Ça y est c’est l’été ! Il est enfin agréable de sentir la chaleur du soleil sur notre peau !
Gabrielle Nguyen Van Tinh est pharmacienne et partenaire de l’équipe cycliste Logica Sport Cycling team présentée par Biemme.
Après un printemps capricieux, il fait grand bien de délaisser les jambières, les manches et autres accessoires de réchauffement. Cependant, il ne faudra pas oublier la protection solaire, car depuis le mois de mars, l’indice UV (mesure de l’intensité du rayonnement UV – OMS) ne cesse d’augmenter ! L’indice UV est un bon indicateur de l’exposition solaire durant journée et se retrouve facilement dans les bulletins météorologiques : plus le chiffre est élevé plus le soleil aura des effets nocifs sur la peau, les yeux et le système immunitaire, si nous ne nous protégeons pas adéquatement.
L’ABC des UVA, UVB et UVC
Parmi les rayons solaires les plus connus, il existe les UVA, les UVB, les UVC et les Infrarouges.
Un moyen facile de retenir qui fait quoi, mon truc à moi est le suivant :
- UVB : ‘B’ comme dans brûle et dans bronzage : ils pénètrent que la couche protectrice de la peau (l’épiderme), sont donc responsables des coups de soleil et du bronzage.
- UVA : ‘A’ comme dans âge : ils pénètrent plus profondément dans la peau (le derme), sont responsables du vieillissement prématuré de la peau, ainsi que du bronzage immédiat.
- UVC : ‘C’ comme dans catastrophe : ce sont les plus dangereux quelque soit la forme de vie. Cependant ils ne traversent pas la couche d’ozone et donc ne peuvent pas atteindre la terre.
- Infrarouge : ils sont responsables de la chaleur que nous ressentons sur notre peau. Ils sont responsable du vieillissement de la peau.
Si nous nous exposons trop et/ou trop longtemps sans protection, les UVA et les UVB auront des effets néfastes à court terme (coup de chaleur, coup de soleil, maladies de peau comme la lucite, herpès labial par baisse de l’immunité locale, migraines, problèmes oculaires) et à long terme tout comme possiblement les infrarouges (photovieillissement, mélasma ou taches pigmentaires sur le visage, cancers de la peau).
À quelle heure roules-tu?
Il faut aussi considérer plusieurs autres éléments pour évaluer les répercussions d’une exposition solaire :
- Notre type de peau aussi appelé le phototype : les peaux foncées contiennent plus de mélanine et donc sont plus résistantes aux effets à court terme des UVB. Cela ne veut pas dire qu’une peau plus bronzée à cause de notre génétique ou de la prise de soleil, est exempte de protection solaire ! Avec la prise de soleil, la peau va s’épaissir, et donc devenir une meilleure barrière solaire (équivalent à un FPS de maximum 5 !!), mais nécessitera cependant une protection solaire, possiblement moins élevée que lors des premières expositions.
- Le moment de la journée : 2h précédant et suivant le midi (quelque soit l’heure du midi dans le monde), sont les périodes durant lesquelles le soleil est le plus fort et donc aura des effets nocifs. On dit souvent que l’exposition entre 11h et 16h est la plus risquée, et que l’utilisation d’écrans solaires (crème et/ou vêtements couvrants) est primordiale à ces moment-là de la journée !
- L’environnement général dans lequel on se trouve : la présence de nuage, d’eau, de sable ou de surfaces lisses claires sont autant de facteurs qui permettent la réflexion du soleil et participent à augmenter l’exposition solaire. Le vent et la transpiration vont aussi y contribuer.
- La latitude dans laquelle on se trouve : plus on va dans le sud, plus le soleil est fort, c’est une question de position et de hauteur du soleil par rapport à la Terre. Le rayonnement solaire se modifie de 3% par degré de latitude, ce qui explique qu’au Québec, le rayonnement UV est important !!
- L’altitude, parce que l’air et moins dense et plus pur (fait réel : la pollution participe à filtrer les rayons solaires). Le rayonnement UV augmente de 4% tous les 300 mètres d’altitude.
