© Andrew Thornebrooke Unplash
Un de mes grands plaisirs d’été ? Me promener à vélo dans Montréal en entrecoupant mes balades d’arrêts gourmands. Cafés, petits restos de quartier, marchés, comptoirs, institutions et secrets bien gardés remplissent mes carnets de découvertes, que je me fais une joie de partager avec les amis cyclistes foodies. À défaut de manger sur place, l’option « pour emporter » se glissera dans les sacoches.
Rosemont-La Petite-Patrie
© Chez Roger
Je répète à qui veut bien l’entendre que ce quartier éclectique – la promenade Masson plus particulièrement – serait l’endroit parfait pour planter l’histoire d’un roman cousin de ceux de Michel Tremblay. Ici, les vieux bars et les cantines à hot-dogs côtoient les nouveaux cafés et les restaurants branchés de la même manière que la faune se compose de petites familles, d’étudiants, de jeunes professionnels, d’artistes et de personnages hautement colorés.
Si on vient de l’ouest, on s’y rend par la piste des Carrières, et une fois ses achats appétissants effectués, on va pique-niquer au pied de la butte du parc du Pélican. Envie d’une bière artisanale ? Faites un arrêt à la microbrasserie La Succursale. Plutôt envie d’un tartare et d’une des meilleures sangrias de la métropole ? Optez pour le Quai no 4. Pour vous intégrer dans le quartier, transportez-vous au mythique café Lézard (celui que chante Vincent Vallières, oui !) pour un café et une salade de chèvre chaud ou un burrito. Vous êtes plutôt café de la troisième vague (pas celle de la pandémie!) et petites douceurs ? Le Pista et le Mæsmi vous séduiront. Au Pista, on jette son dévolu sur un gâteau maison, et au Mæsmi, sur une viennoiserie tout juste sortie du four.
En montant vers le nord, vous pourrez rouler un petit moment sur la piste de la rue Saint-Zotique pour retrouver le parc Beaubien et la rue du même nom. Plusieurs commerces valent le détour, dont le Grand Lionel, sympathique bar de quartier où il fait bon discuter avec le jeune propriétaire (demandez J.S. !) en grignotant quelques délices du menu bistro tout en sirotant un cocktail. En poursuivant vers l’est, il faut savoir que de divins sandwichs vietnamiens sont concoctés à la sandwicherie Sue. Puis, tout juste après le toujours bondé parc Molson, les verres de vin (souvent nature) se boivent au Elsdale café-buvette-boutique, les pâtisseries françaises se dégustent à la boulangerie De Froment et de Sève, les repas plus copieux au bistro Chez Roger et les hamburgers au restaurant La Boulette.
La piste de la rue Boyer, vous l’emprunterez vers le sud pour traverser le parc des Carrières puis le superbe parc Sir-Wilfrid-Laurier. En arrivant sur le Plateau, avenue Laurier, les arrêts gourmands se multiplient. Parmi ceux-ci : un café au Lapin pressé, aux Méchants pinsons ou au café- comptoir Noble, et des sushis au légendaire Tri Express.
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Villeray
© Comptoir Sainte-Cécile
En sautant sur la piste cyclable de la rue Boyer, cette fois vers le nord, vous atteindrez la rue Villeray, principale artère du nouveau quartier branché du même nom. S’il est rapidement devenu un de mes quartiers préférés dans la métropole, c’est que malgré son affluence, il a su garder son petit côté authentique et pas compliqué.
Descendez de votre vélo et admirez ses jolies ruelles fleuries aux murs recouverts d’art de rue, puis baladez-vous sous les fanions des terrasses en bois, dont celle du Comptoir Sainte-Cécile (des sandwichs au tofu grillé, des bulles, du vin, miam !) et celle des Givrés, pour un sorbet maison.
Arrêtez sans faute au marché Jean-Talon, où les étals de fruits, de légumes et autres produits frais sont aussi invitants que les nombreux cafés et restaurants plantés tout autour. Ne le dites à personne : les meilleurs croissants aux amandes se trouvent chez Joe la Croûte, les sandwichs italiens au Parma Café, et les tacos au Roi du taco. Envie d’en avoir plein les yeux ? Continuez jusqu’à la rue Jarry afin de découvrir le parfaitement disparate Café oui mais non, où on y sert cafés de spécialité et menu végétalien offrant un chili pas piqué de vers, puis allez pédaler entre les fontaines, le lac et les mini collines du large parc Jarry.
