Michel Courval aime dire qu’il est au-devant d’un véritable raz-de-marée: celui du vélo à assistance électrique (VAE). Chaque jour, le gérant de la boutique Vélo Branché par Quilicot, à Montréal, fait miroiter la promesse de déplacements sur deux roues rapides et sans tracas. Vélo Mag s’entretient avec le spécialiste.
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Le VAE s’adresse-t-il à moi?
Il y a dix ans, j’aurais répondu que non. Avec sa volumineuse batterie fixée au cadre et son système d’assistance plutôt archaïque, le VAE était alors destiné à une catégorie bien étroite d’utilisateurs. Ce n’est heureusement plus le cas aujourd’hui, au contraire: l’explosion des modèles et leur géométrie de plus en plus intéressante les ont démocratisés. Ils répondent dorénavant à une gamme étendue de besoins et s’adressent virtuellement à tous. L’adepte de transport actif y trouve son compte, tout comme celui pour qui le vélo est un loisir pur. Je connais même des gens qui l’utilisent pour se rendre à la chasse, puisqu’il est presque silencieux et polyvalent!
Comment fonctionne le VAE?
Dans la tête de plusieurs, VAE est synonyme de zéro effort. Hormis en ce qui concerne quelques modèles munis d’un système de propulsion sur demande, ou throttle, ce n’est cependant pas vrai: il faut absolument déployer de la vigueur pour bénéficier, en retour, d’un certain degré d’assistance au pédalage. Le moteur électrique, situé dans la roue arrière ou à même le pédalier, est conçu de manière à détecter l’effort et à ensuite ajuster son niveau de contribution en conséquence. Le choix du niveau d’assistance au pédalage, de 0% à 275% dans certains cas, est à la discrétion du cycliste. Les lois en vigueur ne permettent cependant pas de dépasser 32 km/h et d’excéder 500 W de puissance. Sinon, le moteur cesse tout simplement de tourner.
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Quelle est l’autonomie des batteries?
Actuellement, elle est environ de 40 km à plus de 200 km. Plusieurs facteurs l’influencent, à commencer par la qualité même des batteries. Les VAE de qualité sont aujourd’hui équipés de batteries en lithium-ion, qui durent plus longtemps et se rechargent plus vite que celles en plomb. L’utilisation qu’on fait du vélo pèse aussi dans la balance ; la durée de charge est calculée relativement à un niveau d’assistance minimal, dans des conditions idéales, un peu comme lorsqu’on mesure la consommation d’essence d’une automobile. C’est d’ailleurs pourquoi je suggère à mes clients de systématiquement soustraire 20% du chiffre fourni par le fabricant pour estimer l’autonomie réelle de la batterie. C’est un calcul prudent mais pas trop loin de la réalité.
Comment cibler mes besoins?
On commence par s’interroger sur le type d’utilisation qu’on souhaite faire du VAE. Prévoit-on flâner sur les pistes cyclables ? aller et venir quotidiennement entre la maison et le boulot? partir à l’aventure sur des sentiers, sur des routes, dans des côtes? Dès lors qu’on sait grosso modo à quoi il va servir, on s’attarde à ses caractéristiques propres. Privilégie-t-on un VAE plus lourd mais extrêmement stable ou, au contraire, une machine plus nerveuse à piloter mais dénuée de confort? À moins qu’on ne souhaite couvrir la distance entre Montréal et Québec sur une seule charge? De nos jours, il existe des dizaines de marques ; c’est autant de modèles à enfourcher afin de valider les dires du fabricant… et du vendeur!
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Combien coûte un VAE?
Pour quelque chose de décent, il faut prévoir au bas mot 3000$. En deçà, c’est garanti que les fabricants ont tourné les coins ronds quelque part. À l’autre bout du spectre, on flirtera facilement avec les 11 000$ et on mettra ainsi la main sur une monture programmable dotée d’un GPS embarqué. Dans tous les cas, ce sont les batteries qui font énormément varier les prix ; entre deux vélos identiques dont l’autonomie respective varie de 50 km, il peut y avoir 1000$ de différence.