Alors que vous magasinez une monture, la grande majorité des boutiques vous offriront, voire vous vanteront leur service de positionnement. Certaines l’offrent gratuitement à l’achat du vélo, d’autres vous proposent une séance plus ou moins exhaustive – souvent à l’aide d’outils technologiques – dont le prix dépasse facilement 300 $. Voici comment y voir clair.
Quoi ?
Le positionnement ergonomique a pour but d’adapter le vélo aux spécificités morphologiques et fonctionnelles d’un cycliste en vue d’optimiser son efficacité et son confort tout en prévenant les blessures. Pour ce faire, on s’assure que les points de contact du cycliste avec sa monture, ses souliers, sa selle et son guidon soient adéquats. .
En ce qui concerne les souliers, on validera qu’ils maintiennent le pied de manière stable. La cale, qui détermine la position du pied sur la pédale, sera ensuite réglée selon ses axes longitudinal, latéral et angulaire.
Le type et la forme de la selle seront sélectionnés en fonction de la largeur des ischions,[DB1] de la flexibilité du bassin et du type d’utilisation. Une fois la selle choisie, sa position est ajustée en hauteur, vers l’avant ou l’arrière, et suivant l’angle approprié.
Les guidons de route sont vendus en diverses formes afin de se conformer aux préférences de confort, mais aussi en plusieurs largeurs, déports (drop) et profondeurs (reach). Tout comme pour la selle, la position du guidon est déterminée par sa hauteur, son allongement et son inclinaison. Le niveau de complexité augmente dans le cas d’extension aérodynamique, mais le principe reste identique.
Comment ?
Il existe plusieurs types d’outils visant à faciliter l’atteinte d’une position optimale, entre autres : de mesure (règle, gabarit, unité murale, captation photo ou vidéo), de calcul (charte, logiciel) et de simulation (vélo ajustable). Ces instruments sont souvent combinés afin de créer des systèmes intégrés commercialisés sous plusieurs noms (FitKit, Juteau-Cantin, Retül, Specialized Body Geometry, Guru Dynamic Fit, etc.). Certains sont essentiellement géométriques alors que d’autres prennent en considération la forme physique et la flexibilité du cycliste.
Évidemment, la précision des systèmes doit être mise en perspective et tenir compte des capacités d’adaptation du corps humain somme toute importantes. Un système qui permet de cibler une position au dixième de millimètre près est bien, mais sachant que la variation de l’épaisseur d’un chamois de cuissard, d’une guidoline ou du coussinage d’une selle entraîne une variabilité de plusieurs millimètres…
Dans tous les cas, les données récoltées, plutôt que d’être considérées comme absolues, serviront de point de départ, en prenant en considération le fait que les outils de calcul informatique donnent souvent un sentiment de confiance au consommateur et assurent au vélociste peu expérimenté (ou trop pressé de bien faire son travail) un minimum de précision. L’expertise des vélocistes est très variable, mais heureusement en progression ; de plus en plus d’intervenants en boutique ont des formations spécialisées en positionnement et même une formation théorique en science de la santé.
Qui ?
Soyez exigeant, et questionnez votre conseiller sur ses compétences et sur le protocole qu’il préconise. Soyez également ouvert à négocier le niveau de service avec votre vélociste, en étant conscient que sa marge de manœuvre est proportionnelle au prix du vélo convoité. Au minimum, on devrait prendre le temps de bien ajuster la selle et les cales, sachant qu’il est légitime d’exiger le changement des composantes comme la selle, le guidon ou la potence sur les vélos haut de gamme. [DB1]Valider que c’est ce qu’on voulait dire