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Québec, Reportage

Trio automnale à vélo dans les Laurentides

26-09-2021

Chemin Adolphe Chapleau, sud de Mont-Laurier © Jonathan B. Roy

L’automne est à nos portes et avec lui de multiples occasions d’escapades colorées le long de tranquilles routes champêtres. Notre collaborateur s’est offert, seul ou accompagné, du sud ou nord, trois boucles dans les Laurentides.

Oka © Jonathan B. Roy

Oka – La virée du terroir – 59 km

C’est en consultant la carte vélo officielle de la région des Laurentides – livrée avec l’un de mes Vélo Mag – que m’est venue l’envie de mieux explorer cette contrée de douces collines. Et il n’y a pas meilleure saison que celle des pommes pour découvrir les environs d’Oka.
En quittant la berge où la rivière des Outaouais s’étale pour devenir le lac des Deux Montagnes, je commence par grimper le rang de L’Annonciation. La forêt enserre la route jusqu’à ne laisser qu’une vingtaine de centimètres d’accotement. L’espace s’élargira cependant à mesure que je passerai devant de coquettes vieilles demeures construites en pièce sur pièce, une écurie, quelques maraîchers biologiques et une pancarte indiquant « Vous êtes dans une municipalité agricole ».

Oka © Jonathan B. Roy

Les vergers sont partout et bondés. Certains des plus populaires demandent aux citadins de se stationner sur le chemin dans le but d’accueillir davantage de monde. En m’éloignant sous un ciel bleu vers le village de Saint-Benoît par le rang Sainte-Sophie puis la montée de la Côte-Rouge, j’ai toutefois accès à d’autres plantations, quiètes, celles-ci. Entre les vergers de pommiers et même de poiriers s’alignent également des champs de citrouilles, de choux et d’immenses tournesols.
Après un rapide détour par le rang Saint- Vincent, histoire d’allonger légèrement le trajet, je traverse Saint-Benoît, hôte de plusieurs ravissantes résidences de briques. Je me contrains à ne pas ralentir mon pédalage devant le casse-croûte d’où émane le fumet de hot-dogs bien tentant.
À partir du bitume irréprochable du rang de La Fresnière, j’aperçois Intermiel, des cabanes à sucre, dont celle renommée du Pied de cochon, ainsi que la Maison Lavande. Je bifurque vers la montée McMartin en direction de Saint-Joseph-du-Lac où, en bon journaliste, j’achète une énorme brioche aux pommes encore chaude, avant de retrouver le lac des Deux Montagnes à Pointe-Calumet.
Le paysage passe brièvement du rural au beach club avant que j’embarque sur la piste cyclable La Vagabonde, qui me fait regagner Oka à travers son paisible parc national homonyme.


Mont-Tremblant – Le pont couvert – 68 km

La région de Mont-Tremblant offre un éventail de possibilités, de l’imposante montagne aux chemins moins connus des historiques villages de Mont-Tremblant, de Saint-Jovite et de quelques autres en direction du sud-ouest. C’est vers ces patelins que se dirige la Route des Belles-Histoires.
Nous amorçons notre circuit au parc du Voyageur, devant la piste cyclable du P’tit Train du Nord et où le stationnement est gratuit. Par la route 327, nous filons d’abord sur 8 km vers le pont Prud’homme. C’est celui-ci – couvert – qui donne son nom à la boucle. En bois, long de 44 m, il a été construit sur la rivière du Diable en 1918, en à peine 6 semaines et au coût de 6000 $ !
Malheureusement, l’ouvrage, ancien et un brin décati, est alors fermé à la circulation à ses deux extrémités. Même aux vélos ! Il en faudrait davantage pour nous arrêter, ma douce moitié et moi-même, qui nous passons nos vélos à bout de bras par-dessus le grillage. Nous reviendrons néanmoins par un autre chemin, qu’il est possible d’emprunter également à l’aller afin de se dispenser de cet accroc aux règles.