- Les médicaments que vous prenez : on les nomme des photosensibilisants : il s’agit d’un effet secondaire, c’est à dire que certaines personnes auront la peau qui sera encore plus sensible au soleil lors de la prise de certains principes actifs, alors que d’autres non. On parle d’antibiotiques (ex: ciprofloxacine, doxycycline, azithromycine, sulfas), de médicaments pour la pression (certains diurétiques comme l’hydrochlorothiazide ou le furosémide), d’anti-inflammatoires (le naproxène, le celecoxib, l’ibuprofène), des anti-histaminiques utilisés pour des réactions allergiques (comme la diphenydramine) : en gros, renseignez-vous auprès de votre pharmacien/ne
Et le vélo dans tout ça?
On comprendra donc, qu’être à vélo nous expose à de plusieurs facteurs qui vont augmenter les effets des rayons solaires : le moment ou la durée des randonnées à vélo, la saison de cyclisme en elle même (d’ailleurs pour les mordus de fatbike en hiver, les recommandations sont les mêmes, bien que les régions exposées au soleil soient moins nombreuses), le vent, la transpiration, l’humidité de l’air, le type de randonnée à vélo (sur une route au milieu des champs, ou bien en altitude dans un col, même combat, quand il s’agit de soleil !!!).
Par contre il existe bien des moyens de se protéger, et il seront efficaces s’ils sont utilisés correctement ! On a souvent les trois choix suivant : rester à la maison (euh ! attends un peu ! rester à la maison quand il fait beau et chaud alors qu’on est un/e adepte de vélo… ? Jamais dans 100 ans !!!), appliquer un écran solaire efficace et de la bonne façon, porter des vêtements longs (il risque de faire chaud, mais certains types de peaux ou certaines conditions le nécessiteront !).
La crème solaire ! Bien oui, je ne suis pas très originale, mais c’est encore un moyen prouvé efficace dans la prévention des maladies liées au soleil !
Que faut – il regarder lorsque l’on veut choisir une crème solaire ?
1- Le facteur de protection solaire (ce fameux FPS !) est important : il nous renseigne sur le pourcentage d’UVB filtrés
* Un FPS de 30 filtre 96.7% des UVB si on applique adéquatement la crème solaire selon la fréquence recommandée par les experts.
* Un FPS de 50 bloque 98% des UVB
* Un FPS de 60 bloque 98.3% des UVB
A noter que les FPS de 100 sont commercialisés dans d’autres pays, mais ils ne filtrent pas 100% des UVB, c’est beaucoup du marketing !!!!
Il existe aussi des filtres anti-UVA mais comme il n’existe pas de consensus pour évaluer la protection contre les UVA, on remarquera que sur les étiquettes il est noté la double protection (dans l’idéal des crèmes solaires) et que le chiffre représente les filtres anti-UVB. Mais rassurez vous, même si on ne chiffre pas le blocage des UVA, on sait qu’il existe des écrans large spectre.
Donc choisissez bien votre FPS pour améliorer votre FTP (elle était facile mais tellement tentante !).
2- Le type d’écran solaire : les écrans chimiques ou les écrans physiques (dits aussi écrans minéraux).
Les écrans chimiques font mauvaise presse à cause de leur nom !!! Cependant il ne faut pas oublier qu’ils sont comme des petits soldats qui vont absorber les rayons UV à la place de votre peau. En absorbant les rayons, ils vont se dégrader (en plus de la dégradation par les facteurs environnementaux comme le vent, le sable, la transpiration, etc…), donc la répétition de l’application va être nécessaire.
Sur une étiquette de crème solaire, soyez rassurés si vous lisez les filtres UVB suivants : Octinoxate (ou Parsol MCX), Octisalate, Octocrylène (ou Parsol 340), Homosalate.
Pour ce qui est des UVA, vérifiez qu’il y ait : Avobenzone, Mexoryl SX, Mexoryl XL, Tinosorb S ou M.
Les formulations et les associations de produit varient d’une compagnie à l’autre et sont strictement étudiés et testés en laboratoire pour une stabilité et une efficacité maximale pour un usage sécuritaire. Certaines peaux peuvent présenter des réactions cutanées à certains filtres, et ce n’est pas parce que le produit est de mauvaise qualité, mais une question de sensibilité de peau.
Les écrans physiques ou minéraux, qui étaient moins ‘’sexy’’ auparavant, gagnent en popularité et sont comparables à une cotte de maille au dessus de la peau qui va réfléchir les rayons du soleil. Ces types d’écrans se reconnaissent lorsque votre peau garde un film blanchâtre à l’application. Eux aussi vont se dégrader comme les filtres chimiques.
