Le fabricant californien Specialized s’est déplacé en Afrique du Sud pour présenter à la presse mondiale son dernier bébé : le S-Works Turbo Levo SL.
D’un seul coup d’œil, on reconnaît la silhouette d’un Stumpjumper. Le vélo de trail de la marque. 150 mm de débattement à l’avant et à l’arrière, bien équipé. Voilà de quoi dévaler les sentiers techniques de la réserve nature de Jonkershoek, pas très loin du Cap en Afrique du Sud. Les différents massifs qui entourent la Montagne de la Table sont un magnifique terrain de jeu pour les vélos de montagne de la famille Trail. Le Levo SL devrait être dans son élément.
Comme son nom Levo l’indique, le vélo présenté est à assistance électrique. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette caractéristique est plutôt discrète. Le moteur au niveau du boîtier de pédalier et la batterie cachée dans le tube diagonal sont d’un volume plutôt modeste, comme si le caractère assisté se voulait plus secret. Le Levo SL ne trompera certes pas un cycliste averti, mais la silhouette est plus celle d’un vélo musculaire qu’un modèle assisté. Quand on soupèse, l’impression visuelle se confirme : avec un peu plus de 17 kg, on est pas mal proche d’un vélo de trail classique. Concrètement, il pèse 4 kg de moins que son grand frère Levo de la première génération.
Le nerf de la guerre : le moteur
Évidemment, le secret est dans le moteur et la batterie du Levo SL. Celui-ci est conçu en Suisse par une trentaine d’ingénieurs/chercheurs de Specialized. Le premier pèse 1,95 kg soit 1,1 kg de moins que le Levo précédent. Sa puissance maximum est de 240 watts et 35 Nm (versus 565 watts pour le Levo). Côté batterie, elle s’insère dans le tube diagonal avec 320 Wh de puissance. Il est possible d’y ajouter une batterie supplémentaire de 160 Wh qui va se glisser dans le porte-bidon. Le duo donne une autonomie de cinq heures en mode Eco.
Sur le vélo, l’assistance électrique se veut plutôt discrète : un interrupteur sur le tube horizontal, deux boutons + et – pour sélectionner l’un des trois modes (Eco, Trail et Turbo). L’ensemble se dirige avec l’application Mission Control qui permet une diversité d’ajustement d’assistance phénoménale. En rentrant vos données et celles du parcours, c’est elle qui fera le travail pour que vous ayez toujours de l’énergie pendant votre sortie.
Sur le terrain
Premier tour de roue, le moteur embarque sans donner d’à-coup. Il faut prendre l’habitude de tourner en permanence les pédales pour bénéficier de l’assistance du moteur. La montée est ainsi régulière et fluide. Même si vos jambes travaillent, vous n’avez pas l’impression de puiser dans vos précieuses réserves. Bien honnêtement, on se sent plus fort au guidon du vélo sans avoir l’impression de traîner moteur et batterie. Première descente, le vélo est en roue libre pour un passage technique, il faut jouer un peu d’équilibre et de stabilité. Là est l’avantage du Levo Sl : le moteur se fait facilement oublier et vous avez l’impression de piloter votre vélo de trail musculaire habituel. C’est aussi le cas quand vous atteignez la limite légale de 32 km/h, le moteur se désengage et vous n’avez pas l’impression de le traîner.
Pendant trois jours, nous allons monter et descendre pour de bonnes journées de vélo. Avec une pause au milieu pour recharger les batteries mécaniques et humaines, nous avons pu profiter beaucoup plus des sentiers tout en faisant du vrai vélo de montagne.
Pour qui?
Le Levo SL s’adresse à ceux qui ont encore des réticences à embarquer sur un vélo à assistance électrique. Les résistances « philosophiques » resteront les mêmes – un moteur reste un moteur – mais le comportement du vélo n’a rien à envier à celui d’un vélo de trail classique. En clair, vous jouirez du même plaisir de piloter votre vélo dans les sentiers, avec en prime la possibilité de répéter plusieurs fois les sections techniques que vous appréciez le plus.
En entrevue
Paul Durville
Chargé de relations presse pour le marché francophone chez Specialized.