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Mile End
Ruelle fleurie de Montréal
Si vous reprenez la piste multifonctionnelle en poussière de roche Des Carrières – où les murs des immeubles désaffectés (ou pas) sont recouverts de graffitis artistiques –, vous pourrez filer jusqu’à la rue Clark et atteindre le quartier hipster du Mile End. Le long du boulevard Saint-Laurent, mes coups de cœur de foodie restent le Pastel Rita pour son décor vintage, ses vins nature et son menu sans prétention composé de sandwichs, salades et gaspachos, le café-bar-resto Le Darling, pour son décor tout simplement somptueux, ses cocktails et son menu coloré et créatif, et le Butterblume, pour ses brunchs, ses vins, ses bières locales, ses menus de viande ou de poisson en prêt-à-manger et sa jolie épicerie fine. Perpétuellement bondée, la rue Saint-Viateur est dotée de deux adresses mythiques : le Café Olimpico et son rival de toujours, le café Club social. Chez l’un ou l’autre, les cafés sont préparés dans la plus pure tradition italienne, et une seule bouchée de leurs sandwichs vous transporte directement en Italie. Autre institution à visiter sans faute : St-Viateur Bagel. Tout près, rue Bernard, offrez-vous un smoothie et un grilled-cheese au musical Dépanneur café.
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Outremont
© Le Petit Italien
À partir du Mile End, en roulant vers l’ouest, vous découvrirez Outremont, à la fois tranquille et animé. Tranquille dans ses parcs (Outremont, Beaubien, F.X.-Garneau) et ses rues résidentielles, où les allées des manoirs sont surmontées d’arbres créant de miniforêts urbaines. Puis animé notamment le long de la rue Bernard, où se succèdent les boutiques, cafés et restaurants de quartier.
La faim se fait sentir ? Au comptoir du Petit Italien – vous n’aurez à peine à descendre de votre selle –, commandez une pointe de pizza froide aux tomates, puis au Bilboquet presque voisin un sorbet à la lime ou une crème glacée à la pâte à biscuit et au sirop d’érable (un peu de sucre avant de reprendre la route !).
Du parc Beaubien, pédalez vers l’ouest et empruntez la piste du chemin de la Côte-Sainte-Catherine, celle du boulevard Édouard-Montpetit, puis celle de l’avenue Decelles (redevenant le chemin de la Côte-Sainte-Catherine) afin de profiter de la verdure du cimetière Notre-Dame-des- Neiges. Vous avez encore de l’énergie ? Allez grimper le mont Royal et profitez du point de vue sur la métropole depuis son belvédère, puis redescendez du côté du parc Jeanne-Mance, de l’avenue du Parc et du Petit Portugal.
Vous vous retrouverez dans le quartier du Plateau. Certains affirment que c’est au restaurant Jano que se trouve le meilleur poulet portugais, alors que d’autres ne jurent que par celui de Coco Rico, à vous de juger.
Saint-Henri
Une des pistes cyclables favorites – sinon LA favorite – des Montréalais est assurément celle du lieu historique national du Canal-de-Lachine. (Évitez toutefois de vous y rendre un samedi après-midi très ensoleillé si vous souhaitez faire de la vitesse.) On y accède en suivant la piste de la Commune Ouest et on ne manque pas de bifurquer par le marché Atwater pour une collation de fruits frais. Un petit creux ? Marchez jusqu’à l’extrémité de la partie nord du marché et, au kiosque extérieur du restaurant Satay Brothers, commandez un bun, ce délicieux pain vapeur au tofu grillé. Vous ne le regretterez pas !
Reprenez la route et rendez-vous au café Saint-Henri micro-torréfacteur de la rue Notre-Dame pour déguster un des meilleurs café de la ville. Poursuivez vers l’ouest jusqu’à l’archi populaire (et très instagrammable) Arthurs Nosh Bar, où les plats (copieux !) sont de créatives réinventions de la cuisine juive. Encore un peu plus vers l’ouest, de retour au bord du canal, vous comprendrez rapidement pourquoi la terrasse St-Ambroise est un des lieux prisés par les cyclistes, qui s’y désaltèrent et y dégustent pizzas, tacos, hamburgers et nachos après une bonne journée de vélo.