LIVRE
Besoin de vélo, de Paul Fournel
Il y a peu d’ouvrages qui condensent avec pareille acuité et une aussi juste dose de poésie tout ce que renferme le monde du vélo. Des premiers coups de pédale de l’enfance jusqu’à l’ascension d’un Ventoux qui sait tout de vous, de votre forme, vos peurs et votre fatigue, ce membre de l’Oulipo restitue dans une langue souple, belle et riche les mille beautés du cyclisme.
Qu’il s’aventure lui-même dans le peloton ou qu’il raconte celui des pros, Fournel traite superbement de la course. Le vélo est le prisme à travers lequel il observe l’existence. C’est la métaphore suprême. Le grand révélateur. On dévore ses textes courts, l’un après l’autre. On a mal en l’imaginant percuter un chien. On le suit dans ses récits personnels comme on prend la roue d’un cycliste qu’on admire, flairant ici une rare capacité à maintenir une position enviable d’amoureux du sport dans le redoutable peloton des lettres.
Et à chaque page, c’est l’envie de rouler qui nous prend. Le goût du voyage. De faire sa première course. De regarder des reprises d’un Tour de France où triomphe Indurain, ou Pantani. Ce livre est à ranger juste à côté de celui écrit par son frère de plume. Un certain Foglia.
DOCU
Vive le Tour, de Louis Malle
Après avoir remporté en 1956 la Palme d’or à Cannes avec son film sur et avec Jacques-Yves Cousteau, Le Monde du silence, puis avoir fait sa marque avec Ascenseur pour l’échafaud et Zazie dans le métro, le cinéaste Louis Malle coréalise avec Jacques Ertaud un court documentaire qui condense en moins de 20 minutes tout ce que renferme le Tour de France.
Son montage hachuré et sa narration sortie d’une boîte à surprises font de Vive le Tour un étrange ovni dans le monde du film cycliste. Son propos aussi, parce qu’orienté sur la folie de l’événement, tant en ce qui concerne son infâme caravane publicitaire que le travail des motards, celui des journalistes, la légendaire course à la canette, le dopage et le concours de grimaces auquel se prêtent ces seigneurs de la douleur en quête de gloire ou d’un salaire de misère.
JEU
Attack the pack, de Nathan Hass, Ben Broomfield et Ben Nickolls
Entre deux sorties de vélo, ou pour passer le temps lors d’une étape de plat du Tour de France, vous pouvez vous amuser à jouer à la course… avec des cartes.
Créé en Grande-Bretagne en 2015, Attack the pack est un peu difficile d’approche, parce qu’assez complexe, mais une fois maîtrisé,
il recèle de bons moments entre joueurs qui voudront tenter l’échappée et permettre à un des coureurs ou une des coureuses de leur équipe de franchir la ligne d’arrivée en premier.
CITATION
« C’est pour moi une nécessité de posséder une bicyclette afin de m’évader, de m’enfuir, de m’éloigner de la société des humains. »
Luigi Bartolini, Le voleur de bicyclette