Lac Maskinongé © Jonathan B. Roy

De l’autre côté, nous prenons notre temps sur le chemin Le Tour-du-Carré, peut-être le segment de parcours le plus bucolique de la journée. Les fermettes bovines s’étendent sur de grands champs vallonneux, et les collines inondent le paysage de couleurs. Les vaches, curieuses, s’approchent doucement de la route pour nous regarder passer.
La charmante municipalité de Brébeuf est le paradis des chineurs d’antiquités. Je retiens ma dulcinée d’acquérir une gigantesque jarre en verre, que j’estime peser dans les 40 kilos et qui s’emporterait vraiment mal dans mon porte-bidon !
Nous dépassons la ferme apicole Le petit rucher du Nord, et le lisse accotement de la route 323 nous mène, dans une séries de descentes et de montées, à un parc juste avant Amherst. Nous y pique-niquons sur de solides tables extérieures en rondins.
Nous avons ensuite le choix, pour nous rendre jusqu’à Huberdeau, d’enfiler la piste cyclable forestière du Corridor aérobique, en gravier, ou le chemin Rockway Valley. Nous montons les quelques côtes à pic de ce dernier, récompensés par autant de descentes.
Passé Huberdeau, nous virons à droite sur le chemin de la Rouge, du nom de la jolie et sinueuse rivière. Des tables à pique-nique sont installées ici aussi, mais nous ne nous interrompons pas et continuons sur cette route qui comporte des sections si récentes qu’elles n’ont rien à envier au circuit Gilles-Villeneuve. De retour à Brébeuf, nous repérons le superbe banc de sable au milieu du cours d’eau, accessible par passerelle et formant la plage municipale. Le fond de l’air étant déjà frais, nous retraversons plutôt le pont enjambant la chute aux Bleuets et tournons à gauche sur le chemin de Brébeuf (la route 323) pour revenir vers Mont-Tremblant en évitant le pont présentement un peu trop couvert.


Mont-Laurier – Les Jumeaux de Ferme-Rouge – 43 km

Bien davantage que simplement le point de départ ou d’arrivée du P’tit Train du Nord, Mont-Laurier et ses environs sont vallonnés, sertis de rivières et de lacs ainsi que de belles routes peu fréquentées. En quelques minutes à peine, je me trouve à l’extérieur de la ville d’approximativement 15 000 habitants et entame une chouette descente vers le sud sur le chemin Adolphe- Chapleau. En cet automne, les épis de maïs sont hauts et en rangs serrés, à l’instar des soldats nord-coréens.
Tout juste à ma droite coule lentement la rivière du Lièvre. Dans les pacages se pointent des bovidés, épars près des boisés multicolores.
Comme dans les alentours de Mont-Tremblant, je circule sur la Route des Belles-Histoires. Celle-ci se déploie en fait sur 284 km, d’un bout à l’autre des Laurentides, et compte une soixantaine de points d’intérêt. L’une des histoires est celle de Jos Montferrand, célèbre bûcheron et draveur du XIXe siècle ayant travaillé à cet endroit au début des années 1830.

L’épopée Montferrand est relatée par écrit entre les deux splendides ponts couverts de Ferme-Rouge. Ceux-ci, bâtis en 1903 et longs de 53 m et 79 m, franchissent la rivière de la Lièvre en se posant sur une île en plein centre. Je mange mon lunch à la halte, dans l’ombre des muscles de la statue du légendaire Canadien français.
Après cet arrêt aux ponts, je poursuis vers l’est sur le chemin de Ferme-Rouge en direction de Kiamika. Je laisse la rivière derrière. La sylve ceint la route de si près que j’entrevois des chevreuils gambader des deux côtés.
Le paysage de champs et de pâturages onduleux se fait plus ouvert sur le 6e Rang en direction nord. Sur cet asphalte neuf, des fermiers me saluent, juchés sur leurs tracteurs alors que je remonte jusqu’à la jonction avec le P’tit Train du Nord, lui aussi bitumé.
Je m’arrête un instant pour admirer le vaste et serein lac des Écorces et en profite pour revêtir mon coupe-vent. En raison des grands arbres bordant la piste et du soleil qui déjà décline, les rayons lumineux se raréfient. Je reviens à Mont-Laurier en fin d’après-midi. Fidèle à mes habitudes, j’ai réussi à remplir une journée complète avec une quarantaine de kilomètres de contemplation !


REPÈRES

Durée : trois sorties d’une journée
routeverte.com

MES BONNES ADRESSES
Sis juste à côté du P’tit Train du Nord et du lac Mercier, dans le vieux village de Mont-Tremblant, le magnifique Hôtel Mont-Tremblant date de 1902. Ses murs débordent de photos témoignant de cette époque où la localité n’abritait que quelques bâtiments de bois. La cuisine de son resto pub, Au coin, est excellente.
Certains hôtels détiennent la certification Bienvenue cyclistes ! de Vélo Québec. Le Quality Inn de Mont-Laurier peut compter sur une piscine intérieure et un populaire restaurant, de même qu’un minigolf à côté. Il est possible d’entrer son vélo dans la chambre.

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