Sur une étiquette vous lirez surtout : Dioxyde de Titane, Oxyde de Zinc. Ils protègent contre les deux types d’UV. Ils sont moins irritant pour la peau que les filtres chimiques.
En fait une crème solaire digne de ce nom devrait avoir des filtres contre les deux types d’UV à large spectre, combiner des filtres chimiques et physiques (la bouteille portera un DIN comme les médicaments ou un NPN), être hypoallergènes, non comédogènes, non irritants et sans parfum.
Quant aux préparations maisons à base de produits naturels, elles ne pèsent pas positivement dans la balance, souvent à cause d’un manque de stabilité entre les ingrédients (et oui cela prend des proportions précises de produits à mélanger avec certains autres produits, pour être assez stables et sécuritaires lors de l’exposition solaire ! Et ce même si chaque ingrédient séparément peut avoir un effet d’écran contre les rayons solaires. Et on se rappelle que c’est un mélange bien précis d’ingrédients qui rend votre écran efficace et sécuritaire).
Se fier au contenant pour le contenu
Les contenants originaux de crème solaire sont testés pour assurer une stabilité maximale de votre produit, dans des conditions extrêmes.
La formulation c’est à dire : une crème, une lotion, ou les vaporisateurs.
Cela dépendra de votre préférence, mais attention, ce qui compte c’est la façon dont vous appliquez votre écran solaire.
Une crème a une texture plus épaisse comparativement aux lotions. La crème sera davantage utilisée sur le visage et les lotions sur le corps. Quant aux vaporisateurs, bien que très pratiques de prime abord, on ne se spray pas cela dans le vent comme on mettrait du Spraynet (ou autre compagnie de votre choix) sur une chevelure ! On l’applique dans la main pour ensuite l’étaler sur le corps, ou sur le corps en quantité suffisante dans un lieu non venteux.
Les règles d’or pour apprécier les sorties à vélo en plein soleil cet été seront les suivantes
- Écran solaire au moins de FPS 30 à 50, combinant UVB et UVA large spectre, en filtre chimique et minéral. Vérifiez l’indice UV en même temps que la météo de votre sortie à vélo !
- Application au moins 30 minutes avant l’exposition solaire, idéalement une seconde application 20 minutes avant, et toutes les 2 heures ou plus souvent si transpiration intense, présence de poussière en route (pour nos amis amateurs de gravel bike !), température humide et venteuse. Après la baignade aussi (même si votre choix de produit indique ‘’résistant à l’eau’’, le soleil restera le plus fort !!).
- On applique une quantité suffisante de crème/lotion/vaporisateur soit l’équivalent de 2 à 3 cuillères à soupe (30 à 45 ml) pour couvrir le corps d’un adulte.
- On protège TOUTES les zones exposées !!! Ami/es cyclistes, après le visage, les bras, les jambes, on n’oublie pas les oreilles, la nuque, les mains (pour ceux qui ne portent pas de gant ou qui ne portent que les mitaines/gants pas de doigts) et les lèvres (ceux qui font des feux sauvages d’autant plus !). Et les lunettes de soleil, c’est un incontournable ! La seule lunette de vue peut laisser passer les UV et endommager votre rétine, il est donc de mise d’avoir une lunette de soleil adaptée pour la route qui protègera de la poussière, du vent, des bibittes et des UV.
- La casquette sous le casque n’est pas qu’une question de look ou de message comique au devant de la visière, surtout pour les personnes ayant des cheveux fins ou de la calvities. Les casques ultra aérés, laisserons passer les UV !
- Pour ceux qui ont besoin d’appliquer un chasse moustique, il est impératif de l’appliquer AU DESSUS de la crème solaire, sinon, votre écran solaire qui ne sera pas directement au contact de la peau ne sera pas efficace et donc ne vous protègera pas.
- Finalement, vous pouvez apporter un petit contenant de votre écran solaire, mais si vous l’avez transféré du tube original, vous devrez vous en départir le soir même, tout cela parce que la chaleur, l’humidité et le contenant de transport vont diminuer rapidement l’efficacité de l’écran solaire !
Avec le soleil, la maxime ‘’trop c’est comme pas assez’’ s’applique à merveille !
N’oubliez pas non plus de bien vous hydrater et d’appliquer une bonne crème hydratante sans parfum le soir, votre peau vous en sera gré ainsi que votre bronzage rayé !