Pendant que la population se réjouit de la légalisation du pot, un joint aux lèvres, les athlètes amateurs de cannabis eux sont toujours sujets à des sanctions de la part du Programme canadien antidopage (PCA). Petit Q&A du statut de la marijuana dans le sport suite à sa légalisation au Canada tiré du site du Centre canadien pour l’éthique dans le sport.
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Quel sera le statut du cannabis après la légalisation?
Le cannabis continuera de faire partie des substances interdites en compétition de la Liste des interdictions de l’Agence mondiale antidopage (AMA). Il est possible d’en faire la vérification dans DRO Global.
Si c’est légal au Canada, pourquoi est-ce encore interdit dans le sport?
Le PCA respecte la Liste des interdictions de l’AMA, qui est un standard international du Code mondial antidopage. Malgré la position du Canada par rapport au cannabis, la communauté antidopage mondiale a maintenu ce dernier sur la Liste.
Pourquoi les cannabinoïdes sont-ils interdits?
Toutes les substances qui sont ajoutées à la Liste des interdictions le sont si elles répondent à deux des trois critères suivants :
- Elle améliore ou a le potentiel d’améliorer la performance sportive;
- Son utilisation peut nuire à la santé de l’athlète;
- Son utilisation est contraire à l’esprit sportif.
Bien que le CCES n’estime pas que le cannabis améliore particulièrement la performance sportive, il existe des récits anecdotiques d’athlètes qui en utilisent à des fins thérapeutiques dans le but d’améliorer la performance ou la récupération, puisqu’il peut aider à gérer la douleur, le stress et l’anxiété.
Si le cannabis a des vertus thérapeutiques, son utilisation habituelle ou abusive comporte des risques, surtout pour les athlètes plus jeunes. Prendre part à une compétition avec les facultés affaiblies constitue un danger pour l’athlète et les autres concurrents.
Enfin, puisque le cannabis est interdit en compétition, nous encourageons les athlètes à faire preuve de respect envers leurs coéquipiers, leurs adversaires et leur sport en étant propres et sobres pendant les compétitions.
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Quelles sont les conséquences pour l’usage récréatif légal?
Comme avec les autres substances récréatives interdites, les athlètes doivent faire preuve de jugement lorsqu’ils décident de consommer du cannabis de manière légale. Ils devront assumer l’entière responsabilité de toute substance interdite trouvée dans leur échantillon.
Qu’en est-il de l’huile de CBD?
Le cannabidiol (CBD) est un dérivé non psychoactif du cannabis. Depuis Janvier 2018, il ne fait plus partie des substances interdites par l’AMA. Nous voudrions toutefois rappeler aux athlètes que l’huile de CBD contient souvent une certaine concentration de tétrahydrocannabinol (THC), qui, lui, est interdit. Ainsi, l’athlète qui utilise de l’huile de CBD le fait à ses propres risques.
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Combien de temps cela prend-il pour que le THC soit éliminé de mon système?
Il n’y a pas de réponse simple à cette question. Chaque souche de cannabis a une concentration de THC qui lui est propre. Ainsi, si l’on consomme la même quantité de deux souches différentes, le délai d’élimination et la concentration qui apparaîtra dans un contrôle ne seront pas les mêmes.
Enfin, la fréquence d’usage est un autre facteur. Le délai d’élimination pour les consommateurs réguliers est plus long que celui pour les consommateurs occasionnels.
Comment les athlètes peuvent-ils réduire les risques de violation des règles antidopage?
Comme avec toutes les substances interdites, l’abstinence de cannabis est le seul moyen pour les athlètes d’éviter d’enfreindre les règles antidopage pendant leur carrière sportive.
Il n’y a aucun autre moyen d’éviter totalement une telle violation. Les athlètes peuvent toutefois atténuer les risques en prenant les mesures suivantes :
- Envisager des traitements autres que la marijuana médicinale;
- Si la marijuana médicinale est nécessaire, faire une demande d’exemption médicale;
- S’assurer que la consommation récréative n’est pas habituelle ou abusive;
- S’assurer que la consommation ne se fait pas en période de compétition;
- S’assurer que la consommation est faite au moins 30 jours avant le début de la période de compétition.
Comme les délais d’élimination et la concentration de THC sont variables, ces mesures ne garantissent pas d’éviter une violation des règles antidopage.
Rappelons que les athlètes doivent assumer l’entière responsabilité de toute substance interdite trouvée dans leur échantillon.
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Vous voilà donc éclairé sur le statut du cannabis dans le sport. Croyez-vous que celui-ci devrait être changé suite à la légalisation? Venez prendre part à la discussion sur notre page Facebook!
Si vous êtes entraîneurs, administrateurs, enseignants ou un autre intervenant, le CCES vous invite à télécharger la Trousse de formation sur le cannabis dans le sport. Elle contient des ressources qui vous aideront à livrer le message sur le cannabis dans le sport à vos athlètes et aux autres membres du personnel de soutien.
Pour plus d’informations à propos du cannabis, consultez la page de renseignements pour le consommateur sur le cannabis de Santé Canada.
Bon 4/20… euh, je veux dire 17/10!
Références: https://cces.ca/fr/cannabis