David Desjardins nous présente Kristof Ramon, le nouveau resto à thématique du Tour de France des restaurants Cochon Dingue et le livre Belles d’un jour publié aux édition L’Équipe dans ce nouveau Vélo culte!
PHOTOS
Des images qui racontent
Kristof Ramon est un des plus talentueux photographes du monde cycliste. Son style a agréablement évolué au fil des dernières années, pour atteindre un degré de raffinement qui lui permet de ravir les moments d’émotions et la lumière parfaite dans la même image. Que ce soit dans le sillon des grandes classiques ou des coupes du monde de cyclocross, il compose des tableaux qui montrent la vitesse, expriment la douleur et trahissent la confusion qui règne lors de grands défis sportifs.
Suivez-le sur Instagram (@kramon_velophoto) ou sur sa page (kramon.be) et essayez, seulement, de résister à lui écrire pour commander un tirage de l’une de ses superbes images, que vous voudrez faire encadrer.
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ART DE LA TABLE
Le resto qui fait plaisir
Les fanatiques du Tour de France et de son histoire disposent désormais d’un lieu de pèlerinage en terre québécoise. Jacques Gauthier, le fondateur des restaurants Cochon Dingue, s’est fait plaisir (et à nous aussi!) au moment d’imposer le thème de son plus récent établissement (situé à Place Ste-Foy) dont l’entière décoration est un hommage à la Grande Boucle. Celle d’autrefois, surtout, mettant à l’honneur les Bobet et les Coppi, les équipes mythiques, les commanditaires de l’âge d’or et les vélos qui font cocorico. Fixés à un mur de briques peint en blanc, deux antiques Peugeot se font face, comme venus là se raconter les grands mythes que distillent les images peintes à même les cloisons, les photos de coureurs pillant les boissons d’un marchand ou les tableaux s’inspirant de l’esprit du Tour comme de ses incontournables monuments – le Ventoux, vénérable géant de Provence, y tient une place d’honneur. On y croise de petits cyclistes de plomb, des coureurs portant les maillots jaune, vert et à pois, de dos, pissant au bord de la route, et les télégéniques tournesols qui meublent l’ennui d’une étape de plat. Dans la salle du fond, un projecteur propose des images récentes ou classiques de la plus célèbre course cycliste du monde.
Pourra-t-on y assister à l’épreuve en juillet? C’est prévu, oui. En éclusant un Ricard, évidemment.
LIVRE
Belles d’un jour
Les livres cyclistes issus de la collection du journal sportif L’Équipe sont de véritables objets de bonheur (qu’il faut cependant se procurer en ligne). J’aime en particulier celui consacré aux belles d’un jour, épiques classiques où les faits d’armes sont autant de martyrologies, ici narrées avec l’habituelle maestria des scribes du quotidien (jusque dans le clin d’œil du titre qui renvoie au film de Buñuel). Du printemps des Milan-San Remo en passant par les flandriennes et les ardennaises jusqu’à celle des feuilles mortes de Lombardie qui autrefois mettait fin à la saison, l’histoire des classiques se raconte sur les routes d’une Europe devenue le théâtre des opérations de vastes chasses à l’homme. Cannibales, gitans, blaireaux, professeurs et autres teigneux du guidon font partie de la distribution.
Le décor est constitué de pavés et de routes rendues traîtresses par la pluie, la boue, la neige et le vent. S’y déploient des récits aux proportions homériques qui nourrissent l’immense fierté de ceux qui mettent aujourd’hui les pieds sur le podium lors de ces courses: ils savent qu’ils viennent de rejoindre la Légende.
Belles d’un jour: histoire des grandes classiques, collectif d’auteurs, aux éditions L’Équipe.