Votre vélo vous fait des clins d’œil en plein mois de janvier? Tanné de jouer à la sardine dans un autobus bondé? Et si vous grossissiez les rangs de la ligue des cyclistes d’hiver? Rouler sous zéro dans la neige et sur la glace n’a rien de casse-cou – à condition d’y être bien préparé.
Le vélo
Gèle, dégèle, gèle, dégèle: les températures en dents de scie qui caractérisent l’hiver québécois mettent à mal la mécanique d’un vélo. C’est pourquoi il est préférable de se tourner vers des composantes scellées qui résisteront aux assauts répétés de l’eau et de la saleté, responsables du déclenchement du processus de corrosion.
«On opte notamment pour des freins à tambour et des vitesses scellées», recommande Maxime Tye-Gingras, formateur en vélo d’hiver à la Coop Roue-Libre. « Lorsque c’est possible, on simplifie la mécanique à son minimum en utilisant, par exemple, un vélo à pignon fixe », souligne celui qui cumule près de dix ans d’expérience comme cycliste d’hiver. Jeter son dévolu sur une bécane en aluminium – inoxydable – plutôt qu’en acier est aussi une option à considérer.
Si certains cyclistes de la saison froide sont des inconditionnels des pneus à clous à large bande de roulement, ceux-ci ne sont pourtant pas nécessaires, estime l’expert. « Rares sont les journées où les rues seront suffisamment glacées pour qu’ils soient utiles. Je préfère les pneus de cyclocross étroits et cramponnés qui fendent bien la surface neigeuse», indiquet-il. Bref, on se décide pour les clous seulement si on recherche un maximum de contrôle et d’adhérence.
Ranger son vélo à l’intérieur est, de l’avis de Maxime Tye-Gingras, «un gros contrat». «Avec la succession de passages au-dessus et en dessous du point de congélation, les chances qu’il rouille se multiplient», fait-il valoir. Or, le laisser à l’extérieur ne le prémunit pas pour autant des redoux, synonyme d’infiltrations d’eau qui, au moment où elle regèle, risque d’endommager sérieusement la machine. Lorsqu’un tel scénario survient, profitez-en plutôt pour, la nettoyer, la graisser et la huiler.
Les accessoires
À moins que vous ne souhaitiez être affublé d’une belle grosse coulisse brune dans le dos, les garde-boue sont des incontournables. Aussi, un éclairage blanc fixe à l’avant et un rouge clignotant à l’arrière sont vivement conseillés. «On les veut à la fois fixes et clignotants afin de se guider et de se signaler», précise Maxime.
Tous les accessoires devraient être en aluminium ou en acier inoxydable plutôt qu’en plastique, un matériau très cassant dès lors que le thermomètre plonge sous zéro. «Je pense notamment aux manettes de vitesse indexées, qui en contiennent beaucoup et, en plus, sont difficiles à manipuler», remarque le spécialiste du vélo hivernal. Dans le doute, on adopte les manettes non indexées, plus basiques mais plus robustes.
Puisqu’un cadenas gelé est si vite arrivé, ayez toujours en votre possession un liquide dégivrant pour serrure.
L’habillement
Le nombre exact de couches à revêtir, tout comme le type de gants et de chaussures, est un choix personnel. En règle générale, on préfère des vêtements à la fois chauds, respirants et coupe-vent qu’on combine selon le niveau de confort recherché et les conditions météorologiques et climatiques qui sévissent à l’extérieur. «Je fais partie du camp qui prône qu’il vaut mieux avoir trop chaud que trop froid, révèle Maxime. C’est plus facile d’enlever des couches que d’en ajouter.»
Côté couvre-chef, on peut bien sûr se contenter d’un bon vieux casque de vélo – n’oubliez toutefois pas le cache-cou, la tuque et la cagoule! Pour sa part, Maxime est du genre à revêtir un casque de ski: «Ils sont pourvus d’attaches à lunettes à ski, des indispensables quand on roule l’hiver.»
Le comportement
Dernier point: adoptez toujours une posture de prudence et de courtoisie envers les autres usagers de la route. «Même si ce n’est que par un signe de la main, démontrer que vous vous souciez des automobilistes facilite beaucoup les rapports avec ces derniers. La preuve: c’est ce que je fais et je ne me suis fait klaxonner qu’une ou deux fois dans toute ma carrière de cycliste d’hiver», conclut Maxime Tye-Gingras