Un centre de vélo de montagne encore à ses balbutiements, un autre ayant des années d’expérience ainsi qu’une balade urbano-campagnarde étaient au menu de notre périple en Outaouais. Ce fut surtout une suite d’occasions de prendre la roue de passionnés de vélo qui ont joyeusement guidé Vélo Mag.
Le parc des Montagnes Noires de Ripon en plein essor
Luc Desjardins nous attend devant le chalet Stéphane-Richer, le camp de base du parc des Montagnes Noires de Ripon. Il est le maire de la petite ville de 1560 habitants et souhaite nous présenter lui-même le joyau naturel de sa municipalité. Au cœur de la région de la Petite Nation, c’est un vaste territoire forestier dominé par les 426 m du mont Grand Pic. « Nous voulons que ça reste familial et naturel, précise d’entrée le premier magistrat de Ripon. L’idée est d’améliorer l’offre en prenant le temps de réaliser de beaux sentiers. »
Lors de la visite de Vélo Mag en août 2017, un court 1,7 km est spécifique au vélo de montagne. Que ça ne vous empêche pas de poser les roues dans la douzaine de kilomètres de sentiers réservés au vélo et à la randonnée pédestre.
En guise d’échauffement, il est judicieux de partir du chalet d’accueil Stéphane-Richer et de grimper jusqu’au belvédère. Histoire de reprendre votre souffle, admirez le paysage sylvestre environnant. Des collines boisées, peu de présence humaine… c’est plutôt reposant. Le sentier du Plateau, qui se partage avec les randonneurs, possède l’étroitesse adéquate pour se mettre en jambes. Vous êtes au cœur de la forêt et avez devant vous un gros 1 km à jouer parmi les racines et les obstacles.
Arrivé au stationnement P3, embarquez sur la single track La Varlope, où vous zigzaguerez sur presque 2 km. Par la suite, vous avez le choix de refaire l’exercice dans le sens contraire ou de vous attaquer à des sentiers plus larges et paisibles.
À l’heure où vous lisez ces lignes, il est possible que d’autres sentiers estampillés vélo de montagne aient vu le jour: un 1,2 km relevé entre le stationnement P3 et celui de l’accueil (P5), un 2 km à orientation cross-country rejoignant le stationnement de l’entrée du parc (P1). Une tour d’observation devrait également pointer son nez au P3.
Le parc en est à ses premières armes en vélo de montagne mais entend bien grandir vite. David Massé, chargé du dossier, souligne l’adjonction de bénévoles et de financement supplémentaires, un énorme terrain pas encore exploité, en outre de la bonne volonté municipale. Tous les ingrédients sont rassemblés pour faire du parc des Montagnes Noires de Ripon un paradis sauvage à l’intention du vélo de montagne.
Mont-Sainte-Marie, une évolution gagnante
Un vague souvenir du centre de villégiature Mont-SainteMarie, il y a bien des années: j’avais roulé sur des sentiers rares mais ludiques. La version 2018 n’a rien à voir. Les sentiers sont toujours aussi réjouissants, cependant ils se sont multipliés en formant une véritable toile d’araignée dans la montagne et alentour du lac voisin.
Une partie de la gang du club Vélo MSM est là pour nous guider dans les sentiers. Rien de tel pour avoir une vue d’ensemble que de débuter par la Taylor’s Tower of Power qui s’élève jusqu’à la cime, à 429 m. Toute en sinuosités, elle est plaisamment rocailleuse, avec quelques coups de cul. Dans certaines courbes, les trottoirs de bois sont si admirablement conçus qu’il est tentant d’y repasser à plusieurs reprises. Au sommet, l’abri sur les rochers jouit d’une splendide perspective sur les montagnes environnantes. Du beau travail.
Nous nous offrons ensuite la Stout, une petite caillouteuse sans trop de relief. Il faut la prendre en rythme avant de bifurquer vers une toute nouvelle piste: la Porter. Dans cette dernière, exit les cailloux, on surfe sur le fond terreux en exécutant quelques sauts. Ce sera une mise en jambes préalable à la descente dans les tournants corsés de la Lug-Tread et de la Growler. Ne vous privez pas de la faire en passant rapidement sur les roches glissantes.
