Mario Ledoux n’a pas inventé le concept de vélo-pupitre, mais il l’a sérieusement amélioré !
Il y a trois ans, Mario Ledoux, orthopédagogue à la Commission scolaire de Laval. a commandé quelques vélos-pupitres aux États-Unis afin de les mettre à l’épreuve auprès d’élèves de 4e et 5e années qui ont un déficit d’attention. À 1500$ par unité, c’était un pensez-y-bien.
« J’avais lu que ces vélos hybrides, entre un pupitre d’école et un vélo stationnaire, faisaient de petits miracles chez les enfants aux prises avec un trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H) », raconte le Blainvillois de 53 ans. Sa démarche n’est pas désintéressée: ses deux fistons et luimême souffrent de ce problème neurocomportemental. Au Québec, la prévalence du TDA/H varie de 8 à 14% chez les enfants et fait montre d’une hausse constante. Les jeunes garçons en sont trois fois plus atteints que les filles.
Lorsqu’il a déployé ses nouvelles acquisitions dans les classes où était mis en place ce projet pilote, Mario a d’abord été déçu. « La qualité ne semblait pas au rendez-vous. Comme de fait, les vélos-pupitres se sont brisés peu de temps après», se souvient-il avec amertume. Le bruit généré par la friction de la transmission de leur pédalier était aussi un irritant, car il déconcentrait la classe.
Malgré tout, l’orthopédagogue constate une amélioration significative du rendement des élèves invités à dépenser leur énergie à tour de rôle sur les vélos-pupitres. Encouragé, il imagine la Tesla des vélos-pupitres : silencieuse, ajustable et, surtout, solide. Et il la fabrique. «Dans un premier temps, j’ai conçu cinquante vélos-pupitres, et je les ai tous vendus aussitôt», se remémore-t-il. Décidément, il tient un filon.
Aujourd’hui, son entreprise, Bouger pour réussir, distribue ses vélos-pupitres partout au Québec et au Canada. Ses produits, qui se détaillent 1650$ l’unité, permettent à des élèves qui souffrent de TDA/H, mais aussi aux anxieux et aux «normaux», de pédaler tout en travaillant confortablement. « Les mouvements et les capacités d’apprentissage sont interreliés. Neurologiquement, se mouvoir stimule l’attention, la concentration et la rétention d’information », explique Mario Ledoux.
C’est également vrai chez les jeunes adultes. L’automne dernier, l’Université de Windsor, en Ontario, a installé des vélos stationnaires surmontés d’un petit espace de travail dans sa bibliothèque. Le but: encourager ses étudiants à se lever et à bouger lorsqu’ils étudient. Plus près de chez nous, des chercheurs de l’Université du Québec à Trois-Rivières mènent un projet de recherche afin de vérifier si pédaler est synonyme de meilleurs apprentissages chez de jeunes universitaires ; l’étude est toujours en cours.
750
C’est le nombre de vélos-pupitres vendus par Bouger pour réussir depuis ses débuts.
4 ans
Âge minimal pour utiliser un vélo-pupitre de Bouger pour réussir.