Avance est la division aluminium du groupe Visceral Performance, qui réunit également les vélos en titane T-Lab, l’entreprise de réparation Cycle FX et les bâtons de hockey en carbone Lethal. Les modèles de la gamme Avance, dont le G1 testé, sont tous fabriqués, soudés et assemblés à Ville Saint-Laurent.
Lorsqu’on cherche un vélo abordable en aluminium, Avance s’avère une belle option québécoise. Trois modèles figurent dans le catalogue, tous personnalisables en ligne sur le site du fabricant (couleur, composantes, grandeur…). Selon Roberto Rossi, cofondateur de Visceral, l’objectif est de rendre accessibles à tous la qualité et les avantages d’un vélo sur mesure. Notre G1 était tout frais sorti de la chaîne de fabrication quand nous l’avons reçu. J’ai été agréablement surpris par la qualité du vélo ; on a droit ici à une monture conçue et réalisée par des ouvriers d’expérience qui n’en sont pas à leur premier vélo. Les soudures d’aluminium sont bien égales, la peinture est irréprochable, l’assemblage et l’ajustement de notre vélo de test sont sans anicroche, et le choix des composantes n’a rien à envier aux modèles dans la même catégorie de prix. On a un beau vélo bien réalisé, qui fera tourner les têtes pour peu qu’on choisisse une couleur éclatante. Côté tailles, cinq choix s’offrent au futur acheteur, allant du très petit (XS) au très grand (XL).
Le cadre est composé d’aluminium 7000 d’origine italienne, et le tube diagonal est surdimensionné pour un bon transfert de puissance. Le tube supérieur est ovalisé, un peu similaire au T-Lab en titane de la même maison que nous avions essayé . L’étrier de frein à disque arrière est directement fixé sur une pièce de métal soigneusement usinée. Cette dernière est solidement vissée au point de liaison entre les haubans et les bases. C’est une solution novatrice d’un point de vue manufacturier, car cela rend l’ajustement du frein arrière plus aisé. D’ailleurs, ce concept est repris de l’autre côté, avec une pièce tout aussi précise qui reçoit à la fois le dérailleur et l’axe traversant. Les bases sont asymétriques, permettant une bonne rigidité latérale. Le câblage est interne, la fourche en carbone vient déjà équipée avec cinq ancrages pour y fixer porte-bagage et garde-boue.
On souligne le manque d’ancrages de série à l’arrière du vélo. Sachez qu’il est possible d’en ajouter au moment de l’achat du vélo, moyennant un extra. Le jeu de pédalier est un BB86, et le cadre, garanti 10 ans, permet l’utilisation de roues 700 allant jusqu’à 40 mm de largeur. Pour ce qui est des composantes, pas de compromis: nous avons essayé un vélo avec un groupe complet Shimano 105 à 11 vitesses, à freinage hydraulique, jumelé à des périphériques Zipp Service Course fort élégants. Notez qu’il faudra payer un surplus de 600 $ pour la version en Shimano 105. La configuration standard est composée du groupe Sram Apex 1X (42/11-42). Les roues Mavic Allroad sont couplées à des pneus du même fabricant, des Yksion Elite Allroad 700 x 35. Le confort est assuré par une selle San Marco Era. Notre vélo de test, un «médium», offrait un pédalier 105 compact (50/34) et des manivelles de 170 mm. La cassette 11-32 permet une meilleure marge de manœuvre hors des sentiers battus, mais il est aussi possible de choisir une cassette 11-28.
Un « gravelle » à l’aise sur le bitume
Cette bête est certainement inspirée d’une géométrie de route, à laquelle ont été greffées des aptitudes hors route. La configuration en double plateau rend nos sorties sur le bitume franchement agréables, les bons ratios de la cassette favorisant les changements de cadence progressifs. La position sur les cocottes est bien relevée, pour une bonne prise en main davantage orientée endurance. Les changements de vitesse se font avec brio (bon, d’accord, il est un peu plus lent qu’avec un Shimano GRX). Les 9,5 kg de l’ensemble sont dans la moyenne du marché, et l’aluminium transmet rudement bien la puissance aux roues. Ces dernières sont capables d’en encaisser avec leurs 1720 g, permettant de bonnes relances et transmettant bien la puissance au sol. Les pneus sont minimalement cramponnés afin d’optimiser le confort de roulement sur l’asphalte. On sent la limite d’adhérence en sentier sur terrain humide.
En danseuse, le vélo réagit bien, s’engage facilement dans les changements de direction et grimpe également bien dans les petits sentiers de terre. Le guidon n’est pas super évasé (choix plus routier), mais n’empêche pas de prendre appui dans une descente à bonne vitesse, y compris sur les routes de garnotte. Le freinage étant irréprochable et modulable à souhait, on se sent en contrôle. L’alu est limité quand vient le temps d’absorber les vibrations, et c’est là que la pression dans les pneus vient jouer un rôle important; on peut la baisser pour aller chercher un peu plus de confort. La tige de selle en carbone et la selle viennent aussi contribuer à rendre le séjour en selle plus agréable. En bref, le G1 est un vélo super intéressant pour un routier qui veut s’échapper du bitume de temps en temps. On a affaire à un vélo abouti, aux inspirations routières doublées d’une polyvalence hors route. Le tout fait ici au Québec en quatre semaines, ce n’est pas rien!
Notre avis sur 5
Confort 3/5
Réactivité 4/5
Agilité 4/5
Stabilité 3,5/5
ON AIME
● Le rapport qualité-prix de l’ensemble
● La personnalisation possible
● La fabrication locale
ON AIME MOINS
● Le côté gravelle moins assumé
● Le coût des extras Avance G1
● Avec un groupe Sram Apex 1X (42/11-42) 1999$
● Groupe Shimano 105 hydraulique compact (50/34, 11-28 ou 11-32)+ 600$
● Fixations pour garde-boue + 150$
● Ancrages pour porte-bagages + 100$
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