Marilie aimait pratiquer le vélo de route et jouer dehors. Le truc à Raphaël, c’était plutôt le vélo de montagne, les sentiers et la boue. Malgré maintes tentatives pour trouver un point de jonction dans leurs passions respectives, ce jeune couple de trentenaires a dû se rendre à l’évidence: ils seraient peut-être condamnés à ne jamais triper ensemble sur la même chose.
Puis le bikepacking est arrivé dans leur vie à l’occasion d’un voyage au Vietnam. « Nous avons enfourché de vieilles bécanes et sommes partis à l’aventure dans la brousse. Malgré le caractère improvisé de la chose, nous avons tous deux pogné de quoi», raconte Marilie au bout du fil. Peu après, ils se renseignent, apprennent l’existence de la discipline et s’équipent en conséquence, «pour voir».
Une courte virée au Vermont et quelques sorties au Québec plus tard, le couple s’attaque à un premier défi d’envergure: la Colorado Trail, qui serpente de Denver à Durango à travers les montagnes Rocheuses. Sur ce sentier en dents de scie, entre des pics à plus de 4000 m d’altitude, ils estiment avoir vécu l’expérience suprême, malgré certaines journées pendant lesquelles ils ont poussé leur vélo pendant pas moins de deux heures… en plus des six autres en selle.
« La beauté du bikepacking, c’est qu’il n’y a pas de formule universelle. On s’équipe comme on le pratique, en apprenant sur le tas. »
Raphaël
« La beauté du bikepacking, c’est qu’il n’y a pas de formule universelle. On s’équipe comme on le pratique, en apprenant sur le tas», souligne Raphaël. Parfois, l’expérience est douloureuse, comme lors de cette récente escapade de deux semaines et demie sur la Oh Boyaca!, en Colombie. En plein mois d’avril. « Nous n’avions pas regardé la météo avant de partir. Résultat: il a mouillé tous les jours… parce que c’était en plein la saison des pluies ! » disent-ils en rigolant.