BMC, qui présente le Roadmachine comme l’incarnation moderne du bon vieux « dix vitesses » de l’époque où la définition du vélo de route était simple et concise, clame qu’il ne s’agit pas d’un vélo « endurance » ni « confort », mais bien d’une véritable bête de route polyvalente et performante, ce qui cependant ne l’empêche nullement d’être confortable.
Le Roadmachine est conçu autour d’un système de freinage à disque, d’un dégagement adapté à des pneus de 30 mm et d’une géométrie légèrement plus conciliante que celle d’un vélo de course moderne, étrangement similaire à celle des vélos que les coureurs pros utilisaient dans les années 80. Le design du Roadmachine respecte en tout point la grande technicité et le style soigné propre à la marque : des lignes coupées au couteau et une esthétique discrète. Il ne fait pas de doute que nous avons affaire à un véritable vélo de route et non à une bête de trait. BMC rend aussi tangibles les éléments de confort du vélo grâce à son concept Tuned Compliance, apparent dans la réduction brusque de la section des fourreaux de fourche et des bases. Le Roadmachine intègre subtilement des plots de fixation pour garde-boue ainsi qu’un pratique guide-chaîne ajustable, moulé à même le boîtier de pédalier et empêchant la chaîne de dérailler vers l’intérieur.
Le Roadmachine se décline en deux versions, 01 et 02, différenciées par la qualité du carbone. Une troisième version baptisée 03 est fabriquée en aluminium. Le 01 intègre un poste de pilotage où tous les câbles disparaissent à l’intérieur du guidon, de la potence et de la colonne de direction de la fourche. Les câbles du 02 entrent dans le cadre par un plot universel situé sur le dessus du tube diagonal.
Les deux cadres en carbone bénéficient d’une tige de selle exclusive en forme de D conçue pour participer activement au confort du vélo. Le système de fixation avec cale nous est toutefois apparu capricieux. La quincaillerie doit être parfaitement lubrifiée et la tige enduite d’une « graisse » pour carbone afin qu’on puisse la serrer adéquatement et éviter qu’elle ne glisse.
Nous avons brièvement testé le 01 avant de passer plusieurs semaines à bord du 02. Les deux vélos ont un comportement pratiquement identique, ce qui confirme l’affirmation de BMC stipulant que la rigidité des cadres est la même bien que le 02 affiche 200 g de plus sur la balance.
Le vélo est offert en six tailles. Pour chacune, la hauteur (stack) du tube de direction peut être modifiée de 25 mm par l’utilisation d’une entretoise spécifique, Dual-stack. Le vélo permet donc d’accommoder des positions relevées ou dynamiques, et alors pratiquement identiques à celle des vélos de course BMC Teammachine.
Équipement
Les roues DT Swiss R 24 Spline se sont avérées robustes et efficaces, mais franchement trop lourdes pour rendre justice au vélo. L’utilisation de roues haut de gamme légères sur un vélo de cette trempe est incontournable. Curieusement, notre vélo d’essai était équipé d’un axe avant traversant qui se visse à l’aide d’une clé Allen de 6 mm, donc peu pratique, alors que l’axe arrière était un DT, d’utilisation simple et rapide.
Sur la route, le Roadmachine remplit sa promesse. Côté confort, il est au sommet de ce qu’il nous a été donné d’essayer, sans complaisance aucune dans son comportement. On voit qu’on a affaire à un cadre de grande qualité par la façon dont il filtre les vibrations et les impacts tout en étant réactif à souhait. Peu importe l’état de la surface ou la vitesse, le vélo roule comme sur un rail. Le pilotage télépathique nous a d’ailleurs permis d’améliorer plusieurs de nos records de vitesse en descente, dont un 73 km/h sur la voie Camillien-Houde et un 87 km/h dans le parc de la Mauricie. Cette stabilité déconcertante, entre autres le résultat d’une chasse importante, se traduit aussi par une direction alourdie qui fait perdre un brin en réactivité lors d’accélérations en danseuse.
Allez, on plonge : le BMC est quasi parfait. Il fait tout avec aplomb et ne semble consentir à aucun compromis. On a l’impression d’être sur un vrai vélo de route, pas de conduire un semi-remorque. Certes, la facture est salée. À caractéristiques équivalentes, le BMC commande un déboursé supplémentaire de quelques centaines de dollars, mais qui en vaut pleinement la peine. Le Roadmachine personnifie avec succès la technicité au service du plaisir de rouler, à consommer pour tous, et ce, sans modération.
http://www.bmc-switzerland.com
Stabilité : 5
Confort : 5
Agilité : 3
Réactivité : 3
On aime
Son confort sans concession sur la performance
On aime moins
Le système de fixation de la selle