Il y a deux ans et demi, Vital Côté est allé se perdre dans les bois, hors des sentiers battus, avec son vélo de montagne chaussé en 2,5 po et une tente pour seule maison. C’est là, coupé de toute civilisation, qu’il a goûté la liberté, la vraie.
« Je pédalais depuis 20 ans tant pour me transporter que pour voyager, mais jamais je ne m’étais senti aussi affranchi. C’était un sentiment totalement nouveau», raconte avec émotion l’homme de 53 ans.
Son initiation au bikepacking, il l’a vécue en relative douceur dans la réserve faunique des Laurentides. Cependant, il considère que c’est dans le dédale des chemins forestiers « plus ou moins ouverts» de la zec Chauvin, à Sacré-Cœur, sur la Côte-Nord, que sa passion pour la discipline est véritablement née. «J’ai passé quatre jours à rechercher la chute Pilote, qu’on dit difficile d’accès. Je vous confirme que c’est bel et bien le cas ! » lance-t-il.
De son propre aveu, il passe alors beaucoup de temps à tourner en rond sur un terrain rendu boueux par une pluie abondante. « Un segment de 10 km non aménagé peut tripler, voire quadrupler le temps normal de progression», expliquet-il. Une expérience qui peut paraître fort déplaisante, mais il n’en est rien: «Dans ce temps-là, je suis comme un explorateur. Je défriche un territoire vierge. »
L’atteinte de l’objectif tant convoité a été pour Vital Côté une très grande source de joie et de fierté, encore aujourd’hui. Surtout, cela l’a éclairé sur le sens véritable du mot aventure. « On peut faire le tour du monde et être en sécurité tout du long. Au contraire, on peut explorer sa cour arrière et se mettre en péril. L’imprévu fait partie de l’ADN du bikepacking », conclut celui qui planifie d’autres escapades au cours de la saison.