© Specialized
Éprouver des inconforts sur la selle est un problème très fréquent que je rencontre dans mon studio de positionnement. Cinq facteurs peuvent expliquer ce phénomène, et le grand coupable n’est pas nécessairement la selle elle-même.
Dans cette chronique, notre collaborateur Martin Turgeon se penche autant sur la mécanique du vélo que sur celle du corps. Son but : que vous deveniez un cycliste plus efficace. Attention, il n’hésite pas à déboulonner quelques idées préconçues !
Une selle trop haute
De loin, c’est la raison la plus courante. Une selle trop haute exerce une pression excessive, engendre une instabilité du bassin qui augmente les points de pression et la friction, entraîne une compensation du corps qui crée des asymétries, etc. Bref, une hauteur inadéquate donne lieu à de l’inconfort et à des risques de blessures. De fausses croyances et des méthodes dépassées (comme une attention démesurée accordée à l’angle du genou) expliquent le grand nombre de selles trop hautes qu’on observe encore aujourd’hui.
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Une portée du guidon trop grande
Un cycliste m’a consulté après avoir essayé une multitude de selles, sans succès. J’ai remplacé la potence pour une plus courte, et il s’est senti soudainement à l’aise sur sa selle originale. Quel gaspillage de temps et d’argent ! Une portée – la distance entre le boîtier de pédalier et la douille de direction – trop grande entraîne plein de problèmes, comme des douleurs cervicales et lombaires. Il arrive souvent que le bassin compense sa position pour diminuer la douleur. S’ensuivent une surpression sur le périnée, une instabilité et une asymétrie du bassin.
Des cales trop avancées
Il existe une croyance – dépassée – qui dicte un positionnement des cales vers l’avant. Des cales plus reculées favorisent la stabilité des membres inférieurs durant le pédalage, ce qui assure la stabilité du bassin. Si les fesses basculent trop latéralement en pédalant, cela crée une succession de points de pression et davantage de friction avec la selle. Un bassin stable se traduit par des fesses plus heureuses sur la selle.
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Un angle de selle vers le bas
Abaisser le devant de la selle peut soulager temporairement la pression sur le périnée, mais cela aura pour conséquence une glissade du bassin vers l’avant de la selle. En plus de potentiels maux de dos et de cou associés à une telle correction, cela réduira la surface d’appui et augmentera la pression. Cela créera également une instabilité importante du bassin.
Une largeur de pédalage trop étroite
Sur les vélos de route, la norme est une largeur de pédalage souvent très étroite. Cela peut occasionner beaucoup de frottements et de pression sur les côtés de la selle. Ce problème est encore plus important chez les personnes grandes ou costaudes, car la largeur de pédalage reste la même pour un vélo XXS ou XXL, ce qui n’a pas de sens. Les solutions : déplacer les cales vers l’intérieur pour décaler le pied vers l’extérieur, ou utiliser des pédales avec des axes plus longs, comme les Shimano Ultegra PD-R8000 E1.
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