Au chalet d’accueil, nous apercevons une flopée d’enfants qui s’exercent en bondissant au-dessus des obstacles disposés ici et là. Du côté du club Vélo MSM, on pense à la relève. Pour les premiers tours de roue en sentiers, le secteur autour du lac Fournier est parfait. Commencez par la Cookie’s Climb sur la carte du centre et poursuivez sur la Baseline, la Low Cal et enfin la Hollywood Boulevard, qui calque son tracé sur la rive du lac. Le lieu se prête à merveille à la pause lunch du jour, juste avant d’enfiler les virages de la Kazbar et de rentrer au chalet d’accueil.
Les sentiers de Mont-Sainte-Marie méritent incontestablement le déplacement. La reconnaissance est là, puisque le club a obtenu en 2017 une bourse Héritage ADSVMQ de 10 000$ pour l’entretien et la création de sections. Le club est également le maître d’œuvre en juillet d’un magnifique événement de vélo de montagne: le Festi-Vélo est l’occasion à la fois de sillonner les sentiers et de célébrer le bonheur de pratiquer le vélo de montagne.
Gatineau, ou le charme des bords de la rivière des Outaouais
Ce n’est pas si fréquent de faire la connaissance d’un ambassadeur. Frédérick Gates est celui qu’a choisi l’Outaouais pour le représenter dans tout ce qui concerne le domaine du vélo. Il porte fort bien cette casquette: sa passion de la chose cycliste est palpable. Genre touche-à-tout, il roule activement en s’impliquant là où le vélo est roi. Il a même piloté l’équipe LowestRates.ca dans pas mal de courses, y compris au Tour du Rwanda. Nous le rencontrons sur la rue Principale, à l’hôtel British. Récemment restauré, l’établissement ultramoderne a été une auberge pour les voyageurs qui remontaient la rivière des Outaouais. En pédalant en direction du port de plaisance d’Aylmer, on se rend compte que cette zone de la ville de Gatineau est pas mal redynamisée: quelques commerces, des restos, des cafés… et une chocolaterie !
À la marina, la vue sur la rivière des Outaouais est si dégagée qu’on a le sentiment d’être sur un front de mer. Nous longeons pendant tout un moment le cours d’eau en empruntant le sentier des Voyageurs. Quoi? Nous sommes en ville? Ce n’est pas l’impression que donne ce parcours bucolique. Quelques crochets nous rapprochent de l’eau, et donc des rapides Deschênes – une oasis pour les oiseaux – et des rapides Remic, à proximité du pont Champlain. Le sentier trace sa route jusqu’au parc des Portageurs, glisse en version urbaine vers la Maison du tourisme pour nous mener une nouvelle fois sur la berge de la rivière dans le parc Jacques-Cartier, où se situe la Maison du vélo.
Nous retrouvons le sentier des Voyageurs. La piste cyclable est achalandée mais suffisamment large, de telle sorte que le trajet s’effectue sans difficulté. Le parc du Lac-Leamy est quant à lui tranquille, en particulier si on s’aventure à faire le tour du lac homonyme. Le sentier du ruisseau de la Brasserie rejoint le boulevard des Allumettières, qui file directement vers le fabuleux parc de la Gatineau. Nous nous régalons du sentier du Lac-des-Fées avant de revenir à notre point de départ par la piste jouxtant le boulevard des Allumettières. Au fil du circuit, Frédérick Gates nous raconte sa ville et sa rivière. Autant vous dire que la cinquantaine de kilomètres a défilé en un temps record.
Repères
Gîte et couvert
Pas trop loin du mont Sainte-Marie, l’auberge de Mon Petit Chum, sise au centre du village de Wakefield (qui fait partie de la municipalité de La Pêche) offre un accueil charmant et un petit-déjeuner pour vrai cycliste.
Pendant que vous y êtes, payez-vous la traite en allant manger au restaurant La Muse du Moulin Wakefield. Une excellente table dans un cadre exceptionnel.
À Aylmer (un secteur de Gatineau), l’hôtel British possède des chambres immenses. L’endroit, une auberge dès 1834, recevait les voyageurs qui allaient prendre le bateau sur la rivière des Outaouais. Il vient tout juste d’être rénové. On y mange dans son café ou son resto-pub.
Ripon ville.ripon.qc.ca/montagnes-noires
Mont-Sainte-Marie velomsm.com