans tache. Une équipe du World Tour parcourra environ 325000 km par année pour participer à 80 courses dans une vingtaine de pays, soit l’équivalent d’une consommation de plus de 1200 tonnes de CO2. Parallèlement, 27 000 bidons, 12 500 gels et divers objets en plastique et autres matériaux sont utilisés en cours de saison. De ce fait, Deceuninck – Quick-Step financera l’approvisionnement en eau potable d’une région de l’Ouganda et travaillera au reboisement et à la conservation du mont Ventoux. Coup de marketing peut-être, mais bon pour la planète.
Certains coureurs sont sensibles à ces questions. En Australie, pendant les incendies, Romain Bardet a souligné qu’il faut «revoir les modèles du cyclisme qui ne sont plus souhaitables sur le plan environnemental. Il faudra arrêter d’être individualiste, de ne penser qu’à notre carrière sur un horizon de deux, trois ou cinq ans»
La prise de conscience environnementale est bien réelle, même dans le monde du vélo. De là à nous prendre pour des valises…
Tombés dans l’oeil
Veste Norvan SL, de Arc’teryx
Avec sa technologie combinant Gore-Tex et Shakedry, la Norvan SL est destinée aux activités intenses dans des conditions humides. Utilisée en cas de petite fraîcheur ou d’humidité dans les sorties printanières, elle est tellement confortable et axée sur la liberté de mouvement qu’elle se fait tout simplement oublier. On aime son extrême respirabilité, son poids plume et son design épuré. En prime, elle se compresse pour prendre un minimum de place, ce qui fait qu’on la traîne avec soi, peu importe l’activité.
Vélo S-Works Levo SL, de Specialized
Cette chronique n’a pas pour habitude de présenter des vélos. Je fais ici une exception avec le nouveau vélo de montagne dévoilé par Specialized. Il est bluffant pour la simple et bonne raison que son assistance électrique est d’une grande discrétion; vous avez l’impression de rouler votre vélo de trail «musculaire » habituel. Paradoxalement, ce vélo est parfait pour faire tomber les ultimes résistances devant l’invasion des vélos dits « à énergie ». Il suffit de l’essayer.