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Destinations, Québec

Microaventures : s’initier aux charmes des aventures à vélo à petite échelle

16-07-2024

©Maxim Racicot – Un hamac suspendu, un sac de couchage et un bon café, voici la recette du bonheur.

Enchanter son quotidien, redécouvrir sa cour arrière, collectionner les expériences mémorables à peu de frais: la microaventure à vélo coche toutes ces cases, et même plus.

Maxim Racicot disposait d’une courte, très courte fenêtre de temps pour prendre la clé des champs : moins de 24 heures ! « Je devais être de retour le lendemain à Gatineau pour prendre part à une répétition de théâtre », raconte le comédien de 25 ans. La veille, il a donc paqueté ses affaires dans ses sacoches, enfourché son gravel bike et pris la route. Direction : le camping du lac Taylor, dans le nord du parc de la Gatineau, où il avait réservé un emplacement. L’ensoleillement, contrairement à l’agenda, jouait en sa faveur ; en juin, le soleil se couche autour de 21 h à ces latitudes. Malgré quelques pépins mécaniques en cours de route, Maxim Racicot rallie sa destination tôt dans la soirée. Sur place, il suspend son hamac, déplie son sac de couchage et enfourne un repas lyophilisé. Puis, à la lueur de sa lampe frontale, il travaille le texte qu’il doit jouer devant public dans quelques semaines : Les Précieuses ridicules, de Molière. « C’était un moment unique en son genre, se souvient le principal intéressé », qui vivait alors une de ses premières microaventures. C’était en 2021. « J’en garde de très bons souvenirs. » Ce même été-là, Guillaume Poulin s’initie lui aussi aux charmes de ces aventures à vélo à petite échelle. Dans le cas de ce communicateur scientifique de 39 ans, il s’agit d’escapades d’aprèssouper sur les chemins de traverse du Haut-Saint-François – et sous les étoiles de la réserve internationale de ciel étoilé du Mont-Mégantic. « Ce sont des moments de pur bonheur. Ça permet de multiplier les coupures au quotidien », confie ce fan de l’artiste montréalais Patrick Watson. Son album préféré ? Adventures in Your Own Backyard, bien sûr.

©Guillaume Poulin

EN BAS DE CHEZ SOI

C’est à l’auteur et conférencier britannique Alastair Humphreys qu’on doit la popularisation de la microaventure. En 2011, il enchaîne les aventures en format réduit autour de chez lui, au Royaume-Uni, ce qui lui vaudra d’être auréolé par le National Geographic l’année suivante. Depuis la publication de sa bible Microadventures: Local Discoveries for Great Escapes en 2014, le concept a essaimé chez les amateurs de plein air. Les sorties condensées, simples et peu dispendieuses, mais à la fois amusantes, excitantes et synonymes de défi ont décidément une résonance chez plusieurs, cyclistes inclus. « À titre de papa de deux jeunes enfants, je revendique cette étiquette, affirme Simon Bergeron, cofondateur de Panorama Cycles. Je fais partie du commun des mortels pour qui la microaventure étanche la soif d’évasion, et ce, malgré les obligations. » La compagnie québécoise cherche d’ailleurs à combler les attentes des adeptes de microaventures. Géométries axées sur le confort, ancrages multiples pour les accessoires, composants résistants, durables et polyvalents : ses vélos sont pensés pour les expéditions, même brèves.

Le concept de la microaventure n’est pas inconnu à celui ou celle qui pratique le tourisme de proximité, le tourisme lent, voire les vacances sédentaires (staycation). En fait, toutes ces tendances parlent d’un désir pour la commode spontanéité des courts séjours. À l’été 2022, 55 % des voyageurs québécois disent avoir passé de une à trois nuitées au Québec, indique l’Enquête portant sur le comportement des voyageurs québécois, un sondage réalisé par la Chaire de tourisme Transat de l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal. « La microaventure peut être vue comme une réponse au tourisme de masse et à ses dérives. On vit une expérience plus intense, plus significative, qui a l’avantage d’être plus facile à caser dans l’agenda que de longues vacances », observe Claudine Barry, analyste en veille stratégique à la Chaire de tourisme Transat. Partir à l’aventure à la dernière minute, même sans aller loin, pourrait en ce sens être bénéfique pour la santé mentale. Exit le stress inhérent au traçage des parcours, à la mise en boîte du vélo, aux réservations multiples, et tutti quanti. Bonjour l’espace mental pour triper.

Pas besoin d’aller loin de chez soi pour trouver l’aventure.

UN ÉTAT D’ESPRIT

Cela dit, un minimum d’organisation est tout de même requis pour la microaventure sur deux roues, à commencer par celle du transport. Après tout, la moitié des Québécois vivent dans des villes de plus de 100 000 habitants dont il faut bien s’extirper. Le rail, malheureusement, est rarement une option. L’automne dernier, l’auteur de ces lignes s’est ainsi fait refuser l’embarquement de son vélo à bord d’un train opéré par VIA Rail Canada, sur la ligne Québec-Windsor, les rames n’acceptant pas ce « bagage hors normes ». Tout le contraire des autocars d’Orléans Express qui, eux, le permettent.

Depuis son baptême du feu, Maxim Racicot a continué à engranger de l’expérience. Sa plus grande leçon ? « On apporte toujours trop de stock », constate celui qui estime à 30 litres le volume total de ses sacoches de bikepacking. À ce chapitre, optez pour des articles imperméables qui inspirent la robustesse – larges bandes Velcro, coutures scellées, fermetures éclair accessibles, etc. Votre garde-robe devrait quant à elle être aussi minimaliste que polyvalente. Ce bib est confortable, mais convient-il vraiment pour l’après-vélo ? Quid de ces chaussures de vélo à semelle rigide avec lesquelles il est impossible de marcher ?

Parce que la microaventure, après tout, est ponctuée d’imprévus, de péripéties. « Quand tout est trop connu d’avance, on perd l’essence même du concept », estime Simon Bergeron. S’entourer de compagnons de route qui partagent le même état d’esprit que soi est aussi à considérer. « Je suis en mode contemplatif plus que de performance, fait valoir Guillaume Poulin. Mon rythme est celui qui permet de soutenir une conversation. » Car c’est de ces échanges que naissent les anecdotes qu’on se raconte autour du feu, en fin de journée, de celles qui font les épopées.

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