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Le blogue de David Desjardins, Non classé

Une autre magnifique semaine sainte

29-03-2023

Qui vaincra, qui s’effondrera? Deux monuments cyclistes se profilent. C’est le temps d’écrire un nouveau chapitre à la légende.

(Avertissement : cet article est écrit le mercredi 29 mars. Il peut se produire mille choses d’ici là. Mieux vaut vous rendre sur Procycling Stats pour vous assurer des listes de départ officielles de chaque équipe la veille de chaque épreuve. Pour les Flandres, c’est ici, pour Paris-Roubaix, c’est là)

C’est la « semaine sainte » des classiques printanières qui débute en fin de semaine avec le Tour des Flandres avant de se conclure avec Paris-Roubaix. Deux monuments, des épreuves cyclistes homériques, dantesque (n’importe quel autre superlatif ferait l’affaire) qui sont le théâtre de combats épiques. Rien de moins.

Pour les amateurs, c’est donc un des moments les plus excitants de l’année.

Au cas où vous aborderiez la chose avec un œil relativement neuf sur la saison, voici quelques trucs à surveiller :

Attention aux abeilles tueuses

Les Jumbo-Visma dans leurs habits jaune et noir se pointent au départ des Flandres à Bruges (et non pas Anvers, cette années) munis d’un supplément de confiance. Non seulement Wout van Aert a-t-il remporté la victoire sur E3 vendredi dernier, il s’est aussi évadé du peloton sur Gent-Wevelgem, dimanche, en compagnie de son équipier Christophe Laporte pour une quarantaine de bornes en duo. Comme van Aert avait déjà en poche une victoire sur cette épreuve, il l’a offerte au Français en jaune qui fait partie de la garde rapprochée des favoris, tant sur les épreuves de pavés qu’en montagne. Mercredi, soutenu par Tiesj Benoot, il a remporté la Dwars door Vlaanderen (À Travers les Flandres) avec un habile et implacable solo lancé en fin de course. Les abeilles de la Jumbo ne sont pas là pour jouer. Attention si vous les voyez approcher à l’avant du peloton juste avant une montée fatidique ou un secteur pavé particulièrement costaud: il se pourrait qu’une attaque se trame.

Un intrus, un marchand de watts

On a pu voir à l’œuvre l’un des plus fameux trios de la récente histoire des classiques lors de E3, alors que van Aert s’est évadé en compagnie de son éternel rival Mathieu van der Poel (gagnant de Milan-San Remo quelques jours plus tôt) et du double vainqueur du Tour de France, Tadej Pogačar. Si les deux derniers ont fait l’impasse sur Gent Wevelgem, ce sera le retour du trio très tentant à Bruges. Pogačar fait figure d’intrus sur les classiques, même si on le savait déjà très fort en hors route (il a quand même remporté Strade Bianche en 2022 en attaquant dans une descente en terre), il a montré que sa puissance est telle qu’elle peut combler n’importe quelle lacune technique dans les montées pavées. N’empêche, c’est sur le plat menant à la ligne d’arrivée que les choses se sont jouées en sa défaveur sur E3. Une arrivée qui ressemble à celle du Tour des Flandres.

Ah, et si vous aimez les statistiques, ProCyclingStats propose un très court article qui illustre à quel point les rivalités entre grands coureurs contribuent à leurs succès mutuels. Jusqu’à maintenant, van Aert et van der Poel ont pris le départ de 9 monuments ensemble. Ils ont atterri tous les deux sur le podium, toujours ensemble, à 8 reprises. Pas mal, mais pas encore du niveau de Eddy Merckx et Roger De Vlaeminck qui partagent 17 podiums.

D’autres vedettes au générique

Outre les gros noms, il y a plein de bons acteurs à surveiller. Il est difficile pour moi de dire qui pourrait faire quoi et où : les listes de départ sont encore incomplètes, en particulier celle de Paris-Roubaix. Et puis sur ces courses, tout est possible : des prétendants trop marqués permettent parfois à des jokers de l’emporter (genre Alberto Bettiol, mais pour son équipe, EF Education, je miserais plutôt sur Neilson Powless).

Mais selon ce qu’on a pu voir au cours des derniers jours, il y a quelques types que je ne laisserais pas partir sans les suivre avec le couteau entre les dents

Mads Pederson semble particulièrement en forme et affamé. Son coéquipier Jasper Stuyven voudra se reprendre pour sa double crevaison de mercredi. Sep Vanmarcke parait lui aussi très fort et il a si souvent cogné à la porte de la victoire dans ces grandes courses qu’on lui souhaite enfin la consécration. On sait déjà qu’il pourra compte sur Hugo Houle et Guillaume Boivin sur le Tour des Flandres (pour Roubaix, on l’ignore encore). L’Américain Matteo Jorgenson est lui aussi dans formidable forme et rompt avec le pitoyable historique de son équipe, Movistar, sur les classiques (Oier Lazkano, son équipier, a offert un magnifique spectacle sur À travers les Flandres en terminant second après avoir passé toute la course dans l’échappée). L’Érythréen Biniam Birmay parait un peu limite, mais pourrait enfin trouver son erre d’aller cette année.

Les Soudal-Quickstep ont une faim de loup : ils font très bien sur les courses à étapes, mais leur escouade de classiques, habituellement impitoyable, parait dépassée par les événements. Le gagnant des Flandres Kasper Asgreen s’amène avec Julian Alaphilippe et une équipe à tel point paquetée (Ballerini, Devenys, Lampaert, Sénéchal, Declercq) que chacun pourrait gagner ici, selon les circonstances.

Ajoutez au mix le gagnant de Strade Bianche, Tom Pidcock, le redoutable Michael Matthews, un Matej Mohorič qui est de tous les mouvements à l’avant des pelotons depuis des semaines, un Alexander Kristoff qui parait dans la forme de sa vie, un Filipo Ganna qui a tenu bon dans la plus rapide montée jamais exécutée du poggio sur Milan-San Remo, et priez pour un peu de pluie afin que les choses se corsent.

Anyway, « toute se peut », comme on dit si bien, surtout lorsqu’on parle des Flandres et plus encore des traitres pavés qui mènent à Roubaix.

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