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Hors-Québec

Gérone: Bienvenue au paradis

10-03-2019
Gérone cyclisme pro paradis

En quelques années, Gérone est devenue une destination cycliste de premier plan. Quand on y met les pieds, on saisit aussitôt les motifs de ce fulgurant succès.

Les pros

 

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Les Nord-Américains du peloton professionnel ont toujours souffert de l’exil. Longtemps, ils choisissaient pour seconde demeure la Belgique, les Pays-Bas, la France méditerranéenne ou la Toscane. Mais à partir du début des années 2000, sous l’impulsion de Lance Armstrong et son entourage, de nombreux Américains, puis des Canadiens, des Britanniques et des Australiens viendront s’installer dans cette petite ville de Catalogne.

À une heure de Barcelone et son aéroport international, loin du trafic des grandes villes, l’endroit est désormais le repaire de maints professionnels qui combattent le mal du pays en créant leur petite communauté de rouleurs. À notre passage, notre voisin du dessous était Luke Durbridge, nous avons également pu zieuter un Taylor Phinney qui paressait en terrasse, et sur les routes, nous sommes tombés sur quantité de leurs consorts des multiples équipes.

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Le climat

«Outre deux ou trois semaines en décembre où il fait plus froid, ici, on roule confortablement toute l’année», explique l’ex-pro Christian Meier. Le Canadien qui, avant de mettre fin à sa carrière, avait déjà ouvert son premier café (La Fabrica, où on a croisé David Millar), est bien implanté à Gérone, avec une boutique (The Service Course) et un autre café, plus modeste (Espresso Mafia). «Honnêtement, je ne connais pas beaucoup d’endroits aussi beaux où la météo est aussi clémente», plaide-t-il. Difficile de le contredire: quand nous y étions, au début d’avril, pendant 10 jours, il n’a plu qu’une fois et il faisait quotidiennement plus de 20 degrés.

Des boucles à l’infini ou presque

Si les montagnes ne sont pas aussi impressionnantes qu’à Nice bien que la météo y soit tout aussi invitante, le principal avantage de Gérone est l’aisance avec laquelle on peut en sortir. On s’en extrait en 10 minutes, vers n’importe lequel des points cardinaux. Une fois en périphérie, les boucles splendides pleuvent.

Les chemins des pros

La meilleure manière de repérer des parcours pertinents, c’est de tirer parti de l’expertise des pros et de consulter leurs profils sur Strava. Dans celui de Mike Woods, on a découvert – et effectué – une spectaculaire sortie de 182 km passant la ravissante Sant Hilari Sacalm avant de remonter dans les promontoires volcaniques vers Bojons et l’impressionnant barrage de Sau. Et ça grimpe, et ça monte encore vers le village médiéval de Rupit, puis celui de Sant Esteve d’en Bas… Les plus belles routes de ce coin de pays, vous ne les trouverez dans aucun guide. Ce sont les petits chemins de traverse, les détours à l’air douteux. Pour une fois qu’un réseau social a vraiment autre chose à offrir que de faire reluire notre ego, il faudrait en profiter.

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Les cols


Le plus facile pour établir sa route, c’est encore de choisir une destination, un projet. Et tant qu’à voyager en Europe, pourquoi ne pas sélectionner quelques cols.

Le plus connu du secteur est celui de Rocacorba. Il n’est pas très loin, fait 9,9 km à 7,4% de moyenne. C’est un aller-retour costaud, sans vue géniale, mais c’est un vrai défi de grimpe, et l’asphalte est en bon état. Saisissez l’occasion d’aller faire le tour du lac à Banyoles, tout près; c’est magnifique.

Aux portes de la ville, la montée de Els Angels fait une dizaine de kilomètres à environ 3% de pente moyenne (beaucoup en raison des quelques descentes qui la ponctuent), mais elle est un peu plus exigeante depuis l’est. Pour un petit duo de côtes rapide, revenez par la montée de Santa Pellaia, qui se prend par Sant Sadurni de l’Heura.

La plus jubilatoire montée du coin, selon Christian Meier, c’est Mare de Déu. Et on est bien d’accord: 19 km à 5% de pente moyenne (les 7 derniers à 7%), un décor d’une beauté discrète, en forêt, des voitures rarissimes et, en haut, une vue imprenable sur les Pyrénées, la mer et le territoire alentour. Il existe un autre versant, parfait pour descendre, mais attention de ne pas rater l’embranchement près du sommet. En bas, un restaurant vous attend avec ses trois très copieux services, en contrepartie d’une minuscule poignée d’euros.

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