Ne le répétez pas: ces côtes ne sont peut-être pas les plus difficiles, mais ce sont celles que seuls les vrais de vrais cyclistes connaissent. Vous pouvez nous croire, elles valent le détour.
1- AVENUE DE LA CATHÉDRALE
BAS-SAINT-LAURENT
Cette longue bosse de 5 km débute près de la cathédrale Saint-Germain de Rimouski, à un jet de pierre du Saint-Laurent. Le relief des premières bornes est tout doux, ce qui permet de s’extirper facilement du centre-ville. À l’approche du croisement avec l’autoroute 20, la pente se raidit et exige de jouer autant du dérailleur que des mollets. Le jeu en vaut cependant la chandelle: une vue spectaculaire sur les alentours de «Riki» se déploie tout en haut.
2- CÔTE ROCHETTE
CHAUDIÈRE-APPALACHES
Côtes du Vieux-Fort, du Passage, Hallé : plusieurs beaux défis s’offrent aux grimpeurs à proximité du centre-ville de Lévis. Le titre du plus casse-pattes va cependant à la côte Rochette, un mur de 300 m avec des sections qui flirtent allègrement avec le 20% de pente. L’effort de moins de deux minutes est certes court, mais brutal: mettez tout à gauche! On aime son couvert végétal généreux qui atténue quelque peu les râles de ceux qui y agonisent.
3- CÔTE DE LA BASILIQUE
QUÉBEC
Véritable chemin de croix pour cyclistes, la côte de la Basilique (ou Gravel) tutoie de très près le fameux lieu saint de Sainte-Anne-de-Beaupré. Bien que cassante, la première section se grimpe assez bien. Ça se corse toutefois dans la deuxième section, un infâme «pitch» de 20%. Heureusement, ça se calme dans la troisième et dernière section, pendant laquelle on peut relâcher (un peu) la pression sur les pédales. On domine alors les clochers de la basilique.
4- CHEMIN DE LA BATTURE
SAGUENAY–LAC-SAINT-JEAN
On appelle «les cols du fjord» les nombreuses bosses qui parsèment les routes des deux rives de la rivière Saguenay. Certains méritent ce nom, d’autres non. Le chemin de la Batture, à la sortie de La Baie, se classe assurément dans la première catégorie. Au menu: 2,5 km à 7% de moyenne ponctués de courtes faces de singe qui brisent le rythme. Le tout sur une route paisible, car peu fréquentée par la faune automobile pressée qui préfère emprunter la 170, toute proche.
5- MONTÉE VERS SAINTE-HEDWIDGE
SAGUENAY–LAC-SAINT-JEAN
Plat, le Lac-Saint-Jean? Que nenni! Le sudouest du pays des bleuets recèle de beaux dénivelés, pourvu qu’on s’éloigne quelque peu des pourtours du lac. C’est le cas de la route de Roberval, qui part de la municipalité du même nom avant de se diriger dans les terres, en direction de Sainte-Hedwidge. Si on ne s’y arrache jamais les jambes sur cette montée baptisée Daniel, on grimpe toujours un peu sur plus de 8 km, ce qui est l’objectif.
6- CHEMIN DE FITCH BAY (OU SHELDON)
CANTONS-DE-L’EST
Le tour du lac Memphrémagog, dans le sens antihoraire, n’est pas complet sans un passage en règle dans cette côte d’un peu moins de 2 km. La route commence à s’élever dans Fitch Bay, un petit hameau fondé par des loyalistes au XIXe siècle et aujourd’hui fusionné à Stanstead. Ça se durcit rapidement par la suite, avant de culminer au beau milieu d’un champ dégagé qui laisse entrevoir quelques sommets des Appalaches au loin. Les Cantons-de-l’Est dans ce qu’ils ont de mieux à offrir.
7- MONT ARTHABASKA
CENTRE-DU-QUÉBEC
Ce n’est pas pour rien que la Classique des Appalaches fait du mont Arthabaska sa ligne d’arrivée depuis des années : le panorama splendide inocule l’envie de célébrer. Mais avant, il faut bien s’y hisser : on parle tout de même d’une bosse de près de 2 km à partir du centre-ville de Victoriaville. Ça commence par un mur affreux suivi d’un court replat. Quelques bons pourcentages plus tard, on se retrouve sur les rampes finales qui mènent au sommet. Une grimpe spectaculaire.
8- CÔTE À LA MÉLASSE
GASPÉSIE
La mélasse, comme tout le monde le sait, est un liquide épais et noirâtre qui colle le bout des doigts. C’est aussi le surnom affectueux qu’on donne à une côte courte (environ 500 m) mais sèche du parc national de Forillon. Pour s’y rendre, il faut quitter la route 132 en direction du cap Bon Ami. La bête se situe juste après le camping Des-Rosiers. Si vous avez la nette impression d’être «scotché» à l’asphalte, c’